A la veille de la saison des pluies, la situation des ponts reliant Baco Djicoroni à Kalaban Coro et celui situé à proximité du cimetière, près du lycée public, devient de plus en plus préoccupante.
Ce débat est un luxe que le pays ne peut pas se permettre. Pire, il pourrait être l’étincelle de trop dans un baril déjà bien rempli.
Les Assises sur la charte des partis politiques tenues à Bamako et dans les chefs lieux de cercles ont dans leurs recommandations identiques demandées entre autres la dissolution des partis politiques. Le Mali n’a-t-il pas mieux à faire que de créer une autre crise qui va diviser davantage ses fils et filles ?
A l’heure où les défis sécuritaires, économiques et sociaux s’intensifient, les autorités de la Transition gagneraient à recentrer leurs priorités sur l’essentiel : la stabilité du pays, la cohésion nationale et la préparation d’un retour apaisé à l’ordre constitutionnel.
Depuis leur arrivée au pouvoir, les dirigeants de la Transition avaient promis de remettre le pays sur les rails, en mettant l’accent sur la refondation de l’Etat. Toutefois, ces derniers mois, les signaux sont préoccupants. La mise en sourdine du débat démocratique, les restrictions des libertés d’expression, et maintenant cette menace qui pèse sur l’existence même des partis politiques, trahissent une dérive autoritaire.
La question n’est pas de nier les dysfonctionnements qui ont marqué la vie politique malienne ces dernières années. Oui, certains partis ont failli à leur mission de représentation. Oui, le système mérite d’être repensé. Mais cela ne justifie en rien une dissolution brutale et unilatérale qui risquerait de plonger le pays dans une nouvelle crise, cette fois politique et institutionnelle.
L’heure est grave. Le Nord du Mali reste sous tension, les groupes armés continuent d’opérer dans certaines localités du pays et l’économie malienne peine à respirer. Dans ce contexte, que gagnerait-on à affaiblir encore davantage les bases démocratiques du pays ? Le risque est grand : polarisation de la société, et surtout, un éloignement encore plus fort des perspectives de paix durable.
Le pouvoir doit entendre la voix de la raison. Gouverner, ce n’est pas faire taire les oppositions, c’est bâtir avec elles. Le Mali n’a pas besoin d’un régime fort, il a besoin d’un Etat juste et d’institutions crédibles.
Les Maliens attendent des réponses concrètes à leurs problèmes quotidiens : sécurité, emploi, santé, éducation. Ce sont là les vrais combats à mener. Le débat sur la dissolution des partis politiques est un luxe que le pays ne peut pas se permettre. Pire, il pourrait être l’étincelle de trop dans un baril déjà bien rempli.
D. Sangaré