Un homme et une femme ont été lapidés mercredi 17 mai par des terroristes qui les accusaient de vivre ensemble sans être mariés. Cela s’est passé dans la vallée de Tahglit, entre les villes Aguelhoc et Tessalit, au nord du Mali.
Entre mars 2012 et janvier 2013, alors que le nord du Mali était sous contrôle des groupes terroristes, des exactions similaires avaient été perpétrées dans plusieurs villes : à Gao et Tombouctou notamment, des habitants accusés de vols avaient été amputés, d’autres flagellés en public pour des pratiques considérées contraires à la charia; et, déjà à Aguelhoc, un couple non marié avait été lapidé, en juillet 2012, par des membres d’Ansar Dine, le groupe terroriste d’Iyag ag Ghaly.
Cinq ans plus tard, Iyad ag Ghaly est désormais le chef d’une coalition jihadiste baptisée Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, mais ce sont encore ses hommes qui sont pointés du doigt pour cette nouvelle lapidation.
Les terroristes auraient reproché au couple de vivre en concubinage mais aussi en situation d’adultère, car la femme était déjà mariée à un homme emprisonné depuis plusieurs années en Algérie, indiquent plusieurs sources.
Quant à l’homme lapidé, il serait le fils d’un important lieutenant d’Iyad ag Ghaly, selon un notable local. « Ce lieutenant a été l’un des instigateurs de la mort de son propre fils », affirme ce notable. « Cela peut paraître incroyable, mais nous, nous constatons tous les jours l’étendue de l’extrémisme de ces gens. C’est sans doute une façon pour ce lieutenant de prouver son engagement, en pleine restructuration des groupes jihadistes, et bien sûr de terroriser au maximum les populations », conclut-il.
rfi