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Le parti de la poignée des mains se désolidarise de la dynamique de combat pour la démocratie : L’URD est-il pris en otage par des intérêts économiques et financiers et des plans de carrière illusoires ?

L’URD est-il pris en otage par des intérêts économiques et financiers et des plans de carrière illusoires ?

C’est par un communiqué à la fois laconique et confus que le parti de feu Soumaïla Cissé, à savoir l’Union pour la République et la Démocratie, URD, s’est désolidarisé de la dynamique de combat pour la sauvegarde de la République et de la démocratie. Après avoir participé aux rencontres pour la relecture de la charte, après son adhésion pleine et entière à l’ Initiative des Partis politiques sur la relecture de la Charte, IPAC et après avoir pris part à la conférence tenue à la Maison de la presse par les deux regroupements, à savoir l’IPAC et le FPMP, entendez par le Forum des partis et Mouvements politiques,  pour mettre en garde les autorités de la transition par rapport à leur projet de dissolution des partis politiques, c’est après toutes ces activités que l’URD, prétextant l’environnement politico-sécuritaire actuel et la préservation de l’intérêt supérieur de la Nation, décide de  se désolidariser de ce mouvement dont le but ultime est de dire non à la dissolution des partis politiques. Une décision qui a laissé pantois beaucoup de cadres et militants de ce grand parti avant- gardiste qui a toujours été au rendez-vous du combat pour la démocratie et la République. Les arguments avancés dans le communiqué de l’URD justifient-ils cette sortie tonitruante et qui isole davantage le parti ? Le Secrétariat Exécutif, SE du Parti n’a-t-il pas privilégié les intérêts d’une minorité de cadres du parti au détriment de la grande majorité ?

La mort brutale du leader charismatique de l’URD, l’honorable Soumaïla Cissé, a laissé un vide idéologique qui n’a pas été jusqu’à présent comblé par ses héritiers. Ces derniers, à hue et à dia, ont fini par s’éclater en deux morceaux, l’un a gardé le label URD et l’autre a créé un autre parti, EDR, mais tous ont failli à leur mission de préservation des acquis engrangés par plusieurs années de luttes menées par Soumaïla Cissé et ses camarades. Soumaïla Cissé, qu’on l’aime ou qu’on le déteste, a toujours refusé toute compromission et s’est battu jusqu’à son dernier souffle pour la défense de la démocratie et la République. Qui ne se rappelle pas de la traversée du désert qu’il a connue pour s’être opposé au coup d’Etat perpétré par le Capitaine Amadou Haya Sanogo en 2012. Il a même failli  laisser sa vie  dans ces douloureux événements après la sanglante et lâche attaque de son domicile par les commandos de la mort des putschistes.  Gravement blessé il n’a eu la vie sauve que grâce au tout puissant mais a dû rester cloué sur un lit pendant huit longs mois. Soumaïla Cissé n’a-t-il pas refusé d’être le premier ministre d’IBK quand ce dernier était dos au mur ? Cet homme d’honneur et de dignité s’est battu jusqu’à la fin de sa vie pour la démocratie et la République. Ses héritiers, surtout ceux qui conservent encore le label URD, mènent-ils toujours le même combat ? La réponse est sans nul doute non au regard des actes qu’ils posent. Soutien indéfectible aux auteurs du coup d’Etat, incapables de dénoncer la moindre violation de la Constitution et des principes démocratiques, bref les héritiers politiques de l’URD de Soumaïla Cissé sont en train de malmener ce bel héritage laissé par son président fondateur

Les arguments avancés dans le communiqué de l’URD justifient-ils cette sortie tonitruante et qui isole davantage le parti ? 

Tous les grands analystes de la scène politique malienne s’accordent à dire que cette décision inopportune et intempestive prise par le SE de l’URD ne fait pas l’unanimité au sein du parti de la poignée des mains et ne préserve pas les intérêts collectifs des militants et cadres du parti. Alors elle ne pourrait être l’œuvre que d’une minorité mue par ses seuls intérêts. Cette décision au-delà de ne point préserver les intérêts collectifs, ne présage pas d’un lendemain radieux pour le parti qui est en train de s’isoler. Que pense l’opinion des revirements spectaculaires de l’URD ? Elle porte un jugement sévère et pense à tort ou à raison que les leaders du parti sont en train de trahir les idéaux du Président fondateur de l’URD, Soumaïla Cissé. Sinon comment comprendre qu’après avoir pris part à toutes les activités, l’URD n’a trouvé d’autre prétexte que d’évoquer « l’environnement politico-sécuritaire actuel » pour lâcher en plein vol les autres partis, qui ont scellé une union au-delà de leurs divergences, de leurs antagonismes, parce qu’ils sont tous  menacé dans leur existence. Le parti de Soumaïla Cissé aurait dû être la tête de proue du combat pour la sauvegarde de la démocratie et la République et cela par fidélité à son sigle. Aucun autre calcul n’aurait pas dû dévier l’URD de cette trajectoire de parti républicain et démocratique qui lui ressemble beaucoup.

 Le Secrétariat Exécutif, SE du Parti n’a-t-il pas privilégié les intérêts d’une minorité de cadres du parti au détriment de la grande majorité ? 

Cette question mérite d’être posée quand on sait que la décision de quitter le regroupement n’a pas fait  l’objet de débat au sein du Bureau Exécutif National, BEN, elle n’a été prise qu’en réunion du Secrétariat Exécutif, SE. Cet organe bien que statutaire ne saurait avoir  plus de légitimité que le BEN. En plus, rien qu’en faisant un petit sondage et à en juger par les réactions sur les réseaux sociaux, nombreux sont les cadres et militants qui expriment leur désaccord vis à vis de la décision de retrait du parti de la dynamique de lutte contre la dissolution des partis politiques. Tout porte à croire que c’est un petit groupe connu de tous qui est entrain de  sacrifier l’avenir de la nouvelle génération sur l’autel de ses intérêts et ceux de quelques cadres en fin de carrière politique, et qui semblent faire de la transition leur ultime occasion de pouvoir jouir d’une promotion et enfin accéder à l’Olympe. Quid des grands opérateurs économiques du parti qui sont à la recherche de marchés ? Bref la décision de se retirer de tous les groupements politiques est à la fois inopportune, inconstante, maladroite et isolerait davantage le parti sur l’échiquier politique.  En somme la question qui est sur toutes les lèvres est celle de savoir si Les responsables de l’URD ne sont pas en train de sacrifier l’avenir du parti sur l’autel de leurs intérêts personnels ?

Youssouf Sissoko

Source : L’Alternance
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