Suite à l’afflux des déplacés de la crise intercommunautaire qui sévit au centre du pays dans la capitale malienne, précisément aux marchés de bétail de Faladié et de Niamana, le ministère de la Solidarité et de l’action humanitaire s’est manifesté ce samedi 16 février 2019 en faveur de ces déplacés en leur apportant une importante aide composée de vivres, de non-vivres, de produits sanitaires et autres services. C’était en présence des responsables de la commune VI, du Garbal de Faladié et ceux du ministère de la Solidarité et de l’Action humanitaire.
Au nombre de 30 ménages enregistrés jusque-là, les 142 personnes dont 24 hommes, 29 femmes et 89 enfants étaient tous réunis au sein du Garbal de Faladié pour recevoir ce grand geste qui soulage les cœurs déprimés. Après les interventions et les mots de bienvenue du chef de quartier de Faladié, du représentant du maire de la commune VI, le directeur national du développement social, monsieur Ibrahima Sangaré dit compatir profondément la situation dans laquelle se trouvent ces déplacés. Il dira que ce phénomène n’est pas nouveau ni pour l’État ni pour ses partenaires au développement. Selon lui, depuis au mois de décembre, l’État a commencé à enregistrer des déplacements massifs sur deux sites aux alentours de Bamako principalement aux Garbals de Niamana et de Faladié. Depuis cette date, selon lui, l’État et ses partenaires ont entamé des actions de bienfaisance aux bénéfices de ces populations à travers des accompagnements sanitaires, des appuis alimentaires et des assistances psychologiques. De ce fait, il dira que toute la population enregistrée sur place a reçu depuis son arrivée une assistance, soient par des vaccinations ou autres services de santé sans oublier également les actions anonymes publiques et privées d’organisations ou de personnes de bonne volonté. Il a tenu en retour à remercier tous les donateurs et singulièrement le chef du Garbal qui n’a pas manqué un seul instant, de par sa disponibilité pour l’identification de toutes les personnes déplacées sur son site. Le directeur général a également rassuré de l’amélioration et de la continuité de cette assistance avec aussi les prises en charge médicales gratuites de tous ceux qui sont dans le besoin, jusqu’à leur retour digne au sein de leur famille et dans leurs localités respectives.
À cette population victime de la dégénérescence de la situation sécuritaire dans la région de Mopti et environs, l’État a apporté une importante aide en vivre soit 2 tonnes 800 kg de petit mil, 2 tonnes 800 kg de riz, 15 bidons d’huile de 20 litres, 300 kg de sucre et 300 kg de lait. En plus des vivres, il y‘avait également des non-vivres tels que : des bâches pour les ménages, au nombre de 20 comprenant 10 places chacune, 150 moustiquaires, 200 nattes, des vêtements (5 balles de friperies), 6 cuves à eau de 1000 litres, des lampes solaires.
Cette action des autorités de l’État a été largement appréciée. Diakaridia Diallo, porte-parole des déplacés dira que c’est un geste qui leur va droit au cœur puisqu’il permet à la population bénéficiaire de savoir qu’elle n’est pas seule dans cette difficulté. Toutefois, Monsieur Diallo ajoutera que cette population aurait voulu sincèrement à la place de cette aide, des actions pour qu’ils retournent chez. Car poursuit-il « chacun n’est mieux que chez soi ».
Il a exhorté le gouvernement et tous les partenaires nationaux et internationaux à s’impliquer davantage pour trouver une solution concrète et définitive à cette crise qui prend des proportions inquiétantes.
De l’autre côté, la prise en charge médicale se poursuit par des personnels de santé. Docteur Seydou Sidibé, médecin-chef de l’air sanitaire qui abrite les déplacés dira que ce sont les femmes et les enfants qui sont le plus dans le besoin de soins urgents. Il rassure que toutes les dispositions sont prises pour suivre de très près l’évolution de chaque cas et que la prise en charge sera continuelle, intégrale et gratuite. À noter que le collectif des organisations et associations ‘’ Batrou-Inna Göttöh’’ était également à pied d’œuvre à côté du gouvernement avec toutes les organisations et associations engagées pour la cause.
Djimé kanté, un des porte-paroles du collectif, dira que c’est une belle chose que l’État s’ajoute au combat pour piloter cette activité qui lui revient naturellement de droit. C’est pourquoi il a tenu à remercier l’engagement des autorités à prendre le problème à bras le corps. Mais, il appelle le gouvernement à aller au-delà du « folklore » et à faire en sorte que le Malien, partout où il se trouve se sente en sécurité, d’où l’importance d’instaurer un véritable plan de dialogue et de sortie de crise. Mahamadou Kouyaté, président de la plate-forme Anw, membre du collectif ‘’Batrou-Inna Göttöh’’ quant à lui, appelle toutes les bonnes volontés à faire de ce problème le sien, en apportant le peu de leur possible à ces frères et soeurs qui sont vraiment dans le besoin aujourd’hui. Pour monsieur Kouyaté, c’est un problème malien et c’est aux Maliens de montrer toute leur volonté à trouver une solution pour remédier définitivement à cette crise qui n’a que trop duré et aussi de montrer que chaque Malien partout où il est, reste un frère : « Avec la volonté et de l’engagement rien n’est impossible ».
ISSA DJIGUIBA
Source: Le Pays