Les questions restent nombreuses après la libération des quatre otages d’Arlit mardi 29 octobre et parmi celles-ci le paiement d’une rançon. Malgré le démenti de l’Elysée, plusieurs sources évoquent le versement d’une somme de 20 millions d’euros. L’autre question est le rôle de Iyad Ag Ghaly. Le chef d’Ansar Dine, ex-rebelle touareg des années 1990, aujourd’hui islamiste et leader charismatique dans sa région d’Abeibara au nord de Kidal. Est-il lié à la détention et la libération des quatre Français?
C’est par le biais d’Abdelkrim le Targui que Iyad est lié aux otages d’Arlit. En septembre 2010, lors de l’enlèvement des sept Français, Abou Zeid n’est pas seul, assure une source sécuritaire malienne. Il y a aussi Abdelkrim, le seul touareg à la tête d’une katiba d’Aqmi. Abdelkrim est un cousin de Iyad , les deux hommes sont intimement liés. Dans les années 1990, Abdelkrim est l’imam de la mosquée de la Dawa fondée par Iyad à Kidal. A la création d’Ansar Dine, Abdelkrim mettra ses combattants au service de son parent.
A la mort d’Abou Zeid, en mars dernier, les deux hommes héritent des otages français. Des otages qui n’étaient pas cachés loin, assurent plusieurs bons connaisseurs du secteur. Juste de l’autre côté de la frontière en territoire algérien, au nord de Bourassa là où les Français ne risquent pas de s’aventurer sans le feu vert d’Alger. Des otages qui, au fil des mois, vont devenir une planche de salut pour Iyad, une monnaie d’échange contre des garanties d’impunité pour lui et ses hommes.
Une fois de plus, Iyad a gagné sur tous les tableaux, estime un officiel malien qui constate quelque peu dépité le récent retour à Kidal des combattants d’Ansar Dine. Un retour en toute impunité qui interroge sur les objectifs de Serval affirme cet officiel qui rappelle que la mission des forces étrangères au nord du Mali est la lutte contre les groupes terroristes.
Source : RFI