Afin de mieux comprendre les mouvements et tendances migratoires en Afrique de l’Ouest et du Centre, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), à travers la Matrice de suivi des déplacements (Displacement Tracking Matrix, DTM), met en œuvre l’activité de Suivi des flux de populations (Flow Monitoring Points, FMP). Ainsi, il ressort de cette étude que durant le mois d’avril 2021, la moyenne journalière observée au niveau des sept FMP actifs du Mali a baissé (5%) par rapport au mois de mars 2021.
Le suivi des flux de populations récolte ainsi des données sur les flux et tendances migratoires, les profils des voyageurs et les parcours et intentions des migrants, afin de fournir une meilleure compréhension des mobilités en Afrique de l’Ouest et du Centre. Au Mali, la DTM recueille des données au niveau de sept Points de suivi des flux (Flow Monitoring Points, FMP), répartis dans six régions afin d’obtenir une meilleure compréhension de l’ampleur, des tendances, des caractéristiques socio-démographiques et des parcours des flux de voyageurs traversant ces différents points.
Ce rapport présente les données recueillies dans le cadre des activités d’enregistrement des flux durant le mois d’avril 2021. Selon le document, la moyenne journalière observée au niveau des sept FMP actifs du Mali au cours de cette période, a baissé (5%) par rapport au mois de mars 2021. De façon générale, cette baisse des flux a été observée principalement au niveau des points FMP de Hèrèmakono, Place Kidal, Wabaria et Benena. D’après les agents FMP, cette baisse peut-être imputée au mois de Ramadan où la plupart des migrants saisonniers souhaitent le passer en famille.
« Pendant le mois d’avril 2021, les différents flux observés au niveau des FMP du Mali étaient principalement en provenance du Mali (45%), Burkina Faso (42%) et du Niger (3%), et à destination du Mali (60%), du Burkina Faso (38%) et du Niger (2%). Les personnes observées se déplaçaient principalement en bus (48%), en triporteurs (27%), en véhicules privés ou voitures 4×4 modifiées (14%), en camions (5%), motos (5%) et à pied (1%). En raison de la fermeture des frontières maliennes suite à la pandémie de la COVID-19, une partie importante des voyageurs observés aux différents FMP du Mali emprunte des triporteurs et motos pour traverser les points de passage », peut-on lire dans le rapport.
Toujours selon le document, parmi les voyageurs observés, la majorité était des hommes adultes (83%), tandis que 11% étaient des femmes adultes et 6% étaient des mineurs. « Par ailleurs, 934 personnes parmi les individus enregistrés présentaient des vulnérabilités, parmi lesquelles étaient des mineurs non accompagnés (66%) et des enfants de moins de cinq ans (31%). La plupart des migrants transitent par la capitale Bamako, dans le but de rejoindre l’une des importantes villes de transit, notamment Gao et Tombouctou. », précise le rapport.
Après l’étape de Bamako, souligne le document, certains passent par l’une des villes frontalières dont Benena, Gogui et Hèrèmakono, dans l’optique de transiter par un pays frontalier du Mali. « Les villes susmentionnées représentent des points stratégiques de passage sur les routes vers l’Algérie, le Niger, la Libye, la Mauritanie et le Maroc. Gao est une zone de transit importante et est souvent choisie comme lieu de passage par les migrants quittant le Mali du fait de son accessibilité aux routes menant à la mer Méditerranée. Tandis que les migrants partant de Gao et Tombouctou transitent principalement par les villes de Tamanrasset et Bordj en Algérie, ceux qui traversent les frontières de Benena et Hèrèmakono transitent par le Burkina Faso, et ceux qui traversent la frontière de Gogui transitent par la Mauritanie. Les pays du continent européen représentent douze pour cent (12%) des destinations finales déclarées par les migrants identifiés dans les flux sortants », ajoute le rapport.
Ismaël Traoré
Source : Ziré