Après des déclarations unilatérales et stériles de sanctions contre le Mali sans suite, le président français, Emmanuel Macron, poursuit sa comédie. Cette fois-ci, il annonce, à travers son ministère français des Armées, la suspension des opérations conjointes de la force Barkhane avec l’armée malienne.
«Des exigences et des lignes rouges ont été posées par la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest – NDLR) et par l’Union africaine pour clarifier le cadre de la transition politique au Mali. Dans l’attente de ces garanties, la France (…) a décidé de suspendre, à titre conservatoire et temporaire, les opérations militaires conjointes avec les forces maliennes ainsi que les missions nationales de conseil à leur profit. Ces décisions seront réévaluées dans les jours à venir au regard des réponses qui seront fournies par les autorités maliennes. » Voilà en substance ce que l’on peut retenir du communiqué publié le 3 juin 2021 par le ministère français des Armées.
Il faudrait dire à Macron que la manière dont il veut défendre les intérêt de la France, de cette même manière, les nouvelles autorités maliennes sont appelées à préserver ceux du Mali par tous les moyens soutenus par le peuple malien. La France est libre de rester au Mali ou de partir. En choisissant de rester, sa force militaire doit toujours travailler à protéger les populations civiles au Mali, à les soutenir, donc à être de leurs côtés.
Emmanuel Macron se fonde sur la décision de suspension du Mali par la CEDEAO et l’Union Africaine. Mais, il ignore que cette décision est juste politique et c’est pourquoi l’intervention des forces africaines n’a pas été concernée. Mieux, toutes les organisations internationales, même le Conseil de Sécurité de ONU, dont la France est membre, malgré la sanction politique, se sont engagées à accompagner le processus de la transition. Il n’a jamais été question de lâcher le Mali sur le plan sécuritaire. Certes, chaque pays, chaque organisation, a ses principes et ses mesures de sanction, mais il faut reconnaître que cette attitude de Macron fait imaginer des non-dits.
La preuve, à la suite du coup d’Etat du 18 août 2021 contre Ibrahim Boubacar Keita, le Mali a été mis sous embargo par la même CEDEAO, jusqu’au 6 octobre 2020. Emmanuel Macron était là, mais il n’a pas daigné parler de suspension de l’intervention de la force française. Certainement, parce que ses plans marchaient bien. La vérité, c’est que Macron commence à perdre la main au Mali et c’est bien ce qui le rend furieux, agité et parfois drôle.
Ousmane BALLO
Source : Ziré