Rien n’est laissé au hasard et tous les moyens sont déployés pour faire croire à du vrai.
Des drones, des vidéos truquées, montrant des bases capturées, des ‘‘soldats qui détalent comme des lapins’’, des arsenaux saisis, un véhicule bourré de milliards interceptés le dimanche 01 juin 2025 dans la forêt du Baoulé entre Dio-Gare et Kati avec un bonus d’otage turc enlevé dans une zone minière près de la frontière guinéenne…
Le JNIM n’hésite pas à manifester son message qui franchit les lisières de la communication de guerre : ‘‘aucun sanctuaire n’est intouchable, aucune frontière n’est étanche, nos opérations couvrent tout le territoire, et nous pouvons frapper où nous voulons, quand nous voulons…’’.
Mensonges. Ce que dissimule le groupe terroriste par ces coups d’éclat est l’un des signes de son affaiblissement suite à la pression des FAMa depuis la chute de Kidal. Aussi, dans un baroud d’honneur, Iyad Ag Ghaly a rassemblé ce qui lui reste de ses combattants pour frapper un dernier coup. A-t-il réussi ? Bamako n’est pas encore tombée ; et les Maliens ont célébré en paix et dans une relative sécurité la fête de tabaski.
Dimanche 1ᵉʳ juin 2025, un fourgon blindé transportant des fonds pour les banques djihatistes peut-être, en tout cas pas de banques maliennes qui convoiteraient de l’argent un dimanche. Le JNIM, revendiquant l’attaque, exhibe dans une vidéo des liasses de billets totalisant environ trois milliards de FCFA. Question : faut-il autant de liquidités quotidiennes à une ville moyenne comme Kati, même si elle héberge aujourd’hui le président et les principaux dignitaires du Mali ?
Pour glorifier son exploit et ses capacités opérationnelles, le JNIM maquille son mensonge par l’annonce de l’enlèvement d’un otage turc, un civil travaillant dans une zone minière du sud-ouest, près de la frontière guinéenne. Dans un communiqué, le groupe terroriste désigne explicitement la Russie, la Turquie et la Chine comme cibles, accusées de soutenir les juntes militaires au pouvoir. Cette stratégie, mêlant prises d’otages, de sabotage économique et de propagande, vise à déstabiliser les partenaires internationaux du Mali et à semer la peur dans les zones d’activité minière, un secteur clé pour l’économie régionale.
Toujours le jeudi 5 juin 2025, une nouvelle attaque a visé l’usine JB à Kirikrou Sibi, sur la route nationale 5. Des combattants terroristes armés ont dévasté l’ensemble du site industriel : véhicules incendiés, camions et machines détruits, bureaux et ateliers saccagés. Plusieurs employés sont portés disparus, dont un travailleur de nationalité arabe dont la présence sur le chantier a été confirmée peu avant l’assaut.
Le directeur général de la société, Abdoul Aziz Dia, a publié un tweet confirmant l’attaque et dénonçant la gravité de la situation. Cette attaque, aux portes mêmes de la capitale, est loin de démontrer la capacité d’infiltration et de nuisance du JNIM, il montre simplement le désarroi dans lequel il se trouve aujourd’hui au point de s’en prendre à des sites, chantiers et objectifs de développement socio-économique. Après tout ça, ils se disent musulmans. Des curieux musulmans qui répandent la mort, et la terreur. Mais Allah veille.
PAR SIKOU BAH
