Le ministre de l’économie et des finances, Dr. Boubou Cissé, procédé le lundi 25 février 2019 à l’Hôtel Laïco de l’Amitié, au lancement officiel des travaux du processus budgétaire 2020. C’était en présence du Directeur Général du Budget, Sidiki Traoré, le chef de file des partenaires techniques et financiers du groupe thématique Economie et Finances, son excellence Dietrich Becker, ambassadeur de la République Fédérale d’Allemagne.
Quatre thèmes importants étaient au centre des travaux de ce processus budgétaire 2020. Il s’agit : de la qualité des documents budgétaires, la gestion des risques budgétaires, l’évaluation des politiques publiques et la participation des collectivités territoriales au processus de préparation et d’exécution du budget-programmes.Expliquant les objectifs des travaux de ce processus budgétaire, le Directeur Général du budget, Sidiki Traoré, dira qu’il il s’agit de dégager les grandes orientations du budget 2019, de faire l’état de mise en œuvre du processus budgétaire de 2018 et de discuter des perspectives, notamment la préparation du budget 2020. Dans son intervention, le chef de file des partenaires techniques et financiers, a d’abord remercié l’Etat du Mali pour la réussite du basculement en mode budget-programme. A l’en croire, cette réforme constitue un grand pas vers une gestion des finances publiques plus axée sur les résultats et plus transparente. « Cette réforme reste un processus, qui se poursuit encore aujourd’hui. A cet égard, il reste important de continuer le travail de sensibilisation et de pédagogie, pour expliquer la structure des programmes, des priorités et des indicateurs figurant dans ce budget », a-t-il souligné.Ainsi, il a encouragé les autorités à continuer avec la mise en œuvre de cette réforme, aussi dans I’ optique d’une amélioration de la transparence, de l’efficacité et de la gouvernance au sein de l’administration pour l’exercice 2020. Le ministre de l’économie et des finances, est revenu sur l’évolution de l’économie du Pays, mais aussi des thèmes importants sur le processus budgétaire 2020. Au dire du ministre, le contexte macro-économique qui prévaut à l’élaboration du budget 2020 est caractérisé par l’affermissement de l’activité économique mondiale et une baisse des cours des produits pétroliers. En ce sens, il a expliqué qu’au niveau de la zone UEMOA, l’économie a enregistré une croissance solide ces dernières années, portée essentiellement par les investissements publics et que l’inflation est restée faible, nettement inférieure au critère de convergence communautaire de 3%. Parlant des perspectives économiques au sein de l’union en 2020, le premier argentier, a déclaré qu’elles restent favorables avec un taux de croissance estimée à 6,8%, à condition d’œuvrer pour l’amélioration du climat des affaires, la promotion de l’investissement privé et l’amélioration de la gouvernance. De même, que le niveau des prix demeurerait relativement stable sous l’effet de bonnes campagnes agricoles. Concernant le plan national, selon lui, les performances macroéconomiques récentes se poursuivent avec un taux de croissance de 4,7% en 2018 grâce au dynamisme du secteur primaire. Aussi, il a indiqué que l’inflation estimée en 2018 est de 1,7%. Par ailleurs, S’agissant de l’exécution budgétaire, le ministre a précisé que l’objectif de mobilisation des recettes fiscales en 2018 n’a pas été atteint en raison de la contre-performance des services d’assiette. « Au niveau des dépenses, malgré une réduction significative de celles-ci, le déficit budgétaire s’est détérioré à 4,8% contre une prévision de 3.3% du PIB. En ce qui concerne l’année 2019, l’amélioration de l’exécution budgétaire se traduira par un double objectif d’intensification de la mobilisation des ressources intérieures et de maîtrise des dépenses », a-t-il indiqué. Plus loin, il a précisé qu’en 2020, les perspectives macroéconomiques du Mali incitent à la mise en œuvre d’une politique budgétaire prudente, consécutive à un léger repli du taux de croissance réel estimé à 4,9% contre 5,0% en 2019. Par rapport à l’inflation, elle resterait inchangée par rapport à 2019, soit 2,1 %, selon le ministre. Pour le premier responsable de l’hôtel des finances, cette stabilité macroéconomique doit être consolidée et renforcée à travers une planification budgétaire visant une forte mobilisation des recettes intérieures et une amélioration de la qualité de la dépense en vue de promouvoir une croissance économique durable et inclusive.
Ousmane Baba Dramé
Source: Le Républicain