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Putsch avorté: des politiciens à la manette ?

Pour certains, l’histoire est un éternel recommencement. La superstition à la vie dure. Comme elle veut qu’il ne puisse y avoir deux sans trois, après le 26 et le 22 Mars, ils ont voulu remettre ça le 31 Mars pour accomplir le mythe du « Tarata Saba » (les 3 mardis).

 

Si l’on sait depuis que l’ignorance et la superstition ont toujours un rapport étroit et même mathématique entre elles, Voltaire nous apprend que ‘’les superstitieux sont dans la société ce que les poltrons sont dans une armée : ils ont, et donnent des terreurs paniques’’. Mais, les auteurs de ce coup d’État manqué et leurs complices, ont simplement oublié que leurs consultants superstitieux leur avaient conseillé de ne pas passer sous un pont ou un échangeur, mais n’ont jamais garanti qu’ils ne passeront pas sous le scanner des services des renseignements qui sont plus que jamais vigilants en matière de terrorisme et de stabilité des institutions.

Tout commence au lendemain de ce mardi 28 janvier 2020, date de la remise en liberté provisoire de Amadou Haya SANOGO et de ses coaccusés. Le sous-lieutenant Soyiba DIARRA dit Seyba, qui n’a jamais digéré le sort qu’il juge funeste réservé à lui et à ses compagnons d’armes par le régime du Président IBK, décide de prendre les choses en main. Tandis que la plupart de ses co-putschistes de 2012 se cherchent et veulent tourner la page pour s’inscrire dans la République qui fait face à des défis énormes, Seyba, officier charismatique, se donne le temps de constituer un petit commando prêt à intervenir.

L’ex-putschiste multiplie les contacts avec des éléments d’autres corps, mais aussi avec des responsables civils dont certains ont joué un rôle de premier plan  sous le règne de la Junte de Kati et qui veulent dans la confusion se faire passer comme des saints. Des réunions ont eu lieu, des adhésions ont eu lieu, des moyens ont été mobilisés et un plan d’opération a été arrêté.

Faisant foi à la superstition, Seyba et ses complices ont planifié leur coup pour le mardi 31 mars. Le Président IBK, sa famille, son Premier ministre et la plupart des membres du Gouvernement et des leaders politiques devraient être neutralisés (en clair liquidés). De même que tous les officiers qui ne se seraient pas ralliés à leur projet félon. Nom de Code : Kokadjè Koura !  Selon les indiscrétions des réseaux sociaux, c’est un ancien ministre de la Junte qui devrait être président.

Au parfum du projet depuis sa gestation, le Général Moussa DIAWARA a mis en place et détaché spécialement une unité d’élite pour suivre et surveiller les moindres gestes et mouvements de Seyba et de ses complices. En professionnels du renseignement, ils ont tenu à avoir tous les éléments matériels et s’assurer de la détermination du commando à passer à l’acte. La décision est prise pour le mardi. En bon stratège, le général DIAWARA ordonne à ses hommes d’opérer dans la discrétion pour ne rien laisser fuiter.

  

Conformément à sa mission de veiller à la sécurité et la stabilité des institutions républicaines, les limiers de la Sécurité d’État qui suivent depuis février les apprentis putschistes et leurs complices ont décidé de choper le lundi 30 mars soit à la veille de leur putsch les principaux organisateurs : le sous-lieutenant Soyiba DIARRA dit Seyba futur chef de la Junte et son chauffeur, un certain sergent BENGALY, trois (3) autres officiers, six sous-officiers dont un certain Dian BAGAYOKO. Selon certaines indiscrétions plusieurs autres complices civils et militaires sont déjà arrêtés et quelques-uns activement recherchés parmi lesquels des politiciens. Aussi il paraît que des lourds soupçons pèsent sur un traître très bien placé.

À la date du 31 mars dernier, tous les cerveaux avaient déjà été cravatés. Après les interrogatoires et les confrontations, tout ce beau monde sera présenté au Procureur KASSOGUE qui les mettra au Gnouf  comme on dit.

PAR BERTIN DAKOUO

INFO-MATIN

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