A mi-parcours de la campagne, nous avons tendu notre micro au candidat de l’Adema aux législatives en commune III, Adama Sangaré. Lors de cette entrevue, tout en respectant ses adversaires, il se dit confiant de la victoire finale avec l’appui de ses alliés. Suivons donc cette interview.
D’une manière générale, on constate une certaine morosité de la campagne législative, en tout cas à Bamako. Avez-vous la même impression ?
Adama Sangaré : Je ne trouve pas que la campagne soit morose. En tout cas en commune III, je pense que la campagne est vivante. Les candidats sont en train de poser des actes au niveau des différents quartiers de la commune, ils sont en train de parler avec leurs militants, les populations. Je pense que la campagne se déroule de façon normale. En tout cas, au niveau de l’Adema, la campagne n’est pas morose. Elle est animée au niveau de la direction du parti par les sections, sous-sections et par les clubs et associations de soutien. Ce sont ces résultats qui nous ont conduits à cette grande mobilisation le jour du lancement de ma campagne.
Evidemment, malgré notre constat de timidité de la campagne, vous avez fait une mobilisation extraordinaire lors du lancement de la votre. Quel a été votre secret ?
Ce n’est pas un secret. C’est le travail, et je pense que le travail bien fait est toujours bien récompensé. Car depuis avant même la validation de ma candidature, nous avons demandé aux structures du parti, aux 12 sous-sections et 36 comités de descendre à la base pour mobiliser les militants. Des comités, ils sont remontés aux sous-sections jusqu’à la section. Toutes les semaines on se réunit deux fois avec la direction de campagne et les commissions de travail. Il y a une solidarité et sympathie extraordinaire vis-à-vis de la liste. Des groupements de femmes, de jeunes, des partis alliés tels que le Cnid, le Parena, les Fare, l’UM-RDA, l’UDA, le PS Yelenkura et plusieurs organisations de la société civile avec lesquels nous travaillons, ont tous invité leurs adhérents et militants à venir au lancement de la campagne. Donc c’était tout à fait normal que ce monde, en convergeant vers le terrain du Badialan I, puisse être le résultat d’une telle mobilisation. Il n’y a pas de secret. Tout s’est fait de façon pratique et concrète.
A mi-parcours de la campagne, vous avez rencontré des leaders et notables des différents quartiers de la commune III, quel sentiment vous anime au sortir de ces rencontres ?
Un sentiment de joie et surtout, un sentiment d’avoir parcouru encore la commune III pour connaître davantage les vrais défis. Parce que nous avons 15 années d’expérience municipale. Donc nous connaissons la commune. Mais à travers la campagne, on va dans les quartiers profonds. Alors, nous avons le sentiment de revisiter les endroits que nous avons déjà visités et d’actualiser les préoccupations de la population et les défis que nous devons relever. Donc, cela nous met déjà sur l’offensive en me disant une fois député, quels sont les changements législatifs que je peux apporter, que je peux proposer afin de lever les différents défis auxquels la commune est confrontée. Ça donne déjà de la matière à travailler pour le futur mandat que je suis en train de chercher.
Vous avez parlé de défis, avez-vous retenu quelques attentes exprimées par les populations ? Si oui, quelles solutions comptez-vous y apporter ?
En tant que Conseiller municipal de la commune III, je me dois de vous dire qu’il n’y a aucun problème qui soit sorti que j’ignorais. Notamment les problèmes d’emploi des jeunes, d’insalubrité, d’insécurité, d’éducation, d’éclairage public, de route et de lutte contre la pauvreté. L’élu que je suis depuis 1998, je suis avec la population de cette commune et en mesure de savoir quelles sont les préoccupations. Seulement, souvent les gens confondent le mandat de député au mandat local. Je leur dis que la députation est un mandat national que nous allons essayer de gérer les problèmes en pensant renforcer les capacités de la collectivité pour le mieux-être de la population. Donc, il y a cette nuance que les gens n’arrivent pas à percevoir. On pense que le député peut créer tout de suite des emplois et faire des investissements. Mais c’est une pédagogie à laquelle nous allons inviter les uns et les autres pour qu’ils comprennent que c’est ensemble que nous pouvons tout faire.
Au lancement de votre campagne, tous les intervenants ont prôné la victoire dès le 1er tour. Croyez-vous que cela est possible face à des adversaires sérieux tels que l’URD, la Synouma, entre autres ?
Je respecte tous les candidats, toutes les formations politiques et même les candidatures indépendantes. Mais je souhaiterai que vous compreniez que l’Adema reste le parti le mieux organisé en commune III. Et l’Adema, aidée par ses différents alliés de partis politiques et toutes ces associations, ce ne serait pas une surprise si l’Adema passait au premier tour. Et nous souhaitons que les uns et les autres mouillent le maillot et fassent voter le maximum de personnes afin que nous passions au premier tour. De toutes les façons, la politique est un sport. Si Dieu déciderait le contraire, nous serons toujours là pour nous préparer à aller au second tour. L’essentiel pour nous, c’est que les gens comprennent que c’est le travail qui sera la base de la victoire.
Un appel à lancer aux populations de la Commune III ?
C’est de les inviter à venir voter massivement le candidat de l’Adema le 24 novembre. Je les invite à beaucoup plus de tolérance, à plus de compréhension et à comprendre que les 18 candidats de la commune III sont des frères et des sœurs. Et qu’elles comprennent que cet ensemble n’existera que pour le développement de la commune. Sur ce, j’invite l’ensemble des populations et des candidats à faire passer ce message de paix et de tolérance afin que les élections se passent de façon paisible et courtoise pour le développement de notre commune.
Source: Le Prétoire