Vendredi dernier, le plan global du gouvernement conduit par le Général de Division a été déroulée devant les parlementaires.
Il s’agit d’un document en huit (8) axes stratégiques où les questions de défense et de sécurité, dialogue social, les urgences prioritaires et les réformes institutionnelles, entre autres, contribuent à reléguer en queue de peloton les préoccupations d’un retour à l’ordre constitutionnel.
Le Premier ministre s’est enfin acquitté d’un exercice républicain longtemps attendu, en présentant devant les membres de l’organe législatif de transition les orientations de l’action publique sous sa gouverne, plus de 5 mois après son accession à la Primature, en violation des dispositions légales selon lesquelles 90 jours lui sont impartis. Il s’agit d’une feuille de route basée sur 8 points sur lesquels la priorité est nettement accordée aux préoccupations de défense et sécurité qui contournent de ravir la vedette aux autres. La prépondérance des deux secteurs se traduit notamment la promesse de procéder au recrutement de 15 000 militaires et 9 000 agents des forces de sécurité. S’y ajoute, par ailleurs, le maillage de diverses localités stratégiques (Bougouni, Koutiala, San, Kita, Diéma et Nioro du Sahel) par la construction de camps militaires qui accueilleront également les 34 000 ex-combattants attendus dans le processus d’intégration. Le clin d’œil envers sa chapelle est également accentué par le projet d’aménagement de lieux de mémoire pour les forces armées de défense et de sécurité ainsi que l’assistance à 2 000 victimes de violations graves des droits humains.
Tout en assumant les ruptures et frustrations inhérentes au contexte de dissolution des partis politiques, le PM Abdoulaye Maïga s’engage par ailleurs à œuvrer pour l’apaisement du climat social, les ressources humaines de qualité et l’équité social. Et d’annoncer le déclenchement prochain de 200 cadres de dialogue social dans les secteurs public et privé ainsi que le démarrage effectif d’une soixantaine d’accords syndicaux non exécutés.
Le secteur énergétique n’est pas en reste. Les préoccupations y afférentes devrait V trouver leur réponse appropriée réponse dans la réalisation de 4 centrales solaires et hydroélectriques est prévue, pour la production d’énergies, tandis qu’ainsi 2 588 km de lignes de transport et 1 378 km de distribution vont contribuer à élever la desserte électrique jusqu’à 19 heures par jour. Ces engagements font sans doute bon ménage avec ceux en rapport avec les préoccupations inhérentes à la crise énergétique que sont la cherté de la vie et les secteurs de production. Pour y faire face et soulager les populations, le gouvernement du PM Abdoulaye Maïga envisage de répondre aux besoins alimentaires de la population la constitution d’un stock alimentaire de 84 000 tonnes de céréales tout en boostant la production par la dotation des paysans en moyens de production : distribution de tracteurs, motoculteurs et motopompes, approvisionnement en intrants et semences. Toutes choses devant porter la production agricole annuelle à 11 millions et permettre la distribution gratuite de vivres à plus d’1 millions de concitoyens vulnérables. Dans la même veine, il est envisagé de faciliter l’accès au marché des produits de première nécessité et la stabilisation de leurs prix par l’importation de 300 000 tonnes de riz, autant de graines de coton et de 200 000 tonnes de sucre.
Dans un pays où les leaders religieux ont une très forte influence, les croyances ont eu droit au chapitre dans la politique générale du gouvernement sur l’échéance 2025 à 2026. Elle préconise notamment une politique de cohésion avec 1 000 prêches et sermons encadrés, des dialogues inter et intra-religieux ainsi qu’un recensement national des édifices de culte au cours de l’année. Mieux, le PM Maïga prévoit un nouveau centre national contre la radicalisation. La nouvelle orientation de l’action gouvernement fait place par ailleurs à l’emploi des jeunes, au désenclavement, à l’environnement et à l’assainissement
Quant à la brûlante question des élections, elle est abordée avec les mêmes intentions ayant sous-tendu les récentes mesures de désarmement des protagonistes du jeu politique et électoral que sont l’abrogation, la suspension et la dissolution des différents instruments et ingrédients devant y contribuer. La problématique du retour à l’ordre constitutionnelle est ainsi suspendue au toilettage hypothétique des textes, englué dans un exercice laborieux, indéterminé et probablement interminable de relectures et de réaménagement du cadre juridique, selon le plan d’action déroulé devant les parlementaires. Les détails sur toutes les questions seront débattus aujourd’hui à l’hémicycle sur les membres duquel on ne saurait compter pour inverser une tendance qu’ils ont déjà cautionné par leur contribution au vide juridique du jeu électoral.
I . KEÏTA