Un peu plus tôt dans la journée, sur le plateau de l’Heure des pros, le chroniqueur Vincent Hervouët a raconté une anecdote qui a laissé coi ses interlocuteurs. La scène se déroule le 26 avril lors des obsèques du pape François à Rome. En marge de la cérémonie religieuse, Donald Trump et Volodymyr Zelensky ont été photographiés, chacun assis sur une chaise, en train de discuter. L’image a fait le tour du monde et a été analysée comme un réchauffement des relations États-Unis/Ukraine, plusieurs semaines après l’humiliation dans le Bureau Ovale.
Emmanuel Macron et Keir Starmer, le Premier ministre britannique, se sont ensuite joints à la conversation. Voilà pour le récit officiel. Mais selon Vincent Hervouët, ancien chef du service international de LCI, Donald Trump aurait dit au Président français, « en le repoussant » : « Ce n’est pas votre droit d’être ici. Vous allez me rendre un grand service et disparaître ». Stupeur sur le plateau. Pascal Praud n’en revient pas. « Vous avez entendu ça ? », interroge-t-il en direction de ses autres chroniqueurs présents autour de la table.
« Vous n’avez pas lu le “Sun”, le coupe Vincent Hervouët, pas peu fier de son coup. Les tabloïds anglais écoutent aux portes, regardent à travers les trous de la serrure et lisent sur les lèvres ». Élisabeth Levy, fondatrice du magazine d’extrême droite Causeur s’interroge en rigolant : « Mais qui sait lire sur les lèvres ? ». « C’est une dame très connue en Angleterre pour ses talents, qui a été payée par le “Sun” pour lire ce que disaient Trump et Zelensky », lui répond Vincent Hervouët. Qui ajoute : « Pas Emmanuel Macron, parce qu’il était de dos ! ».
Des propos « totalement faux »
Inquiet, Pascal Praud, qui n’a « entendu ça nulle part », est sceptique « on est sûrs de ça ? ». Et pour cause. Selon l’Élysée, cet échange n’aurait jamais eu lieu. Le Palais affirme dans un tweet courroucé que les propos rapportés par le chroniqueur de CNews sont « totalement faux ». « La rencontre bilatérale entre les Présidents Trump et Zelensky était annoncée la veille et c’est une bonne chose qu’elle se soit tenue dans ce format. Il n’a jamais été question qu’il en soit autrement », est-il précisé, comme pour répondre à la rumeur envoyant Emmanuel Macron s’incruster à un échange auquel il n’était pas convié, avant de se faire remercier. « Beaucoup de fausses informations circulent. C’est indécent car ce qui se joue : des vies et notre sécurité collective », tranche finalement l’Élysée.
Ce n’est pas la première fois que l’entourage d’Emmanuel Macron rectifie des propos rapportés dans la presse. En mars, peu après une allocution présidentielle, le Journal du Dimanche (JDD), affirmait que le chef de l’État avait voulu « faire peur » aux Français en exagérant la menace russe. « La Présidence de la République dément avoir employé les termes “faire peur” qui lui sont prêtés dans l’édition du jour du JDD. Il ne s’agit ni de son expression ni de son intention », avait dû corriger l’Élysée. On remarquera que dans les deux cas, il s’agit de médias appartenant à Vincent Bolloré. Lesquels accordent, depuis plusieurs semaines, une large place à la propagande russe.
Source : Le HuffPost