Désormais un fossé sépare les commerçants maliens et les fournisseurs chinois par le refus de l’Ambassade de Chine au Mali de délivrer les visas aux opérateurs économiques du Mali désirant se rendre en Chine.
Décidément rien ne va plus entre l’ambassade de Chine au Mali et les commerçants maliens. En effet, la représentation diplomatique chinoise a quasiment cessé depuis plus d’un mois de donner des visas aux commerçants maliens désirant se rendre en Chine pour leurs activités commerciales.
Face à cette situation, les responsables du syndicat national des commerçants détaillants du Mali (SYNACODEM) sont montés au créneau mercredi dernier lors d’une conférence de presse pour protester vivement, et informer les opérateurs économiques maliens et l’opinion nationale et internationale de la fermeture du marché chinois aux opérateurs économiques maliens.
Face donc aux hommes des médias, le SYNACODEM a vigoureusement protesté contre cette décision. Tout en demandant des mesures de rétorsion de la part de nos autorités. Selon Cheick Oumar Sacko, le président du syndicat a déclaré : « Nous nous sommes des Maliens, si l’ambassade de Chine ne trouve pas rapidement une solution à ce problème, nous ferons pression sur nos Autorités du Marché public pour qu’elles retirent tous les marchés maliens aux entreprises chinoises au Mali. Cette fermeture qui ne dit pas son nom se traduit par une nouvelle procédure (plus contraignante et plus restrictive) dans l’acquisition du précieux sésame pour se rendre dans ce pays. Même acquis, le visa ne durerait que 25 jours. Alors que le délai minimum pour accomplir les formalités pour le transport des marchandises est d’au moins un mois. Il faut rappeler que c’est la 2eme fois que nos commerçants sont victimes de cette mesure. La première remonte au premier mandat d’Amadou Toumani Touré.»
Les responsables du SYNACODEM ont soutenu que l’argument avancé par la représentation diplomatique se résume à l’insécurité et à la lutte contre le terrorisme, pour lesquelles des soupçons pèsent sur notre pays. Pour les conférenciers, (qui affirment avoir saisi sans succès toutes les autorités, excepté le Président de la République) l’objectif de ces mesures de restriction est de contraindre les commerçants maliens à s’approvisionner dans les magasins chinois sur place. A les en croire, cette possibilité représente un gros risque pour eux, quand on sait que les produits sont donnés dans ces magasins au même prix en gros qu’en détail. C’est pourquoi ils ont aussi demandé à l’Etat malien de retirer aux entreprises chinoises les marchés dont elles bénéficient dans notre pays en guise de représailles.
«C’est dommage que ce pays agisse comme ça contre les Maliens, alors que notre coopération est veille de plusieurs décennies» a regretté Abdoulaye Aziz Mariko 6e vice-président de la chambre de commerce et d’industrie du Mali. Réagissant sur le risque qu’un boycott des produits chinois pourrait représenter sur les prix au Mali, Cheick Oumar Sacko a fait savoir que la Chine n’est pas incontournable. Avant cette ruée vers ce pays, les commerçants maliens allaient ailleurs.
Source: sphynx