Décédé à l’âge de 93 ans, les obsèques de l’adjudant-chef Joseph Merepein Sagara ont eu lieu, le jeudi 3 juillet à l’Eglise évangélique protestante de Bamako-Coura en présence de plusieurs personnalités, dont le Chef d’Etat-major général des armées, Général Oumar Diarra.
La famille Sagara, proches et amis ont rendu un hommage empreint de respect et de recueillement au père, grand-père et arrière-grand-père bien-aimé, rappelé à Dieu dans la nuit du jeudi 26 juin 2025. Ils ont salué la mémoire d’un homme honnête, intègre et incorruptible. Voici l’oraison funèbre de l’adjudant-chef Joseph Merepein Sagara.
Né à Sagourou, dans le Cercle de Koro, Région de Mopti, il est le fils de Feu Domo et de Feue Tanou Sagara.
Chrétien bon teint et profondément enraciné dans sa foi, il mena une vie marquée par l’humilité, le dévouement et la prière, demeurant jusqu’au bout, un fidèle serviteur de l’Évangile.
Le 6 mai 1956, il s’unit par les liens sacrés du Mariage à Élisabeth Dogolé Dolo, à Souan (Cercle de Koro).
De cette union féconde, naquirent douze (12) enfants, dont trois paires de jumeaux. Sept d’entre eux (quatre fils et trois filles) lui survivent aujourd’hui, porteurs vivants de son héritage moral, spirituel et familial. 15 filles et 6 garçons.
Jufan Serviteur dévoué de la nation et artisan du bien commun, l’Adjudant-Chef Major Joseph Mérepin Sagara intégra les rangs de l’Armée Française le 8 janvier 1953. Il y sert avec honneur et bravoure, notamment comme éclaireur de tête durant la guerre d’Indochine, prenant part à des combats décisifs.
Il est ensuite engagé sur le front Algérien, avant d’être affecté à la Gendarmerie de Dakar.
Avec l’accession du Mali à l’Indépendance, il poursuit son engagement au sein de l’Armée Nationale Malienne, servant dans de nombreuses garnisons stratégiques: Kati, Kayes, le Camp II de Bamako, Ségou, Sévaré, Markala, Camp 1. Diplômé de l’École Secondaire de la Santé (ESS) et fort de nombreuses compétences acquises au Mali et en Algérie, il sert loyalement jusqu’à son admission à la retraite, le 31 décembre 1988.
Tout au long de sa carrière, il fait preuve d’une discipline exemplaire, d’un patriotisme sans faille et d’un courage unanimement salué.
Ces vertus lui valurent douze décorations officielles, parmi lesquelles Commandeur, Officier et Chevalier de l’Ordre National du Mali, l’Étoile d’Argent du Mérite National avec Effigie Abeille, la Médaille Commémorative des Conflits Mali-Burkina, Médaille d’Outre-Mer, La Croix de Guerre, Deux Médailles de reconnaissance de la République Française.
Admis à la retraite, il vécut ses dernières années dans la sérénité et la dignité d’un homme qui a pleinement accompli sa mission auprès de Dieu, de sa famille et de la patrie.
Il s’est endormi dans le Seigneur, entouré de l’amour des siens.
Homme de paix, profondément attaché au bien-être de son prochain, Joseph Mérepin Sagara ne supportait pas de voir quiconque dans la peine.
II laisse dans le deuil une famille affligée, mais affermie dans la foi, ainsi qu’une communauté chrétienne et nationale profondément reconnaissante.
Son pèlerinage terrestre s’achève dans la lumière de l’espérance.
À l’image de l’Apôtre Paul, nous pouvons proclamer avec confiance : « J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi. Désormais la couronne de justice m’est réservée ; le Seigneur, le juste juge, me la donnera ce jour-là, et non seulement à moi, mais à tous ceux qui auront aimé son avènement. (2 Timothée 4:7) »
En ce moment de deuil et d’espérance, la famille Sagara et ses alliés confient à la miséricorde de Dieu son épouse, ses enfants, ses petits-enfants, ainsi que la Nation et l’Église qu’il a su abondamment servies.
Dors en paix, Papa, dans la gloire éternelle !
12 médailles du baroudeur
Joseph Sagara a obtenu 12 médailles du baroudeur sans celles obtenues en Indochine (théâtre d’opérations Extrême-Orient).
