Une forte délégation du Conseil d’administration de la Caisse d’assurance maladie obligatoire (CANAM) accompagnée des membres de la direction générale de la CANAM a effectué ce 4 mars 2020 une mission d’évaluation de la mise en œuvre de l’Assurance maladie obligatoire (AMO) dans la cité du Méguétan. L’Objectif de cette descente de terrain était de s’imprégner des difficultés du système et proposer des pistes de solutions. Au-delà des problèmes d’ordre administratifs, les structures partenaires manquent d’équipements de travail. Aussi, les bénéficiaires éprouvent une difficulté d’accès au service de l’AMO à partir de 22 heures.
Conduite par Moussa Alassane DIALLO, président du Conseil d’administration de la CANAM, la délégation était composée du DG de la CANAM, Mahamane BABY ; Mme Seïnabou TOURE, 1er vice-président du CA de la CANAM ; du Pr Mamady KANE, 2ème vice-président du CA de la CANAM.
Après Sikasso et Ségou, Mopti et Kayes, les administrateurs de la CANAM, accompagnés par la direction générale de la CANAM étaient en visite à Koulikoro. Cette visite s’inscrit dans le cadre d’une prise de contact avec tous les acteurs impliqués dans la mise en œuvre de l’AMO, mais aussi de prise de contact avec l’ensemble des partenaires de la CANAM sur le terrain.
Il s’agissait aussi pour les responsables de la CANAM d’évaluer la mise en œuvre de l’Assurance maladie obligatoire dans la région de Koulikoro et d’apprécier aussi la prise en charge des assurés sociaux depuis l’accueil jusqu’au niveau des soins.
À son arrivée, la délégation a été accueillie par le chef de l’exécutif régional de Koulikoro, le général Débérékoua SOUARA, avant de faire le tour des structures partenaires.
Après cette visite de courtoisie aux autorités régionales, la délégation s’est rendue successivement au Centre de santé de référence de Koulikoro (CSRéf), à l’infirmerie de la garnison de l’EMIA de Koulikoro. La délégation s’est aussi rendue au CSCOM de Koulikoro-Ba et à la Pharmacie privée Chiva située en face du CSCOM.
Avec tous acteurs, les échanges ont porté sur les difficultés rentrées dans la prise en charge des assurés de l’AMO.
Des échanges, il ressort que les problèmes ont pour noms : la mauvaise qualité de la connexion Internet, le manquement d’équipements de travail ; le défaut de qualité et le personnel prescripteur d’AMO au niveau des structures de santé.
Aussi, les acteurs ont aussi fait part du retard accusé dans règlement des factures au niveau des pharmacies privées.
Mais la fermeture des pharmacies aux environs de 22 heures dans toute ville de Koulikoro, à l’exception de celles qui sont de garde, a été pointée du doigt comme étant le principal goulot d’étranglement.
Du côté des pharmaciens privés, on se défend du manque ou de la rareté des clients à ses heures avancées de la nuit.
Au terme des échanges, le DG de la CANAM, Mahamane BABY, a invité les professionnels à la discipline face au taux élevé de prestations.
Pour sa part, le président du PCA, Moussa Alassane DIALLO, a indiqué que cette mission s’inscrivait aussi dans le cadre des réformes structurelles qui sont en cours au niveau de la CANAM. Ces réformes, dit-il, vont changer les habitudes.
Selon lui, la CANAM est face à une fraude très importante qui s’explique en partie par l’obsolescence de l’outil de travail et l’identification des assurés qui se fait notamment, les cartes blanches, les récépissés.
À partir du 1er avril 2020, a-t-il fait savoir, la CANAM va basculer aux cartes biométriques. Donc, a-t-il prévenu, tous les assurés sociaux qui n’auront pas leurs cartes biométriques seront exclus du service de l’AMO.
« Nous voulons partager cette information avec tous les acteurs sur le terrain, les pharmaciens, les médecins et tous les autres acteurs impliqués dans la mise en œuvre de l’AMO, notamment les OGD (INPS, CMSS). C’est une visite de terrain qui se veut aussi une visite d’orientation stratégique pour que nous puissions maitriser les dépenses de la CANAM, structurer son organisation et de façon à assurer la pérennité et la viabilité du système.
Nous avons fait des calculs qui nous montrent que si des mesures urgentes, courageuses et responsables ne sont pas prises pour la viabilité système AMO, à l’horizon 2023, n’est pas assurée. Donc, nous avons la responsabilité d’envisager l’avenir avec beaucoup de sérénité. Et pour le faire, il y a à la fois des mesures d’ordres organisationnelles qui seront prises, notamment le basculement aux cartes biométriques, mais aussi des projets d’ordre technique. La CANAM elle-même va basculer sur un nouveau logiciel qui serait de nature à mieux sécuriser les opérations. Il y aura aussi des campagnes d’information et de sensibilisation des médecins.
Il faut que la prescription des médecins soit des prescriptions rationnelles. Aujourd’hui, on voit des prescriptions qui vont dans tous les sens. Un palus qui est traité à 120 000 F CFA. Ce n’est pas raisonnable. Nous pensons que c’est un ensemble de mesures que nous sommes en train d’envisager un ensemble de mesures de façon que nous apportons les réformes structurelles indispensables pour redresser la barre.
Pour lutter contre fraude, nous allons basculer à la carte biométrique. Et cette carte est intuitu-personne.
Aujourd’hui, avec la carte blanche, un assuré peut faire soigner 10 personnes, voire 20 personnes sans que personne ne puisse l’en n’empêcher cette fraude », a déploré M. DIALLO.
Le DG a invité les médecins à faire des prescriptions rationnelles. Dans la même foulée, les pharmaciens sont invités à faire franc-jeu, à être de bonne foi dans la mise en œuvre de la Convention ou à sortir.
Notons que cette visite a été largement saluée par les acteurs de la Koulikoro.
Par Abdoulaye OUATTARA,
Envoyé Spécial
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