Depuis tôt hier jeudi matin, nombreux sont les Maliens qui sont sortis pour accueillir la délégation des cinq présidents de la CDEAO qui sont venus au secours du Mali. Les pros IBK souhaitaient la bienvenue à nos hôtes et demandaient la paix sur des pancartes, tandis que de l’autre côté, notamment les jeunes du M5-FPR signalés comme les contre-IBK réclamaient la libération de Soumaila Cissé et la démission de Ibrahim Boubacar Keita. Ce qui s’est finalement soldé par des blessés.
Allasane Ouatara de la Côte d’Ivoire, Mahamadou Issoufou du Niger, Macky Sall du Sénégal, et Muhammadu Buhriadu Nigeria et Nana Akufo-Addo étaient tous au chevet du Mali hier à la recherche de solution à la crise sociopolitique qui prévaut au Mali. Sur les pancartes des pros, on lisait « sauvons nos institutions » ou encore « nous voulons la paix». L’autre camp avait des banderoles avec la photo de Soumaila Cissé, et sur lesquels c’était écrit ; « Libérer Soumaïla Cissé » et encore « la démission d’IBK» entre autres.
L’atmosphère était électrique, ce jour. Les deux camps, pro IBK et contre IBK se regardait en chiens de faïence. Ce spectacle était déplorable et notre inquiétude étant d’autant plus grande étant donné qu’ils sont tous des Maliens risquent de s’affronter. Dans quelques endroits, il y avait des échauffements, car certains jeunes du M5-FPR se sentaient lésés et se plaignaient des forces de l’ordre qui s’adonnaient au favoritisme en laissant passer les pro et bloquer les contre qui voulaient pourtant tous se rendent à l’aéroport. Mais pas pour longtemps puisque le calme est revenu après. En dehors de ces petits incidents, c’est l’accusation contre le Président de l’Assemblée, Moussa Timbiné déjà décrié qui a émaillé cette journée. Des manifestants accusent Timbiné d’être derrière ces attaques perpétrées par de soi-disant éléments de ce dernier.
En toit cas, un étudiant hostile au régime actuel a été criblé de balles par d’autres jeunes qu’il dit les avoir reconnus formellement du fait qu’ils sont du même cursus universitaire. On remarquait tout au long de son bras, plusieurs plaies causées par les balles reçues, et encore au niveau de son ventre. Une dizaine de blessures étaient visibles sur son corps. Selon ses dires, les tireurs sont des jeunes de l’AEEM et qu’ils portent des armes. « Je connais mes agresseurs parce que nous sommes tous dans la même université. Parmi eux, il y a Willy et Rougeot, un ex-ancien secrétaire général de l’AEM. Je ne peux pas dire qui a tiré, mais ils étaient tous là », dénonçant ce jeune homme blessé.
Puis arrive un témoin oculaire qui affirme que l’auteur du tir n’est autre qu’un certain Alousseyni Guindo, coordinateur général de l’AEM. Ensuite, à travers son téléphone portable il dévoile le visage de ce dernier qu’il avait auparavant, filmé.
Il s’explique : « Ce gars a tiré d’abord sur moi, mais j’ai pu éviter la balle et c’est la personne qui se trouvait derrière moi qui a été touchée. Dans la foulée, d’autres jeunes ont avancé vers nous et ils ont recommencé à tirer. Ce sont les éléments de Moussa Timbiné, le président de l’Assemblée nationale », révèle cette personne qui a frôlé la mort. Et de poursuivre « Nous sommes sortis pour exprimer aux présidents qui sont venus nous aider notre peine suite au décès de nos amis tués par balles lors des manifestations du 10 11 et 12 juillet. Nous voulons savoir le pourquoi et qui a tiré sur nos frères. Et voilà ça continu…On tire encore sur nous », déplore cet spectateur. Signalons que depuis le début de la désobéissance civile décrétée par le M5-FPR, les tueries du 10, 11, et 12 juillet ordonnées par nos autorités ont fait 22 morts et plus d’une centaine de blessés.
Aux dernières nouvelles le jeune étudiant s’est rendu à la clinique étoile de Médine pour des soins, et probablement passé une échographie.
Quant à Moussa Timbiné, il dément catégoriquement être derrière ces tirs à balle réelle.
« L’honorable Moussa TIMBINÉ dément formellement son implication dans les violences ayant opposé des jeunes ce jeudi. Il se réserve le droit de porter plainte contre les personnes qui continuent de véhiculer de tels messages dans l’ignoble dessein de ternir son image. Il appelle les jeunes à se donner la main pour construire l’avenir du Mali ensemble. Évitons la calomnie destructrice. Cultivons la paix entre Maliens ! », Clarifie un proche du président de l’Assemblée Nationale.
Admettons qu’il n’est pas impliqué dans cette cruauté, c’est à lui d’éclaircir la situation. Il pourrait personnellement prendre l’affaire en main et faire la lumière sur ce qui s’est passé. Dans le cas contraire, l’affaire sera étouffée comme tant d’autres et le doute s’installera entre lui et ses détracteurs qui veulent sa peau.
Pour rappel, ces mêmes étudiants ont l’habitude à faire usage de P.A ou de machettes pour régler leur compte au campus de l’université. Cette association estudiantine semble prendre le goût de l’atrocité au profit des politiciens. Ils ne sont pas à leur premier coup d’essai. Ils sont à l’origine de plusieurs autres rivalités au sein de l’université, sur la colline de Badalabougou, qui se sont soldées souvent par morts d’étudiants. Il est temps que notre pays revienne à ses valeurs morales d’antan.
Source : Le Combat