Face à la recrudescence des cérémonies privées organisées sur la voie publique à Bamako, la Mairie du District monte au créneau. Dans un communiqué officiel daté du 12 mai 2025, signé par le président de la Délégation Spéciale, Balla Traoré, Chevalier de l’Ordre National, l’autorité municipale rappelle avec fermeté que l’occupation totale des rues et voies publiques pour des événements tels que les mariages, baptêmes ou autres festivités est strictement interdite sur l’ensemble du territoire du District.
Bamada.net-Ce rappel à l’ordre, bien que déjà inscrit dans le Code pénal malien à travers l’article 652-1 alinéa 4, intervient dans un contexte marqué par de nombreuses plaintes de citoyens. Ces derniers dénoncent des désagréments récurrents : embouteillages monstres, accès bloqués à leurs domiciles, retards professionnels, sans oublier les risques accrus pour les services d’urgence, souvent dans l’impossibilité d’intervenir en temps utile.
Une mesure de salubrité publique et de sécurité urbaine
Cette interdiction, loin d’être une nouveauté législative, constitue une mise en application rigoureuse d’un texte qui, jusqu’ici, souffrait d’un certain laxisme dans son exécution. En effet, la pratique de bloquer les rues pour installer des tentes de cérémonie, des chapiteaux ou encore des estrades, s’est banalisée à Bamako, au point d’être perçue par certains comme un « droit social acquis ».
À Lire Aussi :Mariages en fin d’année : Embouteillages dans les mairies
À Lire Aussi :CORTEGES DE MARIAGE : Un casse-tête pour la population
À Lire Aussi : Célébration des mariages à Bamako : A quand la fin des cortèges inutiles ?
La Mairie du District entend désormais faire respecter la loi avec rigueur. Le président de la Délégation Spéciale appelle ainsi à la responsabilité individuelle et collective. « Le Président de la Délégation Spéciale sait compter sur la bonne compréhension et l’esprit civique de tous », lit-on dans le communiqué.
Des alternatives existent
Dans un souci d’apaisement, les autorités municipales encouragent les citoyens à privilégier l’usage des espaces réservés à ce type d’événements, tels que les salles polyvalentes, les terrains privés ou les lieux de réception agréés. Cette mesure vise à concilier le droit de chacun à célébrer ses événements familiaux et le respect du droit collectif à une libre circulation sur la voie publique.
Vers des sanctions ?
Le communiqué ne précise pas encore les sanctions applicables en cas de non-respect de cette interdiction. Toutefois, selon les dispositions du Code pénal, l’entrave à la circulation ou à la libre utilisation des voies publiques peut donner lieu à des amendes, voire à des peines d’emprisonnement en cas de récidive ou de conséquences graves.
Il est à noter que cette mesure s’inscrit également dans une volonté plus large des autorités de restaurer l’ordre et la discipline dans la gestion de l’espace public, souvent livré à l’anarchie dans plusieurs quartiers de la capitale.
Une sensibilisation nécessaire
Pour assurer l’efficacité de cette interdiction, il sera crucial que les services municipaux et les forces de sécurité mènent des campagnes de sensibilisation dans les différents quartiers de Bamako. Les chefs de quartiers, leaders religieux, associations de jeunes et de femmes peuvent également jouer un rôle déterminant dans la transmission du message aux populations.
Cette sortie de la Mairie du District de Bamako marque un tournant important dans la gestion de l’occupation des voies publiques. Elle pose les bases d’une meilleure organisation urbaine, où la liberté de célébrer ne doit pas compromettre la sécurité, la mobilité et la tranquillité des autres citoyens.
Bamada.net suivra de près l’évolution de cette mesure sur le terrain, pour informer ses lecteurs des avancées, des défis et des ajustements éventuels.
NB : Toute reproduction, intégrale ou partielle, sans une autorisation explicite de notre part est strictement interdite. Cette action constitue une violation de nos droits d’auteur, et nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour faire respecter ces droits.
Fatoumata Bintou Y
Source: Bamada.net