La dissolution des partis politiques par décret présidentiel continue de susciter de vives réactions sur la scène politique malienne. L’ancien ministre et membre du mouvement démocratique, Me Mountaga Tall, est monté au créneau pour dénoncer ce qu’il considère comme une violation flagrante des principes démocratiques et de l’Etat de droit.
Me Tall a tenu à être plus clair. « Les partis politiques vont saisir les juridictions compétentes pour qu’elles se prononcent sur la légalité de cet acte », a-t-il déclaré dans une sortie sur les réseaux sociaux. Selon lui, cette décision unilatérale du président de la Transition ne saurait rester sans réponse. Il affirme que les formations politiques concernées attendront le verdict de la justice avant de décider des suites à donner à cette situation.
C’est dire que les jours à venir seront décisifs. Pour un observateur politique l’enjeu dépasse le sort des partis politiques dissous : « il s’agit d’une bataille cruciale pour le respect des textes et des institutions dans une période de transition déjà fragilisée ».
« Même le président de la Transition ne peut se donner le loisir de faire ce qu’il veut », a-t-il martelé, rappelant que le pouvoir exécutif, aussi exceptionnel soit-il, reste soumis à la loi.
Cette prise de position marque un tournant dans la crise politique actuelle. Elle illustre la volonté des acteurs politiques de ne pas céder à ce qu’ils perçoivent comme une dérive autoritaire. Reste désormais à voir quelle sera la réaction des juridictions saisies, et surtout, comment le pouvoir en place accueillera un éventuel revers judiciaire.
Dans un contexte où les libertés démocratiques sont de plus en plus contestées, cette bataille judiciaire pourrait bien redéfinir les contours du pouvoir en Transition au Mali.
Djibril Diallo