En dépit de la croisade que les forces de sécurité ne cessent de mener contre les bandits, la criminalité monte toujours d’un cran. Il est le lot quotidien à Bamako que les sentinelles de la sécurité soient interpellées sur le front du devoir. Le domicile qui jadis était perçu comme un cadre de sécurité devient de plus en plus un terrain propice au crime. Le drame survenu à Niamakoro en est une parfaite illustration.
La victime du jour pourrait passer inaperçu. Mais juste connu du voisinage et des proches comme celui qui est à l’abri du besoin. Souley de son vrai nom Souleymane SANGARE à l’état civil vivait ses jours paisibles à Niamakoro son quartier de résidence. C’est aussi là où à la faveur de la boucherie son activité principale, il réussit à élever par la grâce de Dieu plus de trois immeubles. Cette aisance pertinente n’a pas écarté Souley de son job. Un métier qu’il adorait et qui lui aura tout donné au point qu’il ne s’est pas empêché de montrer la même voie à ses enfants établis ça et là à travers la ville.
La cinquantaine révolue, Souley, s’était réveillé tôt ce matin mardi 19 Août 2013, comme à son accoutumée. Après ses obligations religieuses, s’empresse d’en venir à celles professionnelles. Réglé comme à l’horloge, il commence par faire sortir ses voitures du garage, une après l’autre. La Mercedes sortie, ll revient sur ces traces pour faire sortir la grosse caisse un fourgon grand gabarit dans lequel il a coutume de charger les carcasses de boeufs avant de procéder à la leur livraison dans ses différents points de dépôt. Sur ces entre faits et comme pris en filature par des criminels tapis quelque part dans la pénombre, il se fait interpeller et stopper avant de se faire trimballer dans son garage par l’un d’entre eux. Si on ignore les mobiles à l’origine du forfait, on ne risque pas de se tromper en le mettant sous le coup de l’argent.
La victime traînant la réputation de richissime ne manquait pas de sortir avec des sommes faramineuses comme trois à cinq millions. Ayant refusé de peut être de s’exécuter il aurait aiguisé la colère du bandit et un corps à corps s’en est certainement suivi. C’est aux environs de cinq heures du matin qu’un coup de feu alerte les siens, surtout l’une de ses trois épouses et son premier garçon.
Abdoulaye SANGARE, c’est son nom, a été le premier descendre des marches de l’étage pour venir s’enquérir des faits. Ayant aperçu son père gisant dans du sang à même le sol, il cria au voleur dans l’espoir de stopper le malfrat dans sa fuite. Hélas, un autre, sans doute son complice, enfourchant une djakarta au bout de la rue embarque le fugitif avant de se volatiliser dans la nature. De retour sur ses traces la famille était comme au grand complet effondrée auprès de la victime qui, en dépit de la balle qu’il a prise dans le flanc coté clavicule, respirait encore, péniblement. Transporté d’urgence sur le centre hospitalier Gabriel TOURE, il rend l’âme sur le chemin. C’en était fini pour Souley. Cet homme robuste, plein de vie qui nourrissait encore plein de projets pour lui et les siens s’en est allé et pour de vrai. Que reste t-il de nous ? Entonnaient en chœur ses trois épouses et huit enfants ce mercredi 20 Août 2013 pendant ses obsèques.
Voici un autre cime dont la portée rappelle celui perpétré il ya presque un mois sur le policier AZER KEITA dans son domicile à NIAMAKORO KOURANI. Ce défi, plus qu’à la police toute entière, s’adresse cette fois au commissaire de police BARADJI et ses éléments du 10 ème arrondissement de Niamakoro. Dors en paix Souley, puisse ta combativité inspirer tes enfants.
Adama DIARRA JACKSON
Source: L’Inspecteur