Après l’interdiction de la chicha au Mali, un autre phénomène s’installe dans notre société. La puff est une nouvelle tendance qui touche principalement les jeunes.
« Puff » qui se traduit par « bouffée » est une cigarette électronique jetable, qui peut être rechargée, compacte, très facile à cacher et à transporter très facilement. Contrairement à la chicha, elle est composée d’une batterie et d’e-liquide (un mélange aromatisé qui se compose généralement de propylène glycol – PG -, de glycérine végétale – VG -, d’arômes et parfois de nicotine).
La puff peut avoir plusieurs goûts : fraise, kiwi, framboise, mangue, ananas, etc. Les puffs sont vendues à des prix attractifs sur les réseaux sociaux (Tiktok, Snapchat…).
Après l’interdiction de la chicha au Mali, la plupart des jeunes se sont tournés vers l’utilisation de la puff ; certains l’utilisent par plaisir, mais la majorité a été influencée par la tendance des réseaux sociaux ou leurs amis.
« La puff ne contient pas de la nicotine ». Ceci est l’excuse trouvée par la plupart des utilisateurs. Selon eux, la consommation de la puff n’a aucun effet sur leur santé. Ces consommateurs sont majoritairement des mineurs et des adolescents.
Drissa témoigne : « C’est l’année passée que j’ai commencé à fumer. C’est à cause du stress que j’ai commencé ça et c’est au moment où je suis stressé que je fume », dit-il. Il précise ne pas être addict à la puff.
- Touré : « J’ai commencé à fumer la puffen 2022 à l’âge de 15-16 ans », avoue-t-il. Il n’est pas accro ; il le consomme juste par plaisir. Il est conscient de la présence de la nicotine dans les puffs. Aminata : « J’ai fumé la puff une seule fois et c’était juste par curiosité ».
Selon la Fédération française de cardiologie, « la teneur en nicotine de l’e-liquide contenu dans la puff peut contenir jusqu’à 20 mg/ml de sels de nicotine… pour celles fabriquées au sein de l’Union européenne, du moins. Certaines marques, fabriquées en dehors mais vendues en France, peuvent contenir jusqu’à 50 mg/ml ».
Selon eux, « cet attrait des adolescents pour la puff fait craindre une épidémie pédiatrique de dépendance à la nicotine, et un possible effet de passerelle vers le tabagisme chez les jeunes, non-fumeurs au départ ». Certains jeunes sont conscients des dangers de cette cigarette électronique sur le corps humain.
Aïssatou Dramé, une lycéenne, « je n’ai jamais été tentée par ces trucs-là, bien que certains de mes camarades de classe en consomment. Et je suis consciente des effets secondaires », dit-elle. Pour Yaya Mariko, étudiant, « c’est juste une fumée » il ne voit pas d’importance à fumer de la puff.
Assitan Diarra : « J’ai choisi de ne pas fumer la puff. La puff est devenue très populaire chez les jeunes aujourd’hui. J’ai décidé de ne pas consommer parce que je connais les risques pour la santé. Ce n’est pas parce que c’est petit, coloré ou parfumé que c’est inoffensif. Elle contient de la nicotine et d’autres produits chimiques », dit-elle. Selon elle, il est difficile de résister à la pression des amis, mais elle pense que c’est une question de choix et de valeurs. Elle préfère être en bonne santé que de suivre une mode.
Malgré cette ampleur, certains parents ne sont pas au courant de l’existence des puffs et ne savent pas à quoi elles ressemblent. C’est le cas de Fatimata Koné, mère de 4 enfants. « Je ne sais pas ce que c’est. C’est ma première fois d’en entendre parler, j’ignorais l’existence ».
- Sidy Ibrahim estime que la puff est plus dangereuse que la chicha, car elle est plus facile à transporter. Selon lui la puff doit être interdite au même titre la chicha.
La puff est un fléau pour la santé. Les jeunes Maliens sont très influencés par cette nouvelle tendance. De plus en plus de jeunes commercialisent la puff et leur succès dans ce domaine influence beaucoup d’autres jeunes à rentrer dans la vente de la puff.
Mariam Djiré
(stagiaire)
