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Entre Nous : Ni tolérables ni acceptables

La veille dans la soirée, un membre du Conseil national de transition,  accompagné de jeunes, est apparu dans une vidéo en train de proférer des menaces et de promettre d’empêcher la manifestation par la force. Il l’a dit, il l’a fait.

Et ce n’est pas tout : le lendemain, 4 mai 2025, une conférence de presse de jeunes leaders politiques et de la société civile a été interrompue à la Maison de la presse de Bamako sur ordre de la police nationale. Au seuil de cet emblématique lieu de l’expression plurielle, étaient regroupés des jeunes venus empêcher cette autre manifestation de se poursuivre.  «L’irruption de ces individus a créé un désordre à la Maison de la presse. Des journalistes ont été agressés physiquement et verbalement», a dénoncé le Président du Comité de pilotage de la Maison de la Presse dans un communiqué. Au nom de la presse malienne, il proteste contre l’envahissement de ses locaux par des nervis et les actes d’agression à l’encontre  des journalistes faisant leur travail de collecte de l’information.

Ces méthodes utilisées par une catégorie de jeunes, au vu et au su des autorités sécuritaires et judiciaires, restés impunis à  ce jour, sont de nature à accentuer davantage la fracture au sein de la société malienne. Où l’intolérance a atteint un niveau sans précédent. Ces méthodes renvoient l’image d’un Mali plus que jamais divisé au moment où le pays a besoin d’union pour ne pas sombrer. Elles ne sont ni tolérables ni acceptables.

Grâce à leur sens des responsabilités, les leaders des partis politiques et les jeunes leaders dont les manifestations ont été empêchées ou interrompues ont  évité le pire en convainquant leurs militants de ne pas réagir «aux manœuvres provocatrices ».

À la longue, ces méthodes utilisées par une catégorie de jeunes, au vu et au su des autorités sécuritaires et judiciaires, sèmeront les germes d’affrontements susceptibles de déboucher sur une situation incontrôlable.  «Celui qui sème le vent récolte la tempête », dit-on.

La présence d’un membre du Conseil national de transition au Palais de la culture et de deux chargés de mission à la Primature devant la Maison de la presse parmi les jeunes incitant à la violence contre d’autres jeunes, dont le seul tort est d’affirmer pacifiquement leur attachement à la démocratie, interpelle l’appareil étatique. Le CNT et le Premier ministre ont l’obligation de prouver qu’ils n’ont rien à voir avec ces actes de violences. Tout silence sera interprété autrement. Et l’histoire en tiendra compte au moment opportun !

Il est encore temps d’arrêter ces agissements qui contribuent à dresser les Maliens contre les Maliens et à installer dans l’espace public la violence comme moyen d’expression. Le ministre de la Justice et ses Procureurs ne peuvent pas et ne doivent pas ignorer ces appels incessants à la violence et à la haine. Le communiqué diffusé, le mardi 06 mai par le Procureur général près la Cour d’appel de Bamako sera apprécié au regard des actions menées sur le terrain par les autorités poursuivantes.

Il est de la responsabilité de ceux qui gouvernent le pays d’œuvrer à l’apaisement. Ils doivent comprendre que les appels à la violence instaurent un climat lourd de  périls et tout peut arriver.

Par Chiaka Doumbia

Source: Le Challenger

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