Sika Finance est un site d’information financière et économique relatif à la Bourse dans les 8 Pays de l’Uémoa. Il vient de comparer les taux directeurs des pays de la Cemac et Uémoa. L’Uémoa remporte le match !
Le taux directeur est de 28 % au Ghana, 27,5 % au Nigeria, 24 % en Sierra-Leone. La Gambie et le Liberia font un peu mieux à 17 % pendant que la Guinée est à 10 %. Dans l’espace Cemac, le taux directeur est à 4,5 % contre 3,25 % pour l’espace Uémoa.
Le taux directeur est un instrument de politique monétaire utilisé par une banque centrale pour influencer le niveau des taux d’intérêt dans l’économie. C’est le taux auquel les banques commerciales empruntent de l’argent à court terme auprès de la banque centrale. Dans le cas de l’Uémoa, c’est la Bcéao qui fixe ce taux.
La Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale, Cemac regroupe six pays d’Afrique centrale qui ont en commun une monnaie unique et des politiques économiques coordonnées. Elle regroupe le Cameroun, la Centrafrique, la République du Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale et le Tchad. Son institut d’émission est la BEAC, la Banque des États de l’Afrique Centrale.
La Cemac et l’Uémoa sont deux zones distinctes mais similaires. Les deux zones utilisent des francs CFA différents (XAF pour la Cemac, XOF pour l’Uémoa), non interchangeables.
Le taux directeur agit comme un levier sur la liquidité dans le système bancaire, le coût du crédit pour les entreprises et les ménages, l’inflation et la croissance économique. Un taux directeur modérément élevé peut signifier que l’économie est en croissance, mais que la banque centrale cherche à contrôler l’inflation en freinant un excès de crédit. À l’inverse, un taux abaissé peut signaler un soutien à la croissance, surtout en période de ralentissement.
Par exemple, en 2024, la Bceao a augmenté son taux directeur à 3,50 %, pour contenir une inflation importée et stimuler l’attractivité de la monnaie. Cette décision montre une confiance dans la robustesse de la demande interne et la résilience du tissu économique régional.
Les économies de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa), regroupant huit pays partageant le franc CFA (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo), ont montré un dynamisme économique remarquable au cours de la dernière décennie. En dépit de défis majeurs (crises sécuritaires, les chocs climatiques, répercussions économiques de la Covid-19), la région a maintenu une croissance économique positive, souvent supérieure à la moyenne africaine.
Selon les données récentes de la Bcéao, la croissance moyenne de la zone s’établit autour de 6 % par an. Des pays comme la Côte d’Ivoire et le Sénégal se distinguent par une diversification de leur économie, des investissements dans les infrastructures et une forte attractivité pour les capitaux étrangers.
Ce tableau risque d’ôter un argument à tous les antis F CFA. Car dans les deux zones F CFA, le taux directeur est à un chiffre, pendant qu’ailleurs, non seulement il est à deux chiffres, mais, ailleurs, il est à deux chiffres.
Alexis Kalambry
Source: Mali Tribune