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Grande muraille verte : UN REMPART CONTRE l’AVANCEE DU DESERT

Ce projet repose sur une approche concertée et multisectorielle. Il met en synergie des actions de lutte contre la désertification, la pauvreté et le changement climatique

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La Grande muraille verte représente pour les pays sahelo-sahariens comme le Mali, ce que fut la grande muraille de Chine pour « l’Empire du milieu ». Cette gigantesque enceinte a été érigée pour protéger le pays contre l’agression des voisins.
La Grande muraille sahelo-saharienne est une barrière végétale d’environ 9000 km de long et 15 km de large. Elle s’étend sur 11 pays allant de l’ouest du Sénégal jusqu’à Djibouti à l’est. Le ruban de verdure passe par la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Nigeria, le Tchad, le Soudan, l’Ethiopie et l’Erythrée pour protéger ces pays contre l’avancée du désert dans un contexte de dérèglement climatique.
La zone d’influence recouvre 100 kilomètres de part et d’autre de sa largeur. Les pays partenaires s’engagent à participer à des interventions coordonnées pour créer un environnement plus vert, qui contraste avec le Sahara. La vision globale de cette initiative est de mobiliser tous les acteurs concernés, afin de traiter la désertification et la dégradation de l’environnement en synergie avec les actions de gestion des ressources naturelles.
La réalisation de la grande muraille verte (GMV) repose sur une approche concertée et multisectorielle. Elle intègre les actions de lutte contre la désertification, la pauvreté et le changement climatique.
L’état très dégradé des écosystèmes dans la bande sahélienne, fait de cette partie de l’Afrique, une cible particulière dans sa mise en oeuvre. L’objectif est d’améliorer les moyens de subsistance des communautés locales des zones traversées par la GMV, à travers des activités économiques comme l’agriculture, l’agro-foresterie, le pastoralisme, le maraîchage, l’exploitation et la valorisation des ressources forestières. L’ambition de la GMV est de renforcer la résilience des systèmes sociaux et écologiques (humains et naturels) dans la bande Sahélo-saharienne face au changement climatique, grâce à une gestion saine et durable des ressources naturelles.
Le docteur Kouloutan Coulibaly, Point focal national de la GMV à la direction nationale des Eaux et Forêts éclaire notre lanterne. La zone d’intervention de la grande muraille verte au Mali est comprise entre les isohyètes 100 mm au Nord et 400 mm au Sud. Elle correspond au plan bio-climatique aux zones arides et semi-arides. Dans la partie ouest de notre pays, elle concerne le nord des cercles de Kayes, Yélimané, Nioro, Nara et Niono. Au centre, c’est le long du fleuve Niger entre Tombouctou et Ansongo. La jonction entre ces deux zones se fait au Nord-ouest du delta intérieur du Niger et la région des lacs. A partir d’Ansongo, l’option choisie, en liaison avec les élus, pour rejoindre la frontière nigérienne, est la traversée du sud du Tamesna.

