Après Niamey et Lomé, c’était au tour de Bamako d’imprimer un nouveau rythme à l’intégration des systèmes douaniers de l’AES. Pour ce faire, experts et DG des douanes auront mis à profit leurs conclaves respectifs dans la capitale malienne pour consolider les avancées engrangées et se projeter dans un proche futur.
Sous la présidence finissante du Mali, l’intégration des systèmes douaniers de l’AES marche à plein régime et affiche une détermination à ne pas rester à la traîne. En accueillant ses collègues et homologues de la confédération, la semaine dernière, dans le cadre de leur conclave sur «l’harmonisation des procédures douanières pour un commerce plus fluide et sécurisé dans l’espace AES », le DG des Douanes du Mali, précurseur et chef de file du maillon commercial de l’intégration, en a fait un point d’honneur. L’inspecteur général Amadou Konaté a exprimé une satisfaction en demi-teinte sur la question et prévenu les experts confédéraux du domaine que les douanes sont en passe de se faire ravir la vedette par d’autres secteurs après s’être illustrées au départ comme pionnier du processus d’intégration. Ce faisant, le Directeur général était porteur du même coup des précieuses attentes que les différentes autorités de l’AES reposent sur les échanges entre experts et DG des douanes de l’espace à Bamako. Au bout de 4 jours de labeur, leurs conclaves respectifs seront ainsi sanctionnés par une pléiade de recommandations passées au peigne fin par les gabelous des trois pays, avant leur adoption par une signature solennelle à l’Hotel Radisson Blu où s’est conclu le marathon Bamakois d’harmonisation des procédures douanières de l’espace sahélien.
En lieu et place du ministre de l’Economie et des finances présente à la cérémonie d’ouverture de la réunion des Directeurs Généraux, il est revenu à son Directeur de cabinet de porter son message à la clôture de l’événement, vendredi après-midi. L’adresse aux participants souligne le travail abattu et l’accent sur les résultats obtenus dans la capitale malienne, dans le domaine de la libre circulation des marchandises au sein de la confédération sahélienne ainsi que dans celui de l’harmonisation des textes juridiques y afférents. Il s’agit notamment des législations en rapport avec l’assistance administrative mutuelle, les règles d’origine et les tarifs préférentiels, le régime de transit et l’interconnexion des systèmes. Autant d’ingrédients constitutifs, entre autres, d’une union douanière dont les jalons avaient été posés par les précédents conclaves à Niamey et Lomé, avant leur validation à Bamako par des recommandations dont la primeur est réservée aux tutelles respectives des douanes, à l’issue du huis-clos des Directeurs généraux des trois pays.
Les échanges à Bamako, entre experts d’une part et DG des douanes de l’autre, avaient auparavant procédé à une évaluation minutieuse du chemin parcouru à l’aune de la vision et des attentes des hautes autorités de l’espace. Il en est ressorti le constat d’avancées notoires, avec notamment la réalisation d’une bonne moitié des recommandations cumulées depuis le déclenchement du processus d’intégration des systèmes douaniers, sous l’égide de la présidence malienne. Néanmoins, les remerciements et le satisfecit les disputent au besoin d’insuffler plus de célérité à une dynamique devant aboutir à une union douanière accomplie, en tant que palliatif au retrait de la CEDEAO. Et pour cause : celle-ci passe par les instruments juridiques du code des douanes confédéral ainsi que du Tarif Extérieur Commun de l’AES pour la validation desquels le cap est mis sur le 31 juillet prochain. C’est le délai sur lequel table le département malien de l’économie et des finances, en rassurant les acteurs du secteur douanier de l’accompagnement de toutes les autres tutelles de l’espace pour ce faire.
A. KEÏTA