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Stigmatisation et discrimination des personnes vivant avec le VIH au Mali : Le Réseau malien des associations des personnes vivant avec le VIH présente les résultats de son étude

ne étude réalisée sur 13 sites sur l’ensemble du pays, excepté la région de Kidal, a été menée auprès de 686 personnes vivant avec le VIH dont 257 hommes et 429 femmes. L’étude a été faite en 2016 et a duré près de deux mois. Les membres du comité de pilotage de l’étude étaient face à la presse, le mercredi 13 février, au siège du Réseau malien des associations des personnes vivant avec le VIH (Rmap+), pour partager les résultats de leur enquête.

Cette étude est réalisée par le Réseau malien de personnes vivant avec le VIH (Rmap+) pour mesurer le niveau de stigmatisation et de discrimination au niveau du pays. Elle a pour objectif de réunir des preuves sur la stigmatisation et la discrimination au niveau du pays. Ces preuves seront utilisées pour entreprendre des actions de plaidoyer en vue d’améliorer les conditions de vie des PVVIH, de promouvoir le dépistage et la prise en charge du VIH au niveau national.

Un atelier sous-régional avait été organisé dans ce sens à Dakar en juin 2015 par le bureau régional de l’Onusida sous la facilitation d’une consultante recrutée à cet effet pour préparer les pays de l’Afrique de l’Ouest à la mise en œuvre de cette étude.

C’est ainsi qu’au Mali, un comité de pilotage de 15 membres a été mis en place par un groupe de travail restreint pour diriger le processus. Avec la facilitation du bureau régional de l’Onusida, ce comité de pilotage a pu influencer le secrétariat exécutif du Haut conseil national de lutte contre le Sida qui s’est engagé à financer intégralement l’étude à hauteur de 38.000.000 de Fcfa.

Après l’élaboration du protocole et sa validation au niveau du comité d’éthique, le personnel de la mise en œuvre a été recruté et formé selon les principes du manuel de l’utilisation pour préparer la phase de collecte sur 13 sites retenus dans l’échantillon. Les phases de collecte, de saisie et d’analyse des données ont duré près de deux mois. Les résultats ont été validés dans un atelier national en octobre 2016.

L’enquête a été menée auprès de 686 PVVIH dont 257 hommes et 429 femmes. 76,20% des enquêtés habitaient dans les zones urbaines pendant que 20,80% étaient dans les zones rurales. Par rapport à la situation de l’emploi, 203 enquêtés étaient employés. Le revenu mensuel moyen était 82 320 Fcfa pour un ménage de 6 personnes.

Concernant l’exclusion des PVVIH au niveau social et familial, 8,5% des 686 enquêtés ont été exclus à cause de leur statut sérologique et pour d’autres raisons non spécifiées autant pour les hommes que pour les femmes. Les autres violences subies par les enquêtées portent sur les commérages (32%), les insultes ou harcèlement (16%) et les agressions physiques (5%).

Il faut aussi noter que l’orientation sexuelle et le travail du sexe constituent également des causes de stigmatisation et de discrimination chez les deux sexes à la même proportion (80 à 100% des cas dans la population clé). En outre, selon l’étude, 54 personnes, soit 9,1%, ont perdu un emploi ou une source de revenu. 42 personnes, soit 7,1%, ont été refusées pour un emploi ou une opportunité de travail en raison du statut sérologique. 22 personnes soit 4,3% se sont vus refuser les services de planification familiale à cause de leur statut sérologique.

L’étude a fait quelques recommandations en vue de continuer à améliorer les conditions de vie des personnes vivant avec le VIH. Ces recommandations sont adressées aux différents acteurs de la lutte contre la maladie. Il s’agit entre autres de : renforcer la sensibilisation des associations des personnes vivant avec le VIH ; renforcer les capacités des associations en connaissance de procédure en vigueur pour une protection de leurs membres ; utiliser les associations pour une large diffusion de la loi 06028 du 29 juin 2006 fixant les règles relatives à la prévention, à la prise en charge et au contrôle du VIH au Mali dans toutes les langues nationales ; renforcer l’implication des familles dans la prise en charge des PVVIH ; favoriser l’adhésion des personnes vivant avec le VIH.

Diango COULIBALY

Source: Le Reporter

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