– Commandeur de l’Ordre National du Mali
– Officier de l’Ordre National du Mali
– Chevalier de l’Ordre National du Mali
– Étoile d’argent du Mérite National avec effigie Abeille
– Médaille commémorative de conflit Burkina-Mali 1974
– Médaille commémorative de conflit Burkina-Mali
– Médaille d’outre-mer
– Médaille commémorative d’A.F.N
– Médaille Croix de guerre (Baroudeur)
– Médaille d’engagé volontaire
– Médaille reconnaissance de la France 1ère forme
– Médaille de reconnaissance de la France 2ème forme
Témoignages :
Révérend Thaddée Diarra
Que Dieu protège et bénisse abondamment votre postérité après vous !
Vous avez été un homme qui craignait Dieu et aimait énormément le Seigneur Jésus-Christ.
Dans votre fonction d’agent de santé, au moment de recrutement des soldats, des gendarmes, des gardes et de policiers, vous avez scrupuleusement respecté le langage de la médicine. Vous avez été honnête, intègre et incorruptible. A cause de votre intégrité, on vous a frustré, en vous refusant d’avancer en grade. Vous auriez pu porter les galons de Colonel, vous ne l’avez pas eu on vous a piétiné à cause de votre intégrité.
Vous avez été un médecin plein d’affection pour tous vos patients. Même, ceux qui vous maltraitaient quand ils tombaient malades vous les soigniez avec amour et pardon.
Le Mali-kura a besoin des hommes et des femmes intègres comme vous pour amorcer et avancer dans son développement.
Que le Seigneur Dieu bénisse et fortifie votre famille et qu’il soutienne le Maliba que vous avez tant aimé et servi avec dévouement !
Manassé Sagara, fils aîné
Mon père fut un homme de rigueur et de droiture. Il haïssait le mensonge, respectait autrui comme lui-même, et se sacrifiait volontiers pour les opprimés. Sobre en tout, il m’a transmis par l’exemple des valeurs inébranlables.
Mme Poudiougou Joséphine, fille aînée
Mon père était un roc, mais ce jour-là, je l’ai vu trembler de douleur lorsqu’il a compris que j’allais perdre mon enfant. J’ai alors mesuré l’étendue de son amour. Depuis le début de sa maladie, j’ai supplié Dieu de nous le laisser jusqu’à ses 95 ans. Le Seigneur en a décidé autrement. Que son âme repose en paix ; nous resterons unis comme il l’aurait voulu.
Colonel Mariam Sagara, fille
Notre père veillait sans relâche sur chacun de nous. Il ne fermait l’œil que lorsque ses enfants étaient hors de danger. Et pourtant, nous avons dormi pendant qu’il souffrait. Face à la perte, il gardait une foi inébranlable. Il n’a jamais pleuré, pas même lorsqu’il a perdu notre sœur Awa SAGARA. Tel était notre père, fort et résilient.
Pr Amadou Maïga
Mon père, mon ami depuis 1990, m’a profondément marqué. Son cœur battait au rythme de cette prière : « Toutefois, non pas ma volonté, mais que ta volonté soit faite. » Sa foi nourrissait et réconfortait. Je suis sûr que nous nous reverrons dans le royaume de Dieu.
Ramata Niassari
Considérée comme morte, j’ai survécu grâce à l’intervention providentielle de Joseph Merepein Sagara. C’est lui qui, en se rendant à la morgue, m’a redonné la vie. Mon existence lui est redevable.
Moussa Papa Haïdara, Journaliste
J’ai rencontré un couple exceptionnel : unis, complices, silencieusement éloquents. Ils incarnaient l’amour véritable. Aujourd’hui, je rends hommage à cet homme rare. Bon voyage céleste, Joseph Merepein Sagara !
Abdoulaye, enfant du Camp 1
Il fut un père pour tous. Exemplaire, juste, généreux, il ouvrait sa maison aux enfants du camp. Gendarme respecté, homme jovial et sage, il demeure à jamais dans nos cœurs.
Makan Koné, Kayes
Nous perdons un homme humble, attentif à chaque patient. Son humanité et son professionnalisme faisaient de lui un pilier. Nous sommes désormais orphelins d’un guide et d’une conscience.
Souleymane Kéita, fils spirituel
Le Major Sagara fut un homme d’État dans l’âme. Modèle de droiture, mémoire vivante de notre nation, il a formé des générations de soldats avec passion. Son départ laisse un vide immense, mais son héritage demeure.