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Mots pour Maux: guides spirituels du Mali, silence coupable, trahison assumée…!

Pendant que le Mali brûle, ses plus grandes voix religieuses chantent des silences. Les massacres se succèdent dans les zones rurales, le tissu économique se désintègre dans les villes, et les populations, désespérées, sont livrées à la terreur du JNIM ou à l’indifférence cynique d’une autorité militaire en pleine décomposition. Et que font les figures spirituelles, ces mêmes hommes qui se présentent comme les gardiens de la morale, de la justice et du destin collectif ? Rien. Silence radio. Complicité passive.


Il y a deux jours, le Cheick Soufi Bilaly Diallo a osé sortir de cette torpeur. Il a dit ce que tout le monde voit : le régime actuel ment. Il n’y a ni victoire militaire, ni souveraineté réelle, ni progrès social. Il y a la peur, la misère, l’effondrement progressif d’un pays sans boussole. Et pourtant, au lieu d’être rejoint par les autres leaders religieux, Cheickh Soufi Bilaly Diallo a été laissé seul dans l’arène. Les autres se sont tus. Pire, certains ont détourné leurs oreilles et leurs yeux.
Où est le Chérif Bouyé Haidara de Nioro, dont les paroles autrefois faisaient trembler les fondations de Koulouba ?
Où est le Chérif Ousmane Madani Haidara du Banconi, qui réunit des milliers de fidèles chaque année au stade du 26 Mars mais ne dit plus rien quand ces mêmes fidèles sont massacrés à Niono, à Koulikoro, à Kayes et à Sikasso ?
Leur silence est une insulte. Une insulte à ceux qui les ont portés, écoutés, suivis. Une insulte à l’histoire de la résistance morale du peuple malien, qui s’est toujours appuyé sur ses chefs religieux pour faire face aux puissants. Aujourd’hui, ces chefs sont devenus les complices dociles de la junte.
Et que dire du sort réservé à ceux qui parlent ? L’imam Mahmoud Dicko, qui avait osé dénoncer la dérive autoritaire du pouvoir militaire, a été harcelé, menacé, poussé à l’exil. Il se trouve aujourd’hui en Algérie, banni pour avoir dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. Le message est clair : le régime tolère la religion, tant qu’elle se tait.
Mais l’Histoire est cruelle avec ceux qui trahissent leur mission. Et les leaders religieux maliens sont en train de trahir la leur. Leur mission n’est pas de faire de beaux prêches sur la paix pendant que les corps s’entassent dans les fosses communes. Leur mission n’est pas de bénir le pouvoir, quel qu’il soit, mais de se tenir du côté de la justice, du peuple, de la vérité. En refusant de le faire, ils se mettent du côté de l’oppression.
Et qu’on ne vienne pas invoquer la prudence, la neutralité, le respect de l’ordre. Car il n’y a pas de neutralité possible entre le bourreau et la victime. Le JNIM tue dans les campagnes, l’armée réprime dans les villes, et le pouvoir se dérobe à toute responsabilité. Pendant ce temps, les leaders religieux observent le désastre comme s’il ne les concernait pas. Ils oublient une chose fondamentale : ils ne sont rien sans leurs fidèles. Et ces fidèles meurent.
Le peuple malien n’a pas besoin de sermons. Il a besoin d’actes. Il a besoin de parole courageuse. Il a besoin de vérités qui dérangent. Et s’il ne les trouve plus chez ses guides religieux, il les cherchera ailleurs. Car l’heure n’est plus aux demi-mesures. Le Mali est en guerre contre lui-même, et dans cette guerre, le silence est une arme du camp de la honte.
Qu’ils parlent maintenant ou qu’ils assument, demain, leur place dans les poubelles de l’histoire.
PS: Le convoi du Chérif Bouyé Haidara de Nioro lorsqu’il se rendait à la mosquée pour la prière de la fête de Tabaski.

Source : Info Matin
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