Le gouvernement du Mali et les groupes armés du nord ont signé un accord préliminaire le mardi 18 juin à Ouagadougou sous l’égide du médiateur de la CEDEAO Blaise Compaoré et de la médiation internationale. L’accord ainsi conclu, permet à l’armée, l’administration de se redéployer à Kidal. Il prévoit également le cantonnement puis le désarmement de tous les groupes armés.
Le texte signé entre le gouvernement du Mali et les groupes armés est l’aboutissement de dix jours d’intenses négociations. Il se base sur les principes de l’unité nationale, la forme république et la laïcité de l’Etat sur lesquelles est fondée la Républicaine du Mali. Elargi aux sédentaires et aux arabes par la signature d’une déclaration d’adhésion, l’accord de Ouagadougou crée les conditions d’une sortie de crise en lançant un dialogue inclusif où seront trouvées les solutions définitives à la crise du nord du Mali.
Le ministre de l’administration territoriale de la décentralisation et de l’aménagement du territoire, Moussa Sinko Coulibaly, a affirmé que cet accord est un tremplin pour un Mali nouveau. » Il sera batti sur les valeurs de démocratie de justice et de solidarité. Nous devons tous travailler à lutter contre les démons qui ont failli compromettre le destin de notre nation « , a-t-il dit. Même son de cloche chez les rebelles du Mnla. Leur 2ème vice président, Mamodou Djéri Maïga le souhaite que cet accord, qui est le résultat des efforts de tous, soit le point de départ de reconstruction du vivre ensemble qui a toujours caractérisé la société malienne.
L’aboutissement de ce processus a aussi été salué par tous les acteurs. Le représentant spécial des nations unies a qualifié cet accord comme une avancée significative dans le processus de stabilisation du Mali. » Il entre en droite ligne de la résolution des nations unies 2100 et surtout se base sur les grandes valeurs historiques et culturelles du Mali « , a dit Konders.
» C’est un pas important vers la réconciliation nationale au Mali, il consacre les principes de base de l’unité nationale, de la forme républicaine et la laïcité de l’Etat sur lesquelles sont fondés les principes de la république du Mali. Cet accord est important parce qu’il crée les conditions de la sortie de crise au Mali en application de la feuille de route que l’UA a décidé d’accompagner c’est-à-dire l’organisation des élections et la tenue du dialogue et de la réconciliation. Cet accord est important dans la mesure où il envisage un débat inclusif au cours duquel seront trouvées les solutions définitives à la crise du nord du Mali « , ajoute Pierre Buyoya. Signer un accord est une chose mais l’appliquer en est une autre. C’est pourquoi, tous les intervenants ont exhorté les parties à faire preuve de courage et de volonté politique dans sa mise en œuvre en vue de parvenir à la résolution définitive de la crise.
Le président du Burkina Faso et médiateur de la CEDEAO, Blaise Compaoré a remercié les partenaires internationaux qui ont accompagné la CEDEAO et l’UA dans la résolution de la crise. Pour le médiateur, cet accord doit consolider et accélérer la dynamique d’édification d’une nation malienne, riche de sa diversité, de son unité pour enrayer les fléaux du terrorisme, de l’extrémisme religieux. Les différents intervenants, notamment, le représentant de l’UE, des Nations Unies, de la CEDEAO ont tous exhorté le gouvernement du Mali et les mouvements signataires à traduire en acte concret le contenu du présent accord en vue d’aboutir à une paix durable gage de développement.Les groupes non indépendantistes et non terroristes adhèrent à l’accord. Après la signature de l’accord entre le gouvernement du Mali et le MNLA/HCA, ce fut le tour de la coordination des mouvements et forces patriotiques de résistance et de la coordination du mouvement arabe de l’Azawad d’adhérer aux principes de l’accord. Les deux mouvements, selon leur porte parole, Me Harouna Touré s’engagent à apporter leur contribution en vue de permettre l’organisation de l’élection présidentielle. Ils se disent prêts à un dialogue inclusif qui va concerner tous les fils du pays.
Les parties en signant cet accord ont décidé d’engager le processus de dialogue pour la sortie de crise dans les régions du nord du Mali en deux phases. C’est-à-dire avant et après l’élection présidentielle et la mise en place du nouveau gouvernement.
Moussa SIDIBE
Envoyé spécial