Le feuilleton ATT/IBK n’a pas fini de produire tous ses épisodes Pourtant en véritables comédiens, ces deux hommes ont longtemps gardé sous la couverture leur discorde.
ATT, président, doué dans les plaisanteries de mauvais goût ne manquait pas d’occasion pour lancer des piques à son frère Kéita. L’adoube lors des grandes cérémonies, comme celle de Kouroukanfouga en 2010, l’élève en véritable parrain de sa fille, l’assiste lors des législatives face au jeune Mara, et le poignarde au dos en évinçant ses proches du gouvernement.
Mais difficilement, on percevait l’adversité du patron du PDES contre ce bourgeois, impulsif, toujours aigri avec sa plèbe d’être triché dans n’importe qu’elle joute. D’ailleurs pour prouver son bon cœur à celui qu’on nommait le ‘’Prince de Sébenikoro’’, ATT franchi le Rubicon de fraternité pour l’amener avec lui aux obsèques du Président Bongo. Au point d’amener certains à jurer sur un éventuel deal entre ces deux hommes.
Mais de l’autre coté, le Malinké choisit de ne point s’afficher avec celui qui l’a terrassé dès le premier tour, au nom de ‘’Takonkélen’’. Une couleuvre qu’il refusera d’avaler, mais sans l’avouer publiquement.
Depuis lors, par presse interposée, les deux camps s’échangeaient des boulets, décriaient des actions et démontaient le moindre message venant de l’un ou de l’autre.
Ce qu’on a considéré comme un deal entre les deux hommes, n’en était point un. Car, ils étaient opposés sur tous les sujets, sauf le soutien à Laurent Gbagbo. Lorsque cette cause fut perdue par tous les deux hommes, ils retombent dans l’adversité. En ce moment, le paysage politique malien souffrait d’homme de charisme pouvant succéder au précurseur du PDES. Le seul qui avait cette trempe s’appelait IBK. Celui que les proches d’ATT cherchaient à abattre par tous les moyens. Ainsi, ces derniers vont faire écran, invitant leur mentor à tenter un troisième mandat. Ce projet échoue, mais la guerre contre le ‘’vieux franc-maçon’’ continua de plus belle. Depuis lors, le camp IBK nourrit une haine contre le clan du pouvoir. Dénonce par le biais de certains syndicats, les reformes engagées, notamment l’AMO et celles relatives à certains articles de la Constitution.
C’est ainsi que toutes les frondes sociales seront soutenues, notamment celles des femmes du camp de Kati. Surviendra le coup d’Etat du 22 Mars. D’aucuns voient la main cachée d’un seul homme derrière cette manœuvre, IBK. La double crise politico-sécuritaire que le pays traversait faisait en sorte que ces détails n’avaient pas d’importance. Mais dès l’élection d’IBK au pouvoir, les esprits malins ont estimé que le repos doré d’ATT sera écourté. On espérait sur une dénonciation de mauvaise gestion ou de détournement, mais le pouvoir d’IBK a mis la barre plus haute, il évoque la haute trahison.
Sans avancer dans les motifs, mobiