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Combat de survie pour la classe politique malienne : Les partis politiques en ordre de bataille pour dire non à la dissolution

Ils étaient une centaine de partis politiques à prendre d’assaut la Maison de la presse le samedi 26 avril 2025, pour la tenue d’un point de presse afin d’informer l’opinion nationale et internationale de ce que les autorités de la transition seraient en train de tramer contre les partis politiques.

Animé par l’un des leaders du Mouvement démocratique, en l’occurrence Me Mountaga Tall, qui avait à ses côtés deux autres leaders de la classe politique et une femme de la société civile, le but de ce point de presse était d’alerter les plus hautes autorités de la transition sur les conséquences d’une éventuelle dissolution des partis politiques, ensuite informer l’opinion du projet de dissolution des partis politiques par le gouvernement  et enfin exhorter les militants et tous les citoyens qui ont le souci de la préservation des acquis démocratiques, à se tenir prêt pour le mot d’ordre. Cette grande unité affichée entre la quasi-totalité des partis politiques du Mali va-t-elle survivre au-delà de cette circonstance pour être le rempart de toute manœuvre dilatoire tendant à mettre en mal les acquis démocratiques ? Les partis politiques qui hésitent encore à intégrer cette dynamique comprendront-ils  que c’est leur survie qui est en jeu ?

De l’avènement de la démocratie en 1991 jusqu’au coup d’Etat du 18 Août 2020, jamais les partis politiques n’ont été autant menacés dans leur fondement que sous la transition du Général Assimi Goita. C’est la toute première fois que les leaders politiques sont malmenés, embastillés pour leurs opinions. C’est face au danger imminent relatif à la dissolution des partis politiques  que les leaders politiques, au-delà de leurs divergences, ont décidé de se mettre ensemble pour défendre leur chapelle. Ils ont véritablement tu leurs dissensions pour n’être qu’une seule entité face à leur adversaire commun et dire non à tout projet de dissolution des partis politiques. ils l’ont fait savoir à la Maison de la presse à la faveur d’un point de presse qui a regroupé la quasi-totalité des partis politiques du Mali. Cette grande unité retrouvée entre les partis politiques rappelle fort opportunément deux grands ensembles dans l’histoire démocratique du Mali, à savoir le Collectif des partis politiques de l’Opposition, COPPO, composé de tous les partis politiques opposés au régime d’Alpha Oumar Konaré et qui a tenu la dragée haute face un régime que les leaders de ce mouvement d’opposition ont qualifié de démocraticide. Ils ont à leur actif la sauvegarde de la  pluralité d’opinion, la préservation des acquis démocratiques et surtout la vitalité de l’action politique. Ensuite il y a eu  le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie, FSD, dont le parti du challenger du Président élu, IBK, a été la tête de proue, en l’occurrence l’URD de feu Soumaïla Cissé. Cet autre mouvement, composé des partis politiques d’opposition au régime IBK, a également animé le front de l’opposition et a engrangé des résultats tangibles, comme l’institutionnalisation du chef de file de l’opposition, vitale pour la démocratie. Le FSD a été la sentinelle qui a veillé sur la gouvernance et a agi chaque fois qu’il constate un manquement grave à l’orthodoxie financière et a dénoncé les mauvaises pratiques.  Aujourd’hui, face au péril en la demeure de la démocratie, c’est un autre front des partis politiques qui vient de voir le jour, il regroupe la quasi-totalité des partis politiques et quelques organisations de la société civile qui ont souci de l’avenir du pays. Le problème est que ce front ne se crée pas sous un régime démocratiquement élu, mais sous une transition, celle qui n’a normalement pas pour vocation de s’éterniser, donc pas de majorité ni d’opposition,  encore moins de s’engager dans des réformes en profondeur. Elle a fait cinq ans déjà et elle veut se maintenir contre vents et marées. Pour ne pas avoir d’obstacles pouvant freiner les ambitions de ses auteurs, il faut, selon eux  dissoudre les partis politiques. Les leaders de ces derniers opposent un non catégorique.

