Investi le 7 juin 2021 par la Cour Suprême comme président de la Transition, chef de l’Etat, le Colonel Assimi Goïta, a désormais la destinée du Mali entre ses mains de manière officielle. Après les multiples consultations qu’il a faites depuis le lendemain du coup de force du 25 mai 2021, pour avoir le consensus et le soutien des forces vives de la nation au nom de la paix, Assimi est perçu aujourd’hui comme l’ultime sauveur pour le Mali actuel.
Enfin, le Colonel Assimi Goïta s’installe confortablement dans son fauteuil de président de la Transition, chef de l’Etat. Sauf cupidité, il dispose de tous les moyens pour réussir sa mission. Il s’agit de mener une transition apaisée avec l’exécution de la feuille de route dans le délai imparti. Visiblement, le Colonel semble être conscient de ce qui l’attend. C’est pourquoi, il n’a pas tardé à recevoir toutes les forces vives de la nation, aussi bien que les groupes armés signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger. C’est une démarche qui constitue aujourd’hui une lueur d’espoir pour notre pays.
Mieux, il n’a pas caché son intention de traduire en actes toute sa volonté politique qu’il a manifestée lors des différentes consultations. «J’entends imprimer une nouvelle dynamique. La nouvelle situation nous offre l’opportunité de remettre le processus de la transition dans le sens souhaité par le peuple. Les défis sont immenses et les attentes légitimes du peuple grandes. Nous devons, cependant renforcer notre résilience et notre espérance pour une meilleure vie. Cela est d’abord de ma responsabilité en tant que chef de l’Etat. Et j’en mesure l’ampleur », a-t-il déclaré juste après son investiture.
Aujourd’hui, l’ensemble du peuple malien attend de lui des nouvelles mesures visant à poser des vrais jalons capables de tourner une page sombre de l’histoire du Mali. Il s’agira de trouver une solution pérenne à plus d’une décennie de crise multidimensionnelle qui secoue le pays. Un grand défi que le nouveau chef de l’Etat entend relever avec le soutien de l’ensemble du peuple malien. «Aussi, voudrais-je vous réaffirmer solennellement, ici et maintenant, ma ferme détermination à relever ces défis. Mais tout cela n’est possible que dans la cohésion et la solidarité qui ont toujours caractérisé notre nation qui sont mises à rude épreuve. Il s’agit en effet, sur la base de la feuille de route, de conduire la mise en œuvre des actions prioritaires nécessaires à la réussite de la transition, notamment l’organisation des élections crédibles, justes, transparentes aux échéances prévues », a-t-il souligné.
Faire face à l’urgence !
A moins de neuf mois de la fin de l’échéance, chaque minute, chaque seconde est précieuse dans la gestion de cette transition. C’est pourquoi deux heures après son investiture, Assimi Goïta a confirmé la nomination de Dr. Choguel Kokalla Maïga au poste de Premier ministre et l’a chargé de former un nouveau gouvernement inclusif. Aussi pour permettre au budget national de supporter les charges de l’heure, le président a décidé de réduire le train de vie de l’Etat, à commencer par lui-même. «Je m’emploierai également à la réduction du train de vie de l’Etat. D’ores et déjà, j’ai décidé d’allouer les 2/3 du fonds de souveraineté du président, soit un milliard 800 millions (1 800 000 000F CFA) aux œuvres socio-sanitaires, notamment, pour faciliter l’accès à l’eau potable et aux soins de santé primaires dans les zones difficiles de notre pays. Face à ces impératifs, aucune couche, ni aucun groupe ne sera écarté. Car, le Mali a besoin de chacun et de tous », a-t-il promis.
L’épineuse question sur laquelle Assimi Goïta est attendu de pied ferme par le peuple malien, reste toujours la sécurité et la bonne gouvernance. Du moins, ce sont là les points incontournables pour la réussite de la transition. Là-dessus, le chef de l’Etat a déclaré : « Je félicite les forces de défense et de sécurité pour leur courage et les engage à plus de détermination. L’Etat, dans les limites de ses moyens, fournira les ressources nécessaires à l’accomplissement de leurs missions. Aussi, voudrais-je réaffirmer mon engagement pour assurer une meilleure gouvernance et une meilleure distribution des services publics au bénéfice des populations sur l’ensemble du territoire. L’amélioration des conditions de vie des Maliens sera un souci constant pour le nouveau gouvernement à venir. Elle sera recherchée de façon intelligente pour ne pas fragiliser l’équilibre budgétaire et ne pas compromettre les investissements. Ainsi, je vais demander au nouveau gouvernement qui sera mis en place d’engager un dialogue franc et sincère avec l’ensemble des syndicats pour une résolution durable de la crise actuelle.»
L’autre question brulante, c’est plutôt le respect des engagements au Mali avec les organisations sous-régionales, régionales et internationales en vue d’obtenir la levée des sanctions formulées contre pays. Pour ce faire, Assimi Goïta a rassuré : « Le Mali est resté actif au plan international et a bénéficié de la solidarité d’autres pays particulièrement en ce moment de crise multidimensionnelle. Je voudrais, en votre nom, leur exprimer notre gratitude, notre attachement à cette solidarité internationale pour la stabilité du Mali. Nous apprécions à leurs justes valeurs les sacrifices qu’ils consentent pour notre pays. Toute chose qui renforce notre détermination et notre combat pour le développement durable et la justice sociale. Je voudrais, en votre nom, rassurer les organisations sous-régionales, régionales et la communauté internationale en général, que le Mali va honorer l’ensemble de ses engagements pour et dans l’intérêt supérieur de la Nation », a-t-il déclaré.
Enfin le chef de l’Etat a conclu son intervention par une note d’espoir : «L’espoir est permis et c’est ensemble que nous relèverons le défi », a-t-il souligné. Au regard de cette déclaration, l’on peut se permettre de dire que la récréation est terminée et que c’est seulement dans l’union sacrée que le Mali s’en sortira.
Ousmane BALLO
Source : Ziré