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Journée de l’industrialisation de l’Afrique célébrée au Mali : Le financement alternatif, le développement indistriel inclusif et la commande publique en débat

Organisée par la Direction Nationale de l’Industrie, en collaboration avec l’Organisation Patronale des Industriels maliens (Opi), et avec l’appui de l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (Onudi), la journée de l’industrialisation de l’Afrique a été célébrée au Mali, le samedi dernier sous la présidence du Premier ministre, Moussa Mara. Décidée par l’Onu et sous-tendue par la résolution 44.237 de l’organisation, la journée de l’industrialisation de l’Afrique est célébrée le 20 novembre de chaque année et cela depuis 1989. Notre pays, à travers la Direction Nationale de l’Industrie (Dni), en collaboration avec les partenaires cités en haut, la célèbre depuis seulement 3 ans.

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Dans son intervention, le président de l’Organisation Patronale des Industriels du Mali, M. Cyril Achcar, après avoir fait la génèse de la célébration de cette journée decidée par l’Onu pour l’Afrique, a saisi l’occasion pour saluer le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, pour sa volonté politique affichée et son engagement à faire du Mali un pays émergent. M. Cyril Achcar a cependant évoqué les écueils qui exigent aujourd’hui l’ouverture des marchés et le foisonnement de la concurrence, ne laissant aucune chance aux moins performants.

 

LE FINANCEMENT DES INDUSTRIES: LE GOULOT D’ÉTRANGLEMENT

Le président de l’Organisation Patronale des Industriels du Mali a ensuite réitéré aux autorités maliennes les difficultés auxquelles le secteur industriel de notre pays est confronté. Des difficultés déjà recensées et contenues, en même temps que les solutions préconisées par les acteurs du secteur, dans un “livre blanc” qui avait été soumis à tous les candidats à l’élection présidentielle de 2013.

A la lumière des explications de M. Cyril Achcar, l’une des difficultés majeures du secteur industriel malien reste le financement. D’où l’un des thèmes de la journée, à savoir: quel financement alternatif pour les industries au Mali ? La bourse des valeurs mobilières de l’Uemoa peut-elle répondre à cette question ? La question est en débat.

Déjà, tous conviennent cependant que la commande publique peut constituer une bouffée d’oxygène pour les industries maliennes qui se meurent sous le poids de la concurrence des produits industriels importés. Informer, proposer et défendre les industries maliennes tel est le crédo de l’organisation patronale des industriels du Mali, et son président, M. Cyril Achcar, l’a souligné.

Le Ministre de l’Industrie et de la Promotion des Investissements, Moustapha Ben Barka, tout en reconnaissant que la pérennité du financement en long terme est un défi majeur au développement industriel, regrette le fait que le système bancaire classique ait montré des limites dans ce domaine, d’où l’impérieuse nécessité de se tourner vers des sources de financement alternatif.

Le Ministre, tout en rappelant les efforts déjà déployés pour le développement du secteur industriel au Mali, est revenu sur les actions en cours au niveau du Gouvernement, afin de permettre aux industriels maliens d’être plus performants, et de jouer la part qui leur revient dans la lutte contre le chômage et de la pauvreté dans notre pays.

 

LA BOURSE DE L’UEMOA PEU SOLLICITÉE PAR LE MALI

D’une communication du représentant de la Bourse régionale des valeurs mobilières de l’Uemoa, il ressort que le Mali est le seul de la sous-région à ne solliciter une lévée de fonds à ce niveau, bien que cet instrument sous-régional soit un moyen efficace de financement des industries. Mieux, à ce niveau, aucune caution ou garantie n’est exigée des Etats membres. Ceci explique t-il le fait que nous soyons en queue de peloton du niveau de l’industrialisation dans la sous-région ? En tout cas, au moment la Côte d’Ivoire ou le Sénégal comptent en leur sein respectivement entre 4.000 et 3.000 unités industrielles, le Mali n’en compte que 300, si toutefois toutes fonctionnent normalement… Alors que la Bourse régionale de valeurs immobilières de l’Uemoa, basée à Abidjan, roule depuis 1998, soit bientôt 20 ans !

Si l’Etat malien est fortement interpellé, le Premier ministre, Moussa Mara, a déclaré que le développement du secteur industriel de notre pays est une préoccupation et pour le président IBK et pour le Gouvernement qu’il dirige. Aussi a t-il rappelé l’axe 5 du projet présidentiel relatif à la question de l’industrialisation de notre pays. “La volonté du chef de l’État d’aider l’industrie est sans doute”, a t il entonné, avant de déclarer que la mise en oeuvre des solutions contenues dans le “Livre blanc” de l’Opi est une priorité pour le Gouvernement. Toute chose qu’il avait déjà exprimée lors de la présentation de sa Déclaration de Politique Générale (Dpg) devant l’Assemblée Nationale.

Parlant de la question épineuse de la commande publique, le Premier ministre, Moussa Mara, a déclaré qu’il est essentiel que nous consommions les produits de nos industries. Des actions sont déja en cours dans ce cadre, avec la finalité recherchée d’amener l’État à consommer 100 % des produits locaux.

Auparavant, un panel sur le thème : “le Développement Industriel inclusif et durable : l’agro-industrie pour la sécurité alimentaire” avait été animé par le Ministre Moustapha Ben Barka, le président de l’Opi, M. Cyril Achcar, le chef des opérations de l’Onudi au Mali, Mme Traoré Haby Sow, et un représentant de l’Édm-Sa.

Après ce fut la visite des stands (40 en tout) par le Premier ministre et sa suite. L’après-midi de la journée du samedi a été consacré à un autre panel sur le thème : “Le rôle de la commande publique dans le développement industriel”, avec comme intervenants M. Mamadou Yattassaye, de Transfopam, M. Mamadou Sidibé, président du Conseil National du Patronat du Mali (Cnpm), et M. Sékou Kéita, directeur national de l’industrie. Tous sont unanimes sur un point : il n’y a pas de développement possible sans l’industrialisation.

Assane Sy DOLO

 

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