Dans un communiqué publié par l’entité des Nations-Unis pour la Coordination Humanitaire (OCHA) sur la situation humanitaire au Mali, il ressort que le plan de réponse humanitaire 2020 s’élève à 235,950 milliards de FCFA, soit 390 millions de dollars pour répondre aux besoins de 3,6 millions de personnes au Mali, soit 1,3 million de plus qu’en 2019, à la même période.
Le Mali est confronté à des défis humanitaires majeurs que sont : les mouvements de population, l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, le faible niveau d’accès aux services sociaux de base, les épidémies et les opportunités limitées pour la relance des moyens de subsistance dans les zones affectées par le conflit.
Les violences liées au conflit ont entraîné le déplacement interne de 218.536 personnes (chiffres publiés en février 2020) contre 84.500, il y a un an. Environ 96 % des personnes déplacées internes vivent dans des zones où l’accès à l’eau est inférieur à la moyenne nationale de 68,8 % et 60 % d’entre elles n’ont pas accès à des abris adéquats.
Avec l’insécurité grandissante dans la région du Liptako-Gourma, le Mali accueille, depuis le début de cette année, plus de 7.500 réfugiés nigériens et burkinabés. En outre, plus de 4.000 réfugiés maliens, dont 2.777 enregistrés, sont rentrés du Burkina Faso à cause de l’insécurité dans certaines parties de ce pays.
Le nombre de personnes en insécurité alimentaire sévère est passé de 548.644, en mars 2019, à 1,3 million, en mars 2020. Par ailleurs, 3,6 millions de personnes sont en insécurité alimentaire modérée et pourraient évoluer vers la forme sévère en cas de chocs. La prévalence de la malnutrition aiguë sévère des enfants de moins de cinq ans a atteint le seuil d’urgence de 2 %.
L’augmentation du nombre de personnes dans le besoin, selon le rapport de OCHA, s’explique par la persistance des conflits et l’instabilité sécuritaire, notamment dans la région transfrontalière du Liptako-Gourma combinées aux effets des poches de sècheresse et des inondations.
Ces fonds serviront à sauver des vies, faciliter l’accès aux services sociaux de base, assurer la protection des populations et renforcer leur résilience. Ce besoin, selon OCHA, a été élaboré avant la déclaration de la pandémie de COVID-19 qui affecte maintenant le Mali.
Avec cette nouvelle donne, la réponse humanitaire va demander plus de ressources financières afin de répondre, de façon adaptée, aux besoins vitaux des personnes affectées par les conflits et les aléas climatiques mais également de mener des actions de prévention et de prise en charge des cas de COVID-19.
Pour le ministre de la Solidarité et de la lutte contre la pauvreté, Hamadou Konaté, le gouvernement du Mali fait de l’assistance et de la protection des populations vulnérables une priorité aux côtés de ses partenaires humanitaires. Il s’est ainsi réjoui de l’engagement des acteurs humanitaires à aligner leur plan de réponse aux programmes d’urgence et de développement nationaux. » Ceci est un pas réel en vue d’assurer la synergie nécessaire entre nos actions pour sauver et changer positivement des vies « , a t- il mentionné.
Ce qui fera dire à la Coordonnatrice humanitaire pour le Mali, MBaranga Gasarabwe, qu’avec l’accroissement continu des besoins humanitaires au Mali, il est aujourd’hui impératif d’intensifier la réponse humanitaire tout en trouvant des solutions adéquates aux causes profondes de vulnérabilité des populations.
Occasion pour elle de rappeler que sur les 324 millions de dollars recherchés en 2019, un total de 167 millions de dollars a été mobilisé à la date du 31 décembre 2019, soit un taux de financement de 52%. Ces fonds ont permis d’assister 1,3 million de personnes. Cette année encore, » le Mali a besoin de plus de contributions des donateurs pour sauver des vies et participer aux efforts visant à rendre les populations plus résistantes face aux chocs « , a conclu Mme Mbaranga. Il faut noter que cette année marque le début d’un cycle de programmation humanitaire couvrant la période allant de janvier 2020 à décembre 2022.
Il faut noter que cette année marque le début d’un cycle de programmation humanitaire couvrant la période allant de janvier 2020 à décembre 2022.
F.M.T.K
Source : l’Indépendant