De façon très originale, Ada, cette dame au cœur d’or, surprend presque toujours agréablement les personnes vulnérables en faisant prendre en charge leurs besoins réels.
Promotrice de l’agence ‘’Alegria Event’’ et de l’association ‘’Alegria’’, un mot portugais qui signifie « Bonheur », Ada est la vice-présidente de l’Association malienne de lutte contre les déficiences mentales chez l’enfant (AMALDEME). Mais ce n’est pas tout ! Elle est également l’initiatrice depuis 2018 de FESTI PETIT (le célèbre festival des tout-petits), un évènement annuel dédié à l’épanouissement des enfants.
« Vous savez, j’aime beaucoup les enfants. Cela me brise le cœur de rencontrer un peu partout dans notre capitale, courant les dangers, notamment à l’arrêt des feux, des stations d’essence… tous ces jeunes talibés qui, souvent, n’ont même pas 5 ans, en train de mendier. Ils auraient pu être mes propres enfants. En tant que fervente musulmane, ma religion m’oblige de venir en aide aux plus démunis, dont ces enfants » nous confie Ada.
Grâce au Projet ‘’SOS enfants talibés’’ qu’elle a initié pour la réinsertion et la réhabilitation sociale des enfants mendiants, elle avait réussi à mettre en place un Centre d’hébergement et de formation à Niamana. Ce centre a redonné le sourire à plus de cinquante enfants talibés vivant dans des conditions très précaires. Même si actuellement, déplore Ada, il connaît des difficultés liées à la conjoncture.
Ainsi, les ateliers d’apprentissage aux métiers étaient organisés dans le seul but de les accompagner à s’insérer dans le tissu socioéconomique et devenir de véritables acteurs de développement.
En novembre dernier, sous la présidence de Mossa Ag Attaher, ministre de la Jeunesse et des Sports, une ‘’Journée sportive de réinsertion sociale des enfants talibés’’ a été organisée par l’Association SOS-enfants Talibé en partenariat avec le Centre de Formation KUNKELE au Stade Mamadou Konaté. L’événement a été marqué par un match de football entre les jeunes Talibé et ceux du Centre Kunkélé. L’objectif, outre le côté distractif, était de détecter de futurs talents en présence des recruteurs.
Le projet veillait naturellement à prendre en charge les besoins en vêtements, chaussures et nourritures des talibés dans plusieurs endroits de la ville. La Pouponnière I de Bamako a bénéficié à maintes reprises de ses dons de couches, de lait et de céréales pour ses pensionnaires
Madame Adama Samaké procède à une utilisation judicieuse des réseaux sociaux afin d’attirer l’attention sur des personnes en situation souvent difficiles « Les réseaux sociaux nous servent de relais de communication afin de partager avec le grand public les actions et activités de notre association. Nous recevons beaucoup d’encouragements et cela nous motive davantage à faire plus ».
Opération ‘’Gnèdji’’
L’une des récentes initiatives d’Ada est appelée l’opération ‘’Gnèdji’’ (les larmes). Il s’agit là de mobiliser des ressources dans le but d’aider des personnes réellement dans le besoin. « Dans nos actions humanitaires, nous nous sommes donné comme objectif de redonner le sourire aux personnes nécessiteuses en général surtout celles ayant tout donné à la mère patrie sans reconnaissance de leur juste valeur. C’est pourquoi nous avons initié l’opération ‘’Gnèdji’’ (les larmes) afin de leur venir en aide socialement et financièrement à travers des personnes de bonne volonté », a souligné Mme Adama Samaké.
C’est grâce à cette initiative que plusieurs bonnes volontés se sont spontanément manifestées pour voler au secours de Nouhoum Cissé, connu sous le nom de Bagnengo. Un homme qui a loyalement servi l’Etat pendant de longues années jusqu’à son départ à la retraite. Le célèbre artiste-comédien, qui vivait jusque-là en location dans des conditions précaires avec sa nombreuse progéniture, bénéficie désormais d’une parcelle et les moyens sont en train de lui être octroyés pour la construire.
Il y a quelques jours seulement, la petite Kadi a été sauvée d’une amputation certaine grâce à l’opération ‘’Gnèdji’’. Cette fillette de deux ans et demi a été victime d’une fracture. Mal soigné, le traumatisme a failli lui faire perdre son bras et la petite Kadi aurait difficilement échappé à son âge à une amputation n’eût été l’action salvatrice de la dame au cœur d’or
Si l’implication de chaque citoyen est indispensable au développement de son pays, Madame Adama Samaké dite Ada a, pour sa part, choisi d’aider les autres. Car comme l’a dit Nelson Mandela : « il ne peut y avoir de plus grand don que celui de donner son temps et son énergie pour aider les autres sans rien attendre en retour ».
En plus d’être la bouche qui porte la voix des personnes vulnérables, Ada Samaké incarne aujourd’hui un grand espoir pour les couches sociales vivant dans une certaine précarité.
Moulaye Hassane Haïdara
Source: lechallenger