Le paysage politique et militaire des nations sahéliennes est en pleine évolution, marqué par des bouleversements dramatiques et des remises en question profondes. Les événements récents au Mali, notamment les coups d’État successifs en août 2020 et mai 2021, ont suscité une sidération mêlée d’inquiétude quant à l’avenir de la région. Ces événements ont été accompagnés de manifestations populaires massives, traduisant une adhésion apparente à une idéologie de l’apocalypse et au rejet de l’influence néocoloniale. Cette tendance soulève des questions cruciales concernant la relation entre les sphères civiles et militaires, ainsi que l’équilibre du pouvoir.

Bamada.net-Les motivations derrière ces manifestations de masse sont complexes et révélatrices des tensions sociopolitiques qui règnent dans ces pays. Un sentiment de déconnexion entre les gouvernements élus et la population, exacerbé par une gouvernance critiquée comme étant calamiteuse, a créé un espace fertile pour l’émergence de mouvements contestataires. L’un des facteurs clés est la perception croissante de la responsabilité de l’ancienne puissance coloniale, la France, dans les problèmes persistants de la région.

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La jeunesse et l’arrogance affichée par certains dirigeants français ont alimenté le désenchantement et le rejet. Cette posture a érodé l’admiration historique envers la France, suscitant des interrogations sur sa capacité à jouer un rôle constructif dans les affaires africaines. Le contexte géopolitique actuel a ouvert la voie à une méfiance grandissante envers l’influence française, avec des conséquences qui se font déjà ressentir sur la politique africaine de la France.

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L’article souligne également le rôle ambigu des forces armées dans cette dynamique. Les militaires, notamment les officiers, jouent un rôle crucial dans la gouvernance civile à travers leur participation aux organes de décision en matière de défense et de sécurité. Cependant, l’implication de certains officiers dans les coups d’État et les complots ébranle la confiance envers l’ensemble de l’appareil militaire. Cette situation complexe soulève des questions quant à la légitimité de l’autorité civile et la capacité des gouvernements élus à contrôler leurs forces de défense et de sécurité.

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Le scénario esquissé pour le futur immédiat est inquiétant, suggérant une possible fragmentation du pouvoir et une militarisation accrue de la politique. Les politiciens pourraient rechercher des alliances avec des chefs militaires pour contrecarrer les putschistes, conduisant à une compétition chaotique pour le pouvoir. Les milices pourraient être mobilisées pour protéger les intérêts politiques, et les forces étrangères pourraient être sollicitées, sapant ainsi la souveraineté nationale.

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Face à ces défis complexes, il est impératif de repenser la relation entre les sphères civiles et militaires. Une meilleure coordination, une transparence accrue et une gouvernance inclusive pourraient contribuer à atténuer les tensions et à prévenir de nouvelles crises. La réévaluation de la philosophie, de la structure et de la moralité des forces de défense et de sécurité est également une étape essentielle pour rétablir la confiance et la stabilité.

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La région du Sahel traverse une période de changements profonds et de défis multidimensionnels. La relation entre les autorités civiles et les forces militaires est en train d’évoluer, ouvrant la voie à de nouvelles dynamiques politiques et sécuritaires. La clé du succès réside dans la capacité des acteurs nationaux et internationaux à s’adapter de manière constructive, en recherchant des solutions qui renforcent la démocratie, la stabilité et la souveraineté.

Beh Coulibaly 

 

Source: Bamada.net