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Une force de présence plutôt qu’une force stabilisatrice

Cet engagement ressemble davantage à de la force de présence qu’à une réelle action stabilisatrice. Les militaires européens ne sortent que très peu du camp pour patrouiller…. Trop dangereux. L’essentiel de l’action semble être de briquer les locaux impeccables pour recevoir leurs visiteurs, et de faire des selfies dans une posture guerrière, qui n’effraient personne, à part les destinataires de ces selfies et sont, sans risque aucun, puisqu’ils sont pris… à l’intérieur de la base, ironise un spécialiste des questions militaires.

Surprotégés

Le haut fait d’arme de ces casques bleus est d’avoir, avec les bulldozers du génie, travailler à renforcer la protection du campement pour éviter toute incursion des rebelles ou toute action par explosif improvisé (IED). Une super-protection très efficace … mais qui coûte cher à leurs voisins. Les troupes bangalis (par exemple) ou maliennes, bien moins protégées, sont régulièrement attaquées par les rebelles, qui trouvent ainsi des proies plus faciles.

Du renseignement sans vecteurs de renseignement

Du côté néerlandais, la présence ne semble pas avoir été beaucoup plus efficace. Officiellement, les Bataves venaient pour faire du renseignement pour le compte des Nations unies. Seul hic, ils comptent très peu de francophones dans leurs rangs. Donc pour faire du renseignement humain, autant dire que c’est plutôt difficile… Du côté électronique, on ne peut pas dire que la ville de Gao soit un haut lieu de la connexion globale. Alors pour s’occuper, ils dressent la cartographie des lieux …

Dresser des cartes déjà connues

Il s’agit – comme le précise le ministère néerlandais de la Défense de « rassembler des informations » pour les unités de soutien néerlandaises au sol. Objectif : notamment dresser la carte des lieux, des lieux stratégiques (puits, etc.). C’est-à-dire en fait refaire le travail, déjà accompli par les « gars » de la Coloniale qui ont arpenté ces différents lieux à de multiples reprises depuis quelques dizaines d’années. Mais, apparemment, les Néerlandais ne semblaient pas au courant de l’existence de ces cartes.

Des hélicoptères de combat… pour la gloire

Quant aux quatre hélicoptères Apache, aujourd’hui rentrés au pays, ils étaient sensés faire du renseignement et de la dissuasion, notamment en assurant une posture combative. Selon nos informations, ils sont sortis une fois en un an sur une réelle action ! Un peu cher pour un piètre résultat.

(Nicolas Gros-Verheyde)


L’engagement germano-néerlandais

Berlin l’avait promis à Paris après les attentats de novembre 2015. Ils ont tenu parole, renforçant au fur et à mesure, leur engagement. L’autorisation, renouvelée en janvier 2017, du Bundestag permet d’engager 1000 soldats, ainsi que des hélicoptères de transport de type NH-90 – pour notamment faire les évacuations médicales – et des hélicoptères d’attaque Tigre pour remplacer les Néerlandais. Le contingent allemand comprend également une compagnie de reconnaissance mixte renforcée, équipée de drones et des véhicules de reconnaissance Fennek.

Pour les Pays-Bas, il s’agit plutôt d’un engagement international, entrant dans le cadre de la campagne pour s’assurer d’une place au Conseil de sécurité, et d’un engagement personnel du ministre des Affaires étrangères, Bert Koenders, qui a été le chef de la MINUSMA. L’engagement néerlandais a d’ailleurs baissé de façon importante en 2017. L’effectif a été ramené à 300 militaires et 25 policiers. Les 4 hélicoptères d’attaque Apache (chargés de la reconnaissance) sont, eux, rentrés au pays en 2016, ainsi que les trois hélicoptères de transport Chinook, remplacés par des hélicoptères allemands.