Dans un flash infos en fin de matinée, le Directeur de l’information et des relations publiques de l’Armée (Dirpa), Colonel-major Souleymane Dembélé, a annoncé un bilan provisoire « de plus de 80 terroristes neutralisés» avec la récupération d’un véritable arsenal de guerre composé d’armes, de munitions, de radios talkies, mais aussi de moyens roulants, dont beaucoup de motos et autres véhicules. Selon lui, « la détermination et l’engagement des forces de sécurité, ont permis de circonscrire les velléités terroristes, visant à semer la panique, la peur et le désarroi. L’ennemi a subi d’importantes pertes partout où ils se sont attaqués aux forces de défense et de sécurité ».
Les attaques ont été revendiquées par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) d’Iyad Ag Agaly. Ce qui n’est pas une surprise dans la mesure où, les combattants du GSIM ont commencé depuis plusieurs années leur implantation dans ces zones.
C’est la première fois que le GSIM attaque, le même jour et au même moment, un nombre assez important des localités en visant des endroits symboliques et stratégiques. Si Niono, Sandaré et Nioro du Sahel sont habitués à subir des incursions d’éléments « djihadistes », les villes de Kayes et de Diboli étaient jusque-là épargnées des attaques des groupes armés radicaux.
Certes, ils rodaient dans la région. Sur l’axe Bamako-Dakar, au-delà de la symbolique de Kayes, Diboli, très proche du Sénégal, représente une zone stratégique. Attaquer Diboli ne peut pas échapper à l’analyse des observateurs avertis de la question sécuritaire. Outre l’usage des « drones-kamikazes » sur le théâtre des opérations, le fait de mener des attaques coordonnées sur sept (7) localités dénote d’une très grande capacité d’organisation et de coordination des cellules du GSIM.
Ces attaques simultanées, appellent à questionner sérieusement le dispositif de renseignement.
L’expansion de la menace vers d’autres zones du pays appelle aussi à questionner « le tout militaire », privilégié dans la lutte contre les groupes armés par les autorités de la transition.
Il faut avoir le courage de regarder la réalité en face. La situation sécuritaire est extrêmement grave, et requiert un traitement responsable qui ne saurait rimer avec les postures populistes ni les discours qui dressent des Maliens contre des Maliens. C’est plutôt une plus grande coalition de tous les fils et de toutes les composantes du pays qui lui éviterait le pire.
Que Dieu préserve notre Maliba ! 

Par Chiaka Doumbia