Un phénomène nouveau imputable aux mutations néfastes de la nature de notre société aujourd’hui gangrénée par des maux dont on peut citer en substance : le pouvoir du Roi Argent dans les esprits rendant invivable la vie des pauvres, la disparition progressive de la solidarité et de la tolérance qui consistaient naguère l’essence de notre vie sociale, la détérioration des liens de parenté, la vie en famille qui se transforme très souvent en un enfer, l’échec cuisant des mariages aboutissant à des divorces précoces inouïs, la rivalité et la méchanceté insoutenable des milieux professionnels, etc. Ces ingrédients ne sont pas exhaustifs de nos problèmes sociétaux et font partie du venin qui a dernièrement eu raison de Yacouba Niaré, Sidy Bourré, Moussa Diarra et bien d’autres qui décidèrent d’embrasser la fin tragique qu’est le suicide. À ce niveau, si certains estiment que c’est l’esprit maléfique du Djoliba qui incitent ses âmes perdues à se jeter dans le fleuve, le plus souvent du haut du premier ou du troisième pont, il n’en demeure pas moins qu’on doit plus excaver la question du suicide car ce phénomène est purement humain en ce sens que c’est plus de 700.000 personnes qui y recourent à travers le monde chaque année.
Toutefois, consciente que le suicide est encore plus développé sous d’autres tropiques, les proportions qu’il prend au Mali inquiète grandement, au regard de la multiplication des attentats-suicides dans le centre et le septentrion du pays. Il revient aux psychologues, travailleurs sociaux et sociologues de s’en approprier pour y trouver rapidement un remède
Seydou Diakité
Source: Le Témoin