Nouveau rebondissement dans l’affaire qui secoue actuellement les relations entre la Côte d’Ivoire et le Mali. Interpellé à Abidjan depuis le 2 juillet 2025 et placé sous mandat de dépôt à la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan (MACA), le conseiller au Conseil National de Transition (CNT) du Mali, Mamadou Hawa Gassama, a reconnu les faits qui lui sont reprochés par la justice ivoirienne. C’est ce qu’a révélé son avocat, Me Mamadou Ismaël Konaté, dans un communiqué officiel publié ce mercredi 9 juillet 2025.
Des chefs d’accusation lourds
Bamada.net-Selon les informations confirmées par Me Konaté, l’instruction est en cours au Tribunal de Première Instance d’Abidjan-Plateau, précisément dans le cabinet de la doyenne des juges d’instruction. Mamadou Hawa Gassama est poursuivi pour :
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Offense au Chef de l’État (article 264 du Code pénal ivoirien)
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Injure par système d’information (article 367 du Code pénal)
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Fausse déclaration
Ces charges font suite à la diffusion de vidéos dans lesquelles le conseiller malien tient des propos jugés offensants à l’égard du président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara. Les enregistrements ont été versés au dossier comme éléments de preuve.
L’aveu sans équivoque de Gassama
Toujours selon le communiqué de son avocat, Mamadou Hawa Gassama a clairement reconnu être la personne apparaissant sur les vidéos et l’auteur des propos incriminés. Cette reconnaissance pourrait peser lourd dans la suite de la procédure, tout en ouvrant la voie à des mesures d’atténuation en faveur de l’accusé.
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Une défense axée sur l’humanité et la diplomatie
Dans sa stratégie de défense, Me Mamadou Ismaël Konaté a annoncé qu’il entend solliciter un aménagement de la détention de son client. L’avocat compte appuyer cette demande sur plusieurs facteurs :
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L’âge avancé de Mamadou Hawa Gassama
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Sa qualité de membre du Conseil National de Transition du Mali, une institution officielle de la République
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Son état de santé, qui serait préoccupant
Cette démarche s’inscrit dans un contexte judiciaire délicat, mais aussi diplomatique, où chaque geste pourrait avoir des répercussions sur les relations entre Bamako et Abidjan.
Un parfum de revanche ?
Rappelons que cette affaire survient dans un climat encore marqué par l’interpellation, en juillet 2022, de 49 militaires ivoiriens au Mali, une affaire qui avait provoqué une grave crise diplomatique entre les deux pays. Aujourd’hui, certains observateurs n’excluent pas que cette arrestation soit perçue, dans certains cercles, comme une revanche ou un retour de bâton diplomatique, bien que les autorités ivoiriennes affirment agir uniquement sur le fondement du droit.
Une affaire à suivre de près
Alors que l’instruction suit son cours et que la défense affine sa stratégie, l’opinion publique, tant en Côte d’Ivoire qu’au Mali, reste suspendue aux décisions judiciaires à venir. La question d’un éventuel règlement politique ou diplomatique n’est pas non plus à écarter.
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Fatoumata Bintou Y
Source: Bamada.net