L’eau, c’est la vie, a-t-on coutume d’entendre. Mais à Bamako elle peut être aussi la mort ou du moins respirer la mort.
Il se trouve, en effet, que des milliers de sachets d’eau qui inondent la capitale malienne proviennent pour certains directement des morgues et essentiellement de l’hôpital Gabriel Touré.
Comment ? De source bien introduite, il s’agit d’un stock d’eau que ladite structure hospitalière utilise pour le conditionnement des cadavres avant leur enlèvement. En clair, les casiers froids étant insuffisants pour contenir le flux de plus en plus croissant de décès, on a souvent recours à l’eau glacée pour la conservation des corps. Les provisions de sachets d’eau glacée remplacent ainsi constamment les sachets réchauffés qui se retrouvent sur le marché de la consommation par la faute de gardiens de morgue affairistes. Ces derniers en ont fait un filon et leur commerce fleurit au su et au vu de la hiérarchie.
Et aux dépens des consommateurs assez aveuglés par la soif pour ne point se soucier de la source où ils désaltèrent.
Le Temoin
Le Témoin