Certains départs résonnent comme un hurlement silencieux. Celui d’Awa Diarra, élève en classe de Terminale au Complexe Scolaire et Universitaire Privé Bagnélé Diarra de Dioumanzana-Nafadji, en est un. Ce jeudi 24 avril 2025, à peine âgée de 18 ans, Awa a choisi de quitter ce monde en se jetant du haut de l’étage de son établissement, emportant avec elle un chagrin que personne n’avait su deviner, ou qu’on n’avait pas su entendre.
Bamada.net-Son geste laisse derrière lui des questions, des regrets, des remords, et un immense vide. Car Awa n’était pas seulement une élève prometteuse, elle était surtout une jeune fille sensible, aimante, et discrète, dont la lumière intérieure semble avoir été étouffée par un combat invisible : celui de la souffrance psychologique.
Une lettre d’adieu bouleversante
Dans un dernier souffle d’amour, Awa a laissé une lettre, retrouvée dans son sac, adressée à sa mère. Elle y écrit avec une tendresse poignante :
« Je t’aime maman, je te remercie de m’avoir donné une maman comme toi. Je t’aime pour toujours. Mais je dois te laisser car je souffre d’une maladie qui me fait souffrir et m’empêche de vivre. Je dois partir pour que tu puisses avoir la paix. S’il te plaît maman, pardonne-moi. À Dieu mère, je t’aime. »
À travers ces mots simples mais déchirants, Awa dévoile un mal intérieur si lourd qu’il a fini par la submerger. Une douleur que ni les sourires, ni les résultats scolaires, ni les gestes du quotidien n’ont pu guérir. Une douleur que peut-être, comme tant d’autres jeunes, elle a portée seule, de peur de déranger ou de ne pas être comprise.
Un drame révélateur d’un malaise profond
La tragédie d’Awa ne doit pas être une statistique de plus, ni un fait divers vite oublié. Elle doit être un électrochoc pour nous tous : parents, enseignants, camarades, société.
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Combien de jeunes aujourd’hui, en silence, cachent derrière leur visage lumineux un gouffre de solitude et de détresse ? Combien d’Awa parmi nous attendent une main tendue, une oreille attentive, un regard qui voit au-delà des apparences ?
La santé mentale, particulièrement celle des adolescents, est une urgence nationale que nous ne pouvons plus ignorer. Nos écoles doivent être des sanctuaires d’écoute et de soutien. Nos familles doivent être des refuges où la parole est libre et sans jugement. Nos communautés doivent devenir des cercles de vigilance et de compassion.
Une étoile qui continue de briller
Awa Diarra n’est plus parmi nous, mais son message nous interpelle, nous responsabilise. À travers son ultime lettre, elle nous supplie de comprendre la souffrance cachée. De ne pas détourner le regard. De ne pas juger. De ne pas minimiser.
Pour elle, pour ses camarades, pour tous les jeunes silencieusement en détresse, nous devons bâtir une société plus bienveillante, plus humaine, plus attentive à l’invisible.
À sa famille, à sa maman qu’elle aimait tant, à ses amis, à ses enseignants, Bamada.net adresse ses condoléances les plus sincères et partage cette douleur indicible. Que ce deuil soit aussi un début de prise de conscience collective.
Que la terre lui soit légère. Que son âme repose en paix.
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Moise Touré
Source: Bamada.net