Au Zimbabwe, la Cour constitutionnelle a abrogé le délit d’offense au chef de l’Etat. Il s’agit d’une loi interdisant tout commentaire considéré comme insultant pour le président Robert Mugabe. Ces dernières années, cette loi a servi à arrêter des dizaines d’opposants au régime.
La loi en question interdit de saper l’autorité du président et de propager de fausses informations. Mais selon la Cour constitutionnelle, cette loi, votée en 1987 quand le président Mugabe est arrivé au pouvoir, est contraire à la nouvelle Constitution.
Une Constitution mise en place en mars dernier, après des mois de bras de fer entre les députés de la ZanuPF, le parti de Robert Mugabe et ceux l’opposition, le Mouvement pour le changement démocratique. La cour estime que cette loi est donc contraire à la liberté d’expression garantie par cette Constitution.
60 personnes détenues en 3 ans
Selon l’ONG Avocats zimbabwéens pour les droits de l’homme, ce texte a permis l’arrestation et la détention de plus de 60 personnes en 3 ans. Le cas le plus connu est celui de Salomon Madzore, le président des jeunes du MDC, qui lors d’un meeting politique aurait comparé le président Mugabe, 89 ans, à un âne fatigué.
Cela lui avait valu plusieurs semaines de garde à vue. Le ministre de la Justice, Emmerson Mnangagwa, un fidèle du président Mugabe, a jusqu’au 20 novembre pour faire appel. Il est peu probable qu’il le fasse, les neuf juges de la Cour constitutionnelle ayant été unanimes dans leur décision.
Source : RFI