Cette grande unité affichée entre la quasi-totalité des partis politiques du Mali va-t-elle survivre au-delà de cette circonstance pour être le rempart de toute manœuvre dilatoire tendant à mettre en mal les acquis démocratiques ?

Pour une des rares fois les partis politiques ont affiché une grande unité et une cohésion sans précédent. C’est dans une salle de la Maison de presse pleine à craquer qu’une centaine de partis politiques s’est retrouvée pour un point de presse. Il avait pour objectif principal d’informer l’opinion nationale et internationale du projet de dissolution des partis politiques par un gouvernement qui n’a ni le droit constitutionnel, encore moins la légitimité requise. Les animateurs du point de presse ont fini par lancer un appel solennel à leurs militants aux citoyens maliens et à tous les démocrates qui ont souci de la préservation des acquis démocratiques à se tenir prêts pour toutes les éventualités. En effet, hier certains leaders politiques se regardaient en chiens de faïence, mais aujourd’hui, face au danger de mort politique qui plane au-dessus de leur tête, ils ont enterré leurs divergences et mis fin à leur guerre de clochers pour afficher une entente cordiale, une cohésion et une union sacrée.  En tout cas ils semblent emboucher  la même trompette face à un adversaire commun, redoutable et coriace qui ne comprend qu’un seul langage celui du rapport de force. Dans cette unité retrouvée entre les partis politiques, celui de feu Soumaïla Cissé semble se singulariser en quittant le regroupement. C’est à travers un  communiqué que le parti de la poignée des mains s’est désolidarisé du front de refus à la dissolution des partis politiques. Néanmoins le combat se poursuit par ceux qui pensent que la seule voie par laquelle il faut passer pour empêcher toute tentative de dissolution des partis politiques c’est la mise en synergie des forces politiques pour imposer par des méthodes démocratiques et constitutionnelles le respect des principes. Cela peut passer par des manifestations de rue, par des meetings de dénonciation, par la désobéissance civile, bref par des moyens légaux et pacifiques. Le Gouvernement entendra-t-il ce coup de semonce des partis politiques en renonçant à son projet de dissolution et même de suspension des partis politiques afin de préserver la paix sociale, la cohésion, toutes choses indispensables pour le développement.

Les partis politiques qui hésitent encore à intégrer cette dynamique comprendront-ils  que c’est leur survie qui est en jeu ? 

Le réveil risque d’être brutal pour certaines formations politiques qui sont encore dans des calculs politiciens et pensant pouvoir tirer les marrons du feu. Ces formations feignent d’oublier que c’est leur existence même qui est en jeu. L’on ne peut prétendre à quelque chose que lorsqu’on existe. Donc le combat que les partis politiques sont en train de mener est un combat de survie. C’est pourquoi il vaut mieux taire les guerres byzantines et les calculs politiciens absurdes pour former un seul bloc face à une adversité féroce qui n’épargnera aucune formation politique si elle venait à agir. C’est le pronostic vital des partis politiques qui est engagé, donc pour les sauver il faut de la thérapie de choc, qui ne pourrait être inoculé que par un ensemble homogène et compact. Les leaders des partis politiques doivent taire leurs ambitions personnelles pour n’avoir qu’une seule ambition commune, celle d’empêcher à tout prix la dissolution des partis politiques. Si tant est que la centaine de partis existe et est capable de mobiliser leurs militants et sympathisants et même l’ensemble des maliens, s’ils sont convaincus, il n y a pas de raison qu’ils n’obtiennent pas gain de cause comme les syndicats des banques et établissements financiers ou comme ceux de la santé qui ont obtenu la libération de leurs camarades incarcérés. Comme pour dire que souvent le nombre importe peu, mais ce qui est important c’est la détermination à ne rien céder.

Youssouf Sissoko

Source : L’Alternance
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