Le ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires Foncières, Me Mohamed Ali Bathily était face à la presse le vendredi 18 décembre 2015 dans la salle de conférence de son département. En toile de fond, son interpellation par les députés et les problèmes fonciers qui menacent la paix sociale.
Il s’agissait pour le ministre Bathliy d’informer l’opinion nationale et internationale sur l’ampleur de la spéculation foncière au Mali. Mais aussi, de faire quelques précisions sur les débats lors de son interpellation par les députés.
Pour le ministre Bathily, l’idée de cette conférence de presse est née de la volonté d’informer l’opinion nationale en langue Bambara sur ce qui a été dit lors son interpellation par les députés. Selon lui, les questions qui lui ont été adressées par les députés portaient sur les actions de son département depuis qu’il a été nommé à ce poste. Un exercice qu’il dit avoir beaucoup apprécié.
A l’en croire, certains députés ont profité de cette occasion pour lui manquer de respect. Selon lui, compte tenu de leur statut d’élus, un tel comportement n’est pas digne des députés et n’honore point le pays. Il s’est quand même réjoui de l’esprit démocratique de cette interpellation.
Mohamed Aly Bathily dit n’avoir pas été compris dans ses propos s’agissant de la démolition des maisons illégales à Souleymanebougou. Selon lui, la démolition est très différente de l’expulsion qui concerne la personne. Et la démolition dans ce contexte concernait des constructions illicites à Souleymanebougou. Pour lui, elle n’est pas interdite pendant l’hivernage, mais plutôt l’expulsion qui est formellement interdite.
A ses dires, les propriétaires des concessions illicites ont été averties depuis 2009 pour cesser l’occupation illicite de l’espace appartenant l’Agence de Cession Immobilière (ACI). Mais ils ont préféré faire la sourde oreille.
« Depuis quand un Maire ou un Préfet aménage un espace avec des branchements d’eau et d’électricité pour les donner à des gens ? », s’est-il demandé. Et d’indiquer que c’est ce travail que l’ACI a fait à Souleymanebougou conformément à sa vocation. Une manière pour lui d’insister sur la propriété de l’ACI sur cette zone.
Le ministre Bathily a indiqué qu’il a été interpellé également sur l’affaire de Kalabambougou dans laquelle, un huissier de justice a démoli 309 concessions légales en lieu et place de deux illégales prévues par la décision de justice. Il s’est dit étonné de voir que l’auteur de cette démolition illicite n’ait eu à s’inquiéter tandis que lui qui a démoli conformément à la loi soit appelé à répondre d’une telle accusation. Pour lui, cela démontre le caractère d’une justice à deux vitesses. Pour la place du cinquantenaire, il a souligné qu’il a été on ne peut plus clair devant les députés en disant que la vente d’un tel espace ne relève pas du tout de sa compétence.
Modibo Dolo
Source: Tjikan