PRÉSIDENT DU DIRECTOIRE DU FRONT DE SAUVEGARDE DE LA DÉMOCRATIE (FSD) SUITE A LA TRAGÉDIE DE OGOSSAGOU
CHERS COMPATRIOTES,
En ces temps de deuil, je m’incline devant la mémoire de tous nos martyrs civils et militaires, maliens et étrangers tombés sur notre sol, victimes d’attaques lâches et barbares.
J’ai, aujourd’hui, une pensée émue pour les victimes de ce début d’année 2019 de Koulongo, celles de Dioura, de Ogossagou des campements Dawsahaq de Aklaz et Awakassa, de Tassalatine et d’autres localités martyres de notre pays.
À la nation toute entière, aux familles des victimes de tous ces massacres, je tiens à présenter mes condoléances les plus attristées, ainsi que mes souhaits de prompt rétablissement aux blessés.
A quelques heures du 26 mars, date repère de la Révolution malienne, je souhaite que nous observions, à la mémoire de tous nos martyrs, une minute de silence….
…Merci…
CHERS COMPATRIOTES ;
Après Koulongo, Ogossagou constitue le pire cas de violence, avec des témoignages d’actes d’horreur inqualifiables et jamais atteints au Mali.
Ogossagou est l’illustration achevée de la déliquescence du pouvoir en place et de son incapacité à protéger les populations civiles.
Ce drame est en effet, le fruit de la négligence des autorités, restées sourdes aux appels de l’administration locale, de l’opposition politique, des populations, des ONG et de divers activistes sur les réseaux sociaux.
Nous condamnons avec la dernière vigueur la violence gratuite qui s’abat sur les populations civiles.
Nous exprimons toute notre solidarité et tout notre soutien à l’endroit des déplacés, de toutes les populations du centre du pays qui ont subi de lourdes pertes en vies humaines ces derniers temps et qui restent malheureusement encore sous la menace d’autres attaques.
CHERS COMPATRIOTES ;
Notre Mali ne peut pas être une nation faible qui ne sait ni prévoir ni juguler les menaces de tous ordres qui pèsent sur son avenir.
Il est temps, au-delà des rivalités, des querelles et des hésitations, au-delà des paroles conciliatrices, d’être positif. Simplement mais entièrement positif pour défendre notre pays, notre démocratie, notre cadre de vie et la justice sociale. Il est donc temps, grand temps, de prendre le chemin de la vérité !
C’est le chemin de la vérité que j’appelle plus que jamais de tous mes vœux.
Réapprenons le vivre- ensemble, les couleurs du bonheur et les valeurs qui donnent un sens à l’humanité !
Rendons-le possible !
CHERS COMPATRIOTES ;
Nous devons agir.
Agir pour éviter la catastrophe à notre pays qui joue sa survie même, en tant que nation.
Agir pour éviter le cycle infernal des violences.
Agir pour réparer les injustices, source de déstabilisation et de vengeance.
Agir pour prouver que nous sommes un peuple digne et fier qui sait toujours se relever.
CHERS COMPATRIOTES.
Il ne suffit pas de dissoudre la milice Dan Amassagou, il faut la désarmer ainsi que toutes les milices. Il faut surtout lancer des poursuites judiciaires contre tous les auteurs, coauteurs et complices des violences sur l’ensemble du territoire. Ce sont des crimes imprescriptibles.
A ce titre, épiloguer sur les différentes infractions commises est un terrible aveu de complicité de l’Etat.
Il nous revient que Dan Amassagou refuse sa dissolution et que le gouvernement compte arriver à ses fins par la corruption à travers 200 millions de francs cfa et 500 miliciens à intégrer aux Famas.
Où va le Mali?
Redisons-le, haut et fort, c’est à l’Etat qu’il revient d’assurer sa mission régalienne de défense du territoire et de protection des citoyens avec une armée mieux équipée.
Rendons encore une fois hommage à nos forces armées et de sécurité.
Nos soldats se battent vaillamment avec le peu de moyens dont ils disposent : nous leur devons donc reconnaissance et félicitations.
CHERS COMPATRIOTES ;
Ogossagou 2019 avec son décompte macabre de morts, de veuves, d’orphelins, de déplacés, de cases brûlées, de greniers incendiés et de bétail abattu, attend de nous une réponse rapide et adaptée.
Depuis fort longtemps, notre pays, et particulièrement le Centre, est en proie à la violence permanente avec attaques et représailles.
Ces massacres constituent l’échec du gouvernement tout entier !
La hiérarchie militaire est sous le commandement du pouvoir politique et au service de la nation, et non d’une famille ou d’un clan. Le constat est aujourd’hui clair que l’échec que notre pays connaît aujourd’hui est politique, surtout politique !
C’est pourquoi, nous exigeons la démission immédiate du Premier ministre et de son gouvernement.
Nous exigeons également :
• l’instauration immédiate d’un dialogue politique inclusif ;
• une enquête internationale afin que les auteurs, coauteurs et les éventuels complices de ce drame inacceptable soient punis conformément à la loi ;
• une enquête sur les violations des droits de l’homme dans le Centre ;
• l’application par la MINUSMA des dispositions pertinentes des résolutions de l’ONU, notamment la résolution 2363 du 29 juin 2017 et la résolution 2367 du 3 juillet 2018 visant à protéger les populations civiles en danger dans les régions de Mopti et de Ségou.
Parallèlement, l’Assemblée nationale du Mali doit initier une commission d’enquête parlementaire.
Nous appelons les Nations Unies et les organisations humanitaires à apporter une assistance humanitaire urgente aux habitants d’Ogossagou et à toutes les populations du centre sans distinction et aux déplacés internes.
L’urgence au centre, c’est sécuriser, protéger les civils, stabiliser puis engager les solutions politiques en particulier des Assisses régionales pour la paix et la bonne gouvernance.
CHERS COMPATRIOTES ;
Nos visages ne doivent plus être emplis de terreur. Notre terre ne doit plus être inondée du sang de nos frères et sœurs. Nos cœurs ne doivent plus souffrir en silence.
Notre Mali est sacré. Consacrons d’urgence son unité.
Libérons-le de ses tourments.
Le MALI, je le veux debout, libre, offensif et positif.
Aussi, je lance un appel à tous les partis politiques, à toutes les associations, aux leaders religieux, aux forces armées et de sécurité, aux travailleurs, aux jeunes, aux femmes et à la société civile pour l’instauration urgente d’un dialogue inclusif en vue de sauver notre pays.
Et si nous sommes, toutes et tous, aujourd’hui Koulongo, Dioura, Ogossagou, il ne doit plus y en avoir d’autres!
Nous devons demain être uniquement LE MALI.
Aussi, j’ai la ferme conviction que, malgré la douleur légitime, la colère et l’indignation nous devons travailler sans relâche à un MALI pacifié.
Nous devons donc, unis et réconciliés, œuvrer fermement à bâtir un PAYS STABLE, UN ETAT CRÉDIBLE, UNE NATION UNIE ET SOLIDAIRE conforme à notre devise : «UN PEUPLE, UN BUT, UNE FOI ».
Que dieu protège et bénisse le Mali !
Figaro du Mali