C’est dans une atmosphère conviviale que les populations de la commune de Farakoumassa ont accueilli, le lundi 17 juin dernier, le ministre de l’agriculture, Baba Berthé, à la tête d’une forte délégation venue procéder au lancement des travaux du Projet de développement rural de Tien Konou et Tamani (PADER-TKT) d’un montant total de 14 985 000 000 FCFA. Le ministre était accompagné du gouverneur de Ségou, du PDG de l’Office du Niger, Amadou Boye Coulibaly et de celui de l’Office Riz Ségou, Babougou Traoré. La réalisation de ce projet a été possible gâce au financement de la Banque islamique de développement à hauteur de 11 008 900 000 FCFA soit 74% et du gouvernement du Mali pour 3 976 100 000 soit 26%. Ce projet de l’Office Riz Ségou (ORS) va permettre la maîtrise totale de l’eau sur 3 765 ha du casier de Tien Konou et la construction d’une digue de ceinture autour du cassier de Famana qui va garantir la mise en culture de 1 000 ha à Tamani. Au finish, les effets bénéfiques seront ressentis par environ 240 000 habitants de la zone.
Avoir la maîtrise totale de l’eau afin de réaliser des aménagements hydro- agricoles dignes de ce nom pour l’accroissement de la production et de la productivité agricole. Voilà ce qui manquait à l’Office Riz Ségou (ORS). Aujourd’hui, c’est une chose faite par le lancement des travaux du Projet PADER-TKT qui consiste principalement en l’amélioration de la riziculture dans deux des quatre systèmes hydrauliques de l’Office de Riz Ségou, à savoir : le système de Dioro qui couvre 15 167 ha et celui de Tamani qui couvre 9 122 ha. Il faut rappeler que ce projet a été initié et élaboré en 2007 par le gouvernement du Mali et évalué par la Banque Islamique de développement (BID) et une équipe de l’Office Riz Ségou, du 13 au 26 septembre 2008. Le projet a été approuvé par la BID en octobre 2008. La cérémonie de signature de la convention de financement est intervenue entre la BID et le gouvernement du Mali représenté par l’ex-Ministre de l’économie et des finances, Sanoussi Touré, le 3 juin 2009 à Achgabat au Turkménistan, lors des assises annuelles de la Banque. Le PADER-TKT a un coût total de près de 15 milliards de FCFA constitué par la contribution du gouvernement du Mali à hauteur de 3 976 100 000 de FCFA soit, 26% et la Banque islamique de développement à hauteur de 11 008 900 000 FCFA, soit 74%. Il a pour objectif global de contribuer au renforcement de la sécurité alimentaire de notre pays. Le projet PADER-TKT va également appuyer l’intensification et la diversification de la production agricole par des actions de vulgarisation et des mesures de protection de l’environnement. Il vise aussi à renforcer les capacités de production agricole et d’autogestion des ressources des paysans. Le projet appuiera le développement communautaire par la sensibilisation, la formation des membres des différentes organisations paysannes et la mise en place d’une ligne de financement de micro crédit.
De 2 à 6 tonnes de riz à l’hectare
Plus spécifiquement, le projet sera axé sur l’aménagement partiel en maitrise totale de l’eau du casier de Tien Konou, situé à cheval sur les communes rurales de Togou et de Marakara ainsi que sur l’amélioration de la mise en eau du casier de Famana et du casier I dans les communes de Boidié, Dougoufié et Somo. Il va augmenter les revenus des populations rurales concernées dans une perspective de gestion durable des ressources naturelles avec une attention particulière aux femmes et aux jeunes.
Pour le Directeur général de l’Office Riz Ségou, Babougou Traoré, le PADER-TKT permettra d’élever le rendement du riz de 2 tonnes par ha à 6 tonnes sur les 1 271 ha en maîtrise totale d’eau. Et d’améliorer l’ensemble du système hydraulique des cassiers de la zone de Dioro sur 15 167 ha par le rééquilibrage du canal principal sur 20,7 Km. Et cela passera aussi par le changement des conditions de vie et de l’environnement des populations par la mise à leur disposition de 20 points d’eau potable comme les forages et de cinq centres de santé réhabilités et dotés de plateaux techniques adéquats. A la date d’aujourd’hui, les mesures d’accompagnement du projet, à travers ses composantes, vulgarisation agricole, recherche adaptative, protection de l’environnement et développement communautaire sont presque totalement réalisées, sauf celles qui sont liées à l’aménagement en maîtrise totale de l’eau e. Ces mesures d’accompagnement se trouvent à un taux d’exécution financier de 85,40%.
L’actualisation des études a abouti à une nouvelle stratégie du système financier décentralisé différente de la stratégie initiale décrite dans le projet et sa mise en œuvre attend son approbation par le bailleur de fonds.
Pas de difficulté majeure pour la composante Génie civil
Il a soutenu que le taux d’exécution des travaux est beaucoup affecté par la contre performance enregistrée dans l’exécution des composants travaux génie civil qui occupe plus de 70% du coût global du projet. A ce niveau, seuls les travaux de 21 forages positifs, de réhabilitation et d’équipement de 5 centres de santé communautaire ont été réalisés. La contre performance du casier de Tien Konou, souligne Babougou Traoré, est dû principalement au dépassement du montant du prêt ordinaire BID alloué aux travaux et au processus de sa prise en compte. Pour le casier de Tamani, elle est due à l’arrêt momentané du processus d’attribution du marché lié au traitement des cas de fraude commis par certaines entreprises dans leurs offres.
Ainsi, le taux d’exécution financier global du projet est de 13,90%.
Le patron de l’ORS d’ajouter que les travaux du composant génie civil ne connaissent à cette phase aucune difficulté. Cela a été possible grâce à l’engagement personnel du ministre, du gouvernement et de l’unité de gestion du projet.
Il a précisé que toutes les entreprises bénéficiaires de contrats seront suivies pour le respect strict des délais d’exécution. Il a enfin, remercié les plus hautes autorités du Mali, la BID et les entreprises adjudicataires.
Il faut souligner que l’ORS dispose d’un potentiel rizicultivable de 30 959 ha repartis entre les aménagements hydro-agricoles de Dioro, Tamani et Markala. La totalité de la production rizicole est obtenue en submersion contrôlée, un système tributaire des aléas climatiques comme l’insuffisance et la mauvaise répartition des pluies et le caractère aléatoire de la crue du fleuve Niger. Des contraintes qui entrainent souvent d’importantes pertes des superficies exploitées pouvant atteindre 20 à 30%.
Youssouf Camara et Cléophas Tyenou, envoyé spécial