Quatre grands secteurs homogènes. La prise en compte de la vallée du Tilemsi est également proposée, compte tenu de son influence sur l’ensablement du fleuve, ajoute-t-il. Le tracé est composé de quatre grands secteurs « homogènes », au regard des caractéristiques écologiques, économiques et de la dégradation des terres. Il tient compte de la nécessité de protéger le fleuve Niger contre l’ensablement. L’emprise géographique de la G.MV dans notre pays est de 15 Km de large sur 2066 Km de long. Elle traverse les zones agricoles et pastorales. Dans le cadre de sa mise en oeuvre, le gouvernement s’est engagé depuis 2012 dans le processus de formulation de son document de stratégie et Plan d’Action de la GMV, avec l’accompagnement technique et financier du Fonds des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO). Ce processus a accouché d’un document de stratégie et d’un Plan d’action quinquennal 2013-2017. A cause du manque de ressources et de l’absence de structure nationale de coordination de la GMV, ce document n’est pas encore mis en oeuvre. Il a été réactualisé cette année pour couvrir la période 2016-2020. Le Mali fait partie des pays ne disposant pas de structure nationale.
Sur la base de critères consensuels, l’étude sur l’élaboration du tracé a retenu six régions de notre pays comme zones prioritaires de mise en oeuvre de la GMV. Il s’agit des régions de Kayes, Koulikoro, Ségou, Mopti, Tombouctou et Gao. La zone ciblée couvre 14 cercles et 55 communes, dont la majorité est issue des rangs des 166 communes les plus vulnérables du Mali.
Tenant compte des préoccupations majeures de populations et des défis environnementaux du pays et des régions prioritaires d’intervention, la GMV au Mali s’inscrit dans une vision de gestion durable des terres (GDT) et de l’environnement dans une perspective de sécurisation alimentaire, de réduction de la pauvreté et de construction du développement durable.
La GDT est un choix consensuel et stratégique du Mali pour fédérer les efforts de lutte contre la désertification, la perte de la diversité biologique et le changement climatique, mais aussi pour faire face à la pauvreté rurale, explique Kouloutan Koulibaly.
L’état des lieux de la mise oeuvre de la GMV au Mali, fait ressortir, au plan opérationnel, la plantation de deux ha clôturés à Kouloumba dans le cercle de Nara (région de Koulikoro), financée par Rights and Ressources initiatives (RRI). On note la réalisation de 2 ha de plantation dans les 5 premières régions du pays.
Dans le district de Bamako, une parcelle reboisée a été baptisée « Parcelle de la paix et de l’Amitié des peuples », en hommage à toutes les victimes de la crise malienne. En 2013, soixante cinq hectares de plantation ont été réalisés dans le cercle de Bankass en 5è région, dans le cadre du projet transfrontalier, Burkina Faso-Mali-Niger, de la GMV (ONG Kew Garden).
Au plan institutionnel, il est prévu une intégration aux structures déjà en place. Une unité de gestion de la GMV est en cours de création et sera rattachée au ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du développement durable. Elle assurera la coordination nationale sous la tutelle dudit département. La concertation et le développement des partenariats, est dévolu à un Comité de pilotage au plan national, régional et communal. Il est prévu d’installer un conseil scientifique et technique .
La future alliance nationale de la GMV en cours de construction sera un cadre fédérateur des énergies et des acquis, où la GMV du Mali apportera ses contributions et s’enrichira des expériences menées par d’autres acteurs.
C. A. DIA

