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Alpha Condé au premier rang de la galaxie africaine de François Hollande

Alors qu’il n’était presque jamais allé en Afrique avant son élection, le président de la République qui accueillait ce mardi à Paris plusieurs chefs d’États africains, fait du continent noir l’une de ses priorités.

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La conversion aura été rapide. Alors qu’il n’avait presque jamais mis les pieds en Afrique avant son élection, François Hollande fait aujourd’hui de la relation franco-africaine l’une des priorités de sa politique étrangère. Le président de la République, qui accueillait ce mardi 27 octobre à Paris plusieurs chefs d’États africains comme Ali Bongo (Gabon) ou Macky Sall (Sénégal) multiplie en effet depuis quelques mois les initiatives.

 

Organisation d’un sommet France-Afrique en février à Paris, déplacements au Mali, en Angola ou au Cameroun pour promouvoir les intérêts économiques et défendre la stabilité régionale, le chef de l’État joue sur plusieurs tableaux. “François Hollande sait que c’est une zone où la France peut continuer d’exister sur la scène internationale comme on l’a vu avec les interventions militaires au Mali ou en Centrafrique, analyse Bruno Delaye, diplomate, responsable de la « cellule africaine » de l’Élysée de 1992 à 1995. Il perçoit aussi l’intérêt économique d’un continent dont les pays ont une croissance qui dépasse souvent les 5%. Et les bonnes relations qu’il entretient avec plusieurs présidents facilitent tout cela”.

 

Depuis de longues années, François Hollande est en effet très proche de certains chefs d’État rencontrés dans le cadre de l’Internationale socialiste lorsqu’il était Premier secrétaire du PS. Au premier rang, on peut citer le président guinéen, Alpha Condé, avec qui il échange régulièrement par SMS ou un autre “camarade” socialiste, le président du Niger, Mahamadou Issoufou. Le chef de l’État est aussi très proche du président malien Ibrahim Boubacar Keïta, diplômé de la Sorbonne, et allié majeur de la France dans la lutte contre le terrorisme. Il a aussi de bons rapports avec l’homme fort de l’Afrique subsaharienne, le président tchadien Idriss Déby. C’est d’ailleurs à N’Djamena que la France a installé le QG de l’opération Barkhane menée par l’armée française au Sahel. Les présidents sénégalais, Macky Sall et ivoirien, Alassane Ouattara, font également partie de ceux avec lesquels François Hollande nourrit de bonnes relations.

“Hollande a choisi la carte de la realpolitik”

Mais, depuis quelques mois, le chef de l’Etat a élargi la perspective, en se rapprochant de plusieurs dirigeants d’Afrique anglophone et lusophone, notamment sur les préconisations de sa conseillère “Afrique”, Hélène Le Gal, ex Directrice “Afrique centrale et orientale” au Quai d’Orsay. Ainsi a-t-il reçu le nouveau président du Nigéria Muhammadu Buhari en septembre à l’Elysée. Il a aussi des relations cordiales avec la Tanzanie de Jakaya Kikwete et le Kenya d’Uhuru Kenyatta. Une évolution essentiellement motivée par des préoccupations économiques, ces pays étant parmi les plus prospères du continent. “Nicolas Sarkozy avait commencé à parler à ces pays mais il n’était pas allé au bout, plombé notamment par son discours de Dakar de 2007, trop paternaliste, et par un manque de conviction du potentiel africain, pointe un ancien ambassadeur de la France sur le continent. François Hollande, lui, joue à fond la carte de la realpolitik”.

 

Autres évolutions notables sous le quinquennat Hollande : le très décrié ministère de la Coopération, rebaptisé ministère du Développement, a perdu son rôle politique. Tandis que Bercy n’a plus d’influence économique, puisque depuis 2014 le Quai d’Orsay a récupéré le Commerce extérieur. Quant aux relations avec les dirigeants encombrants (Ali Bongo, Joseph Kabila, Denis Sassou Nguesso), que François Hollande fréquente le moins possible, elles sont l’apanage du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

 

Celui qui a, dès octobre 2012, clamé que “le temps de la Françafrique (était) révolu” ne cesse d’ailleurs de répéter lors de ses déplacements sur le continent que la relation franco-africaine doit être marquée du sceau du “respect, de la clarté et de la solidarité”. “Nicolas Sarkozy avait supprimé « la cellule africaine » de l’Élysée, François Hollande poursuit cette normalisation en mettant l’accent sur le business” analyse Pierre Vimont, directeur de cabinet du ministre des Affaires étrangères de 2002 et 2007. Après trois années au pouvoir, le chef de l’État prouve finalement qu’il accorde autant d’importance au Zambèze qu’à la Corrèze.

 

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