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Après l’assassinat du général iranien, le Parlement irakien demande l’expulsion des troupes de la coalition internationale

Le Parlement irakien, réuni dimanche en session extraordinaire, a appelé au renvoi des troupes de la coalition internationale, sous commandement des États-Unis. Plus de 5 000 militaires américains sont actuellement déployés en Irak.

Trois jours après l’assassinat du général iranien Qassem Soleimani, abattu lors d’n raid américain à l’aéroport de Bagdad, le Parlement irakien a demandé au gouvernement, dimanche 5 janvier, par le vote d’une résolution, de “mettre fin à la présence des troupes étrangères” en Irak, en commençant par “retirer sa demande d’aide” adressée à la communauté internationale pour combattre l’organisation État islamique.

“Le gouvernement irakien doit s’efforcer de mettre fin à la présence de troupes étrangères sur le sol irakien et leur interdire d’utiliser ses terres, son espace aérien ou ses eaux pour quelque raison que ce soit”, peut-on lire dans la résolution prise au terme d’une session extraordinaire du Parlement, retransmise exceptionnellement en direct à la télévision d’État.

À la différence des lois, les résolutions du Parlement ne sont pas contraignantes pour le gouvernement. Toutefois, avant le vote de cette résolution, le Premier ministre irakien démissionnaire, Adel Abdel Mahdi, avait lui-même appelé le Parlement à mettre fin à la présence des troupes étrangères.

Celui-ci avait alors recommandé aux députés de prendre des mesures d’urgence pour arriver à cet objectif, expliquant qu’une telle décision profiterait aussi bien à l’Irak qu’aux États-Unis.

“Nous attendons des clarifications supplémentaires”

Dans le brouhaha, alors que parmi les 168 députés présents – sur 329 – certains réclamaient un vote, le chef du Parlement, Mohammed al-Halboussi a annoncé : “décision adoptée!” avant de se retirer.

Les États-Unis se sont dit déçus par le vote du parlement irakien réclamant le départ de toutes les forces étrangères d’Irak, a déclaré dimanche le département d’État.

“Alors que nous attendons des clarifications supplémentaires sur la nature juridique et l’impact de la résolution adoptée aujourd’hui, nous exhortons fortement les dirigeants irakiens à reconsidérer l’importance de la relation économique et sécuritaire actuelle entre nos deux pays et de la présence continue de la coalition internationale pour vaincre (l’organisation Etat islamique)”, a déclaré le  porte-parole du département d’Etat, Morgan Ortagus, dans un communiqué.

Dans la soirée, trois roquettes Katioucha se sont abattues dans Bagdad, dont deux à l’intérieur de
la “zone verte” fortifiée abritant les principales institutions irakiennes et des représentations étrangères, a annoncé l’armée irakienne. Six personnes ont été blessées, a-t-on appris de sources policières.

Sur Twitter, Donald Trump a menacé l’Iran d’une riposte rapide et pleine, voire “disproportionnée”, en cas d’attaque contre une personne ou une cible américaine.

“Ces messages sur les réseaux sociaux serviront de notification au Congrès des États-Unis si l’Iran devait frapper la moindre personne ou cible américaine, les Etats-Unis riposteront rapidement et pleinement, et peut-être de manière disproportionnée”, écrit le président américain sur Twitter.

Affaiblissement de la lutte contre le groupe État islamique

Selon Lucile Wassermann, correspondante de France 24 à Bagdad, ce vote historique risque de déstabiliser l’Irak dans le futur.

“Il peut y avoir de nombreuses conséquences, principalement sur le plan militaire”, explique-t-elle, évoquant le combat mené en Irak par les forces de la coalition internationale contre l’organisation État islamique.

“Leur départ signifiera l’affaiblissement de cette lutte qui sera alors conduite par les seules troupes irakiennes, dont on sait qu’elles n’ont pas les moyens d’empêcher une résurgence du groupe État islamique”, précise-t-elle.

Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo, dont le pays a encore 5 200 soldats sur le sol irakien, a estimé qu’il y avait de “grandes chances” que l’Iran s’en prenne aux forces américaines en Irak ou en Syrie.

Deux parrains, deux occupants

Dans la journée de dimanche, à Bagdad, des manifestants antipouvoir ont manifesté en nombre pour dénoncer “les deux occupants : l’Iran et les États-Unis”, alors que l’escalade entre les deux parrains de l’Irak menace de dégénérer en conflit sur leur sol.

Au moment où le Parlement se déchirait entre pro-Iran réclamant le départ des 5 200 militaires américains dans le pays et partisans du maintien d’un contrepoids à l’influence des partis et groupes armés soutenus par Téhéran, les manifestants ont scandé leur refus de choisir.

Plusieurs partis n’ont d’ailleurs pas participé à la session extraordinaire convoquée dimanche, explique Lucile Wassermann, citant les exemples des Kurdes et des sunnites qui ont boycotté cette session malgré les menaces des groupes pro-Téhéran.

L’ambassadeur américain à Bagdad convoqué

De son côté, le ministère irakien des Affaires étrangères a annoncé avoir convoqué l’ambassadeur américain, Matthew Tueller, pour dénoncer des “violations de la souveraineté de l’Irak” après le raid mené sur des bases des pro-Iran et l’assassinat sur son sol du puissant général iranien Qassem Soleimani.

Selon un communiqué du ministère, il a été dit à l’ambassadeur américain que “ces opérations militaires illégitimes menées par les États-Unis sont des attaques et des actes condamnables qui peuvent mener à une escalade des tensions dans la région et qu’elles constituent une violation de la souveraineté” du pays, indique un communiqué du ministère.

Le ministère irakien des Affaires étrangères a par ailleurs annoncé avoir porté plainte auprès du Conseil de sécurité l’ONU contre “les attaques américaines” et “l’assassinat de commandants militaires irakiens et amis”.

france24.com/ avec AFP

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