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Grève illimitée des vendeurs de bétail à Bamako : La pénurie de viande secoue la capitale

Depuis mercredi dernier, Bamako est plongée dans une crise alimentaire inattendue. Les vendeurs de bétail de la capitale ont déclenché une grève illimitée en réaction à la décision des autorités militaires de déplacer les marchés à bétail hors de la ville. Cette initiative, prise pour renforcer la sécurité après les attaques terroristes de septembre contre des infrastructures militaires, vise à prévenir de nouvelles menaces potentielles en éloignant ces marchés des zones urbaines. Toutefois, cette relocalisation, qui impose de longs trajets et de nouveaux défis aux commerçants, a provoqué une flambée de mécontentement.

 

Un choix sécuritaire controversé

Bamada.net-Les autorités de transition maliennes justifient leur décision en évoquant la menace que représenteraient les marchés à bétail de Bamako. Selon les informations recueillies, une partie des assaillants impliqués dans les attaques de septembre se serait regroupée à proximité de ces lieux pour lancer leurs actions. En réponse, les autorités ont opté pour l’ouverture de nouveaux sites plus éloignés. Cependant, les vendeurs et éleveurs voient cette relocalisation comme une menace à leur activité, craignant pour leur sécurité lors de ces longs trajets vers les nouveaux marchés.

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Les trois nouveaux sites, situés à des dizaines de kilomètres de la capitale, ont suscité une vague d’incompréhension et de frustration. Adama Ouologueme, responsable des bouchers au marché de Niamana, résume bien cette situation : « On nous impose de déplacer nos animaux loin de la ville, mais aucune mesure n’a été prise pour notre sécurité sur place. Nos activités sont paralysées, et nous ne savons pas quand cela prendra fin. »

Une pénurie de viande qui affecte tous les acteurs du marché

La grève des vendeurs de bétail ne touche pas uniquement les éleveurs. Les commerçants, ménagères et autres acteurs du marché en subissent également les conséquences. Mariam, vendeuse de légumes au marché de Niamana, déplore l’impact de cette pénurie de viande sur son commerce : « Mes clients achètent moins de légumes depuis que la viande est devenue rare. C’est un effet domino, tout le marché en souffre. » Ce ralentissement frappe d’autres secteurs, mettant en difficulté de nombreux travailleurs dépendants de l’activité quotidienne de ce marché.

Ramata Keita, une cliente régulière, partage ce désarroi. Elle se confie, inquiète de l’impact sur ses habitudes culinaires : « Aujourd’hui, je ne sais même pas quoi préparer pour le déjeuner. Sans viande, comment cuisiner les plats que ma famille attend ? C’est un vrai casse-tête. »

La vie à Bamako bouleversée par une crise alimentaire grandissante

Face à la rareté de la viande, certains habitants se tournent vers le poisson, qui devient l’alternative privilégiée dans de nombreux foyers. Dans les marchés de la rive droite, comme celui de Lafia Bougou, quelques bouchers ont pu maintenir leur activité en recourant aux animaux déjà présents avant la grève. « J’ai pu abattre un bœuf que j’avais déjà en stock, mais ce n’est pas une solution durable, » témoigne Barou Diarra, un boucher.

La question demeure : à quand la fin de cette grève ? Adama Cissé, un responsable des vendeurs de bétail au Garbal de Niamana, estime que tout dépend de la réaction des autorités. Selon lui, les capacités d’abattage de la capitale sont fortement réduites, compromettant l’approvisionnement régulier du marché.

Vers une résolution ou une crise durable ?

Cette décision de déplacer les marchés à bétail, prise dans un contexte de lutte contre le terrorisme, expose une fracture entre les impératifs de sécurité et les besoins socio-économiques des acteurs locaux. En attendant une résolution, les Bamakois devront continuer à s’adapter aux conséquences de cette grève, qui impacte non seulement leur alimentation, mais aussi le tissu économique de la ville.

 

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Alors que les bouchers tentent de maintenir leurs activités avec les ressources limitées à leur disposition, le défi pour les autorités sera de trouver un compromis satisfaisant pour toutes les parties, afin de restaurer la confiance et l’équilibre économique dans la capitale.

 

 

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Fatoumata Bintou Y

 

Source: Bamada.net

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