Nommé en Conseil des ministres du mercredi 10 avril, le nouveau Directeur général de la Police nationale, l’Inspecteur général Alioune Badra Diamoutènè nous accordé, hier, un entretien exclusif à L’Indépendant. Le souhait le plus ardent pour le nouveau patron de la police est de mettre de l’ordre dans cet organe pour un changement de comportement des policiers vis-à-vis de la population. Cela passe obligatoirement, précisera-t-il, par la formation de tous les agents. « Si je pouvais faire de l’école nationale de la police une usine de formation qui marchera 24 heures/24 ou 12 mois/12, cela me fera plaisir » dira-t-il.
Depuis sa nomination, son téléphone n’arrête pas. Des proches, collaborateurs et responsables hiérarchiques le félicitent et l’encouragent dans sa nouvelle fonction. Il a reçu au moins une kyrielle de coups de fil jusqu’à ce que la batterie de son portable s’est retrouvée complètement épuisée. C’est aux environs de 2 heures du matin qu’il a éteint son téléphone pour se reposer. Le lendemain aussi, c’est le même scenario. Son téléphone recommençait à vibrer. Signe que cette nomination était très fortement attendue.
Pour Alioune Badra Diamoutènè, la police nationale a fortement besoin de formation. C’est pourquoi, l’une de ses priorités sera la formation. « Il faut que la police soit bien formée. Depuis un certain temps, les policiers ne bénéficient pas de la formation appropriée. Si nous arrivions à former les agents, tous les problèmes seraient résolus. Mon souhait c’est de faire de l’Ecole Nationale de la Police une usine de formation qui fonctionne 24 heures/24 et 12 mois /12. Avec l’appui de mon département, nous allons faire en sorte que la France nous aide à former nos policiers. C’est très important puisque la sécurité n’a pas de prix, mais elle a un coût. Il ne sert à rien de former l’armée sans la police » nous a déclaré Diamoutènè.
Pour ceux qui ne le savent pas, le nouveau Directeur général de la police Nationale est un homme bien connu du milieu pour sa rigueur et son professionnalisme. Avant sa nomination, il était Inspecteur en chef des services du ministère de la Sécurité intérieure et de la protection civile à Darsalam. Le nouveau patron de la police malienne a occupé par le passé plusieurs postes de responsabilité.
Diplômé de l’Ecole Nationale d’Administration (ENA), section sciences juridiques, et de l’Ecole Nationale de Police, il fut Directeur central des services de la police judiciaire, Commissaire de la police spéciale du chemin de fer, Commissaire adjoint de la ville de Koutiala, conseiller technique au ministère de la Sécurité intérieure et de la protection civile. Il a été également Commissaire au 3ème Arrondissement puis au 5ème Arrondissement. Il était surnommé « Monsieur Déféré ». C’est au Commissariat du 3ème Arrondissement qu’il a mis fin aux agissements du gang de l’Homme Noir, qui avait traumatisé la population bamakoise dans les années 1980. Alioune Badara Diamoutènè a été aussi président de la Commission de sécurité du Comité d’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations que le Mali a abritée en 2002. Le nouveau patron de la police aime la lecture, la marche pour se maintenir et bien sûr les activités champêtres. Il passe pour être « un vrai paysan ».
Alou Badra HAIDARA