Biocarburants : L’alternative Jatropha
Ce produit offre aux populations une indépendance énergétique
La coopérative des femmes pépiniéristes «Lahidou Ton» de Bafoulabé en première région est dirigée par Mme Assétou Soucko. Composé d’une centaine de membres au départ, le groupement ne compte plus aujourd’hui qu’une vingtaine . Les autres ont abandonné l’activité à cause de la mévente des plants. La coopérative produit chaque année, environ 400 000 pieds d’arbres fruitiers, des espèces exotiques et locales. L’introduction de la production du pourghère a donné à la coopérative un nouveau souffle. Grâce au projet de l’ANADEB, elle a vendu pour environ neuf millions de FCFA cette année. Comment est survenu ce miracle ?
Le projet de promotion de l’utilisation de l’huile de jatropha comme biocarburant, dans le cadre de ses activités, a signé un contrat avec la coopérative. Celle-ci fournira des plants de jatropha aux paysans. Ils les planteront dans les champs pour produire des graines dont l’huile servira de biocarburant.
La mission conduite par Mme Keïta Aïda M’Bo, chef du programme environnement du PNUD, a constaté sur le terrain les résultats acquis par le projet dans ses zones d’intervention. L’équipe d’experts comprenait le directeur général de l’ANADEB, Hamata Ag Hantafaye et le coordinateur du projet jatropha, Yafong Berthé. Elle a sillonné, du 13 au 17 août 2015, les cercles de Kita et Bafoulabé dans la région de Kayes, les cercles de Banamba et Kati, dans la région de Koulikoro.
La coopérative agricole de Kamankolé, riche d’une centaine de personnes, est présidée par Abdoulaye Sissoko. Elle exploite 27 ha de champs. D’ordinaire, les membres de la coopérative y cultivent du riz, des cultures vivrières pratiquent du maraîchage. Cette année, les paysans ont planté 12 000 pieds de jatropha grâce à l’appui du projet. « Nous privilégions pour le moment, pour servir de haie vive la plantation autour des champs, explique Abdoulaye Sissoko. L’intérêt qu’il porte à cette plante est justifiée, selon le leader agricole. Le jatropha est tout un outil efficace de protection des cultures contre les animaux en divagation, contre l’érosion éolienne, et la dégradation des sols. Dans le cercle de Kita, les villages de Dafela, Kolamini, Gallé et Kogofata ont totalisé 127 806 pieds de jatropha sur une surface de 150,34 ha pour la campagne actuelle. Dans les cercles de Banamba et Kati, la motivation est aussi grande que dans les localités précédemment visitées par la mission. A Madina Sacko, chef lieu de commune du même nom, dans le cercle de Banamba, appelé encore, la capitale du sésame et du héné, un particulier a réalisé un champ pur de jatropha de 22 ha. Dans ses statistiques, Paul Dembélé, chef secteur agriculture de Banamba, indique que la production a dépassé les besoins exprimés. Sur une prévision de 75 000 plants, 23 pépiniéristes dont 6 femmes, ont produit 105 217 pieds de jatropha. Ces plants ont été enlevés et plantés dans 11 villages repartis entre 5 communes du cercle. Le champ de maïs d’un hectare de Chacka Keïta à Koursalé dans le cercle de Kati, contraste avec l’engouement des paysans de Madina Sacko. La soixantaine révolue, notre cultivateur enfourche une moto Djakarta pour nous conduire sur sa plantation, à 5 kilomètres du village. Avec peu de conviction, il a planté quelques pieds de jatropha.
La présidente de la coopérative des producteurs agricoles de Koursalé. Mme Keïta Filifing Dabo, une brave paysane a essayé le jatropha cette année. Elle possède 1/2 ha de plantation pure. Ici, le projet encadre et appuie 15 paysans producteurs, indique Demba Sangaré, chef secteur de l’agriculture du cercle de Kati. Malgré les motivations constatées ça et là, de nombreuses difficultés existent concernant la perception des multiples avantages qu’offrent le jatropha. «A part, en faire une haie vive pour protéger nos champs et fabriquer du savon à partir de l’huile extraite des graines, nous ne connaissons aucun autre usage de la plante,» nous confie Filifing.
Le coordinateur du projet Jatropha de l’ANADEB » est Yafong Berthé et ses techniciens encadrent les paysans maintenant pour les aider à assurer leur indépendance économique et énergétique. La méthode de mise en oeuvre du projet se fonde sur l’organisation des acteurs en coopératives villageoises, en collaboration avec les services techniques de l’Etat (secteur agriculture, Eaux et Forêts), et les pépiniéristes privés. En plus des semences qu’il fournit aux producteurs, le projet appuie les paysans planteurs en petits équipements (charrettes, brouettes, moto pompes, etc.).
L’obstacle majeur à la promotion de la culture du jatropha demeure le foncier. Le rétrécissement des espaces cultivables poussent les paysans à donner la priorité aux cultures vivrières et aux champs purs de jatropha.
Aujourd’hui, l’alternative proposée par le projet est la culture associée. Il s’agit de planter les pieds de jatropha en observant entr’eux des espacements importants pour la production des cultures vivrières. Le jatropha est une espèce qui n’entre pas dans l’alimentation. Elle ne constitue pas non plus, une entrave à la production vivrière. Au contraire, sa culture en association avec les cultures vivrières, fixe les sols dégradés grâce à des racines pivotantes. Les feuilles sont un excellent fertilisant. Les graines sont aujourd’hui prisées par les entreprises productrices de biocarburant dans le monde entier. Le directeur général de l’ANADEB, Hamata Ag Antafaye a encouragé la collecte des graines, une opportunité énorme de développement socio-économique en milieu rural. Les zones d’intervention du projet recèlent de plate-formes multifonctionnelles. L’objectif est de réduire la facture de carburant de ces plate -formes en les alimentant en huile de jatropha.
Le patron de l’ANADEB a annoncé l’installation de presses produites par l’agence pour l’extraction de l’huile de jatropha. Ce produit offre aux populations une indépendance énergétique et assure des revenus substantiels à travers la commercialisation des graines. Notre pays fait face aux effets néfastes des changements climatiques. Les nuisances les plus perceptibles de cette perturbation sont la désertification, la diminution de la pluviométrie, la dégradation des sols cultivables, l’accentuation de la pression sur les ressources naturelles et la sécheresse endémique.
Les biocarburants représentent un substitut économiquement viable aux énergies d’origine fossile, pour les petits producteurs africains. En plus la rentabilité économique, ils sont plus propres du point de vue écologique. Ils émettent moins de gaz à effet de serre et moins de dioxyde de carbone que le pétrole. Parmi les grandes filières de biocarburants connues, la culture de jatropha a véritablement suscité l’intérêt des populations comme sources d’oléagineux pouvant constituer une alternative à l’énergie fossile en milieu rural et urbain.
Cette visite de terrain a permis à l’équipe du projet de recenser toutes les difficultés liées à la promotion de la culture et l’utilisation de l’huile de jatropha comme biocarburant. Les experts ont arrêté des mesures correctives. Désormais le projet sera un appui au gouvernement du Mali dans la mise en oeuvre de sa stratégie énergétique. Elle est basée sur la satisfaction des besoins en énergie des populations, de façon qualitative et quantitative et à moindre coût. Elle protégera notre environnement et le secteur agricole durement affectés par les effets des changements climatiques
C. A. D

