Les éclairages apportés par Tiena Coulibaly dans le respect du code de marché public sont de taille. L’homme est un adepte de la bonne gestion macroéconomique. Celui qui a été plusieurs fois ministres de l’Economie et de finance, de la Défense, des Investissements, de la Justice, répondait aux questions des juges relatives aux contrats des marchés publics.Le natif de Boré dans la région de Douentza, quand il était ministre de l’économie, a envoyé une vingtaine des lettres à des ministres pour exiger le respect du code de marché public, comme quoi, il ne paiera pas un franc CFA.
A Yamoussa Camara, ministre de la défense d’alors, une dizaine des lettres ont été adressées par Tiena, concernant des contrats. Le ministre Coulibaly instruisait donc son collègue de la défense à mettre les contrats qui lui parvenaient sous l’article 8 du code de marché public, dès lors que cela était zappé.
Économiste rigoureux jusqu’au bout des ongles, qui avait sa signature sur le CFA, explique que sa méthode de travail consiste, d’abord, à discuter avec les techniciens, avant de donner son avis, à chaque fois qu’il est devant une situation qui engage l’Etat. Il estime que le ministre de l’économie est l’homme le plus puissant d’un gouvernement, et que lui seul peut engager l’Etat. Il peut être dur avec certains ministres quand il s’agit de fonds, lesquels penseront que leur collègue de finance est contre eux. A ce niveau, il faut savoir négocier. ”Quand je quittais le département de finance, deux ministres ne me parlaient pas”, affirme-t-il.
Interrogé sur le paiement des mandats, il dira que le mandat c’est le papier, il n’est pas l’argent. On peut avoir un mandat et sans être payé. Histoire de dire que ce n’est pas tous les contrats ou mandats, il faut payer sans en être certain du respect des réglementations en vigueur.
”Aucune dépense non prévue dans le budget ne peut être exécutée”, selon lui, qui ajoute qu’en cas de catastrophe naturelle, l’Etat peut faire des dépenses imprévues, mais qui seront prises en compte par un collectif budgétaire.
En conclusion, à la demande du Parquet, il estime que l’achat de l’avion présidentiel et équipements militaires non prevu dans le budget en cours, est techniquement pas normal. Et politiquement, je ne sais pas. Rires dans la salle…
O.Morba/Le Nouveau Courrier.