Campagne nationale de reboisement : LA TOUCHE PARTICULIèRE DE L’HOMME D’AFFAIRES, CHEICKNA KAGNASSY
L’adage malien enseigne que « celui qui a planté un arbre avant sa mort, n’a pas vécu inutilement. » Nous déclinons librement ce dicton en ces termes: « celui qui fait planter un million d’arbres en 4 ans, vit pour assurer l’aisance éternelle à la postérité. Le couvert boisé pérenne favorise toutes les cultures. L’édition 2015 de la campagne nationale de reboisement a été lancée en juillet dernier à Ségou. L’homme d’affaires, Cheickna Kagnassy, a initié un projet pour soutenir l’effort du gouvernement dans la restauration des forêts. Ce programme vise à reverdir l’ensemble de la région de Koulikoro.
La cérémonie de lancement des activités a eu lieu le 10 août 2015 à Banamba. Elle était présidée par le président de l’Assemblée nationale, Issiaka Sidibé. La présence du président du Conseil économique, social et culturel, le Dr Boulkassoum Haïdara, du ministre de l’Environnement, de l’Assainis-sement et du Développement durable, Mohamed Ag Erlaf, et de son collègue de l’Energie et de l’Eau, Frankaly Keïta, le réseau des femmes ministres et parlementaires du Mali, le gouverneur de la région de Koulikoro ont donné une grande ampleur à cette activité de reboisement.
Le richissime homme d’affaires malien épris d’écologie justifie son action en ces termes: « depuis quelques années maintenant, j’ai constaté que nos forêts se dégradent à une allure dangereuse. Après de longues années d’absence, à chaque séjour dans mon pays, je constate la dégradation de l’état des forêts que je traverse en me rendant dans mon village ». L’Etat ne peut pas tout faire, tout seul. L’entreprenant Cheickna Kagnassy, estime que les citoyens doivent s’impliquer dans la mise en oeuvre des politiques de développement du pays. Le projet qu’il vient d’initier va contribuer à la restauration du couvert végétal, et à l’amélioration des conditions de vie des populations locales. Car, les espèces qui sont plantées cette année, le neem ( mali-yrini) et le moringa (bassi yrini), n’ont pas été choisies au hasard.
Le neem renferme un immense potentiel calorifique. C’est un excellent combustible. Il est prisé pour sa grande résistance comme bois d’oeuvre facile à entretenir à cause de sa grande capacité de résilience aux conditions climatiques extrêmes. Le moringa est universellement connu pour ses apports nutritionnels dans l’alimentation et les vertus thérapeutiques de ses graines. Celles-ci font des recettes extraordinaires sur le marché mondial. Le kilogramme de graines de moringa (bassi- yrini) est vendu à 25000Fcfa à l’exportation.
Vivement que  des kilomètres carrés de plantations de  «Bassi-Yirini» couvrent le territoire national. Ainsi les jeunes n’iront plus se noyer dans la Méditerranée. La première phase du projet de Kagnassy prévoit la plantation de 100 000 pieds de neem et de moringa. Ce chiffre va croître chaque année, en raison de 300 000 pour atteindre un million de plants en 4 ans. Pour donner l’exemple, l’initiateur du projet a produit chez lui même, la moitié des 100 000 plants dans une pépinière domestique à Missabougou. Dans son village natal de Banamba, il detient deux hectares de plantation entièrement clos et équipés de tout le dispositif d’entretien nécessaire. Le maire de la commune urbaine de Banamba, Ali Simpara, atteste que la particularité du projet réside dans l’adhésion des bénéficiaires. L’édile se réjouit d’avance de la réussite de ce projet, ayant constaté l’enthousiasme des populations à venir enlever les plants pour procéder elles mêmes à leur mise en terre. Elles sont prêtes à les
entretenir ».
Les activités d’entretien seront soutenues par des campagnes d’information et de sensibilisation des populations. Elles s’approprieront les bonnes techniques de plantation et d’entretien de arbres. Les populations de Banamba invitent les industriels et les hommes d’affaires maliens, de l’intérieur et de la diaspora, à suivre l’exemple du grand patriote Cheickna Kagnassy.
C. A. D.

source :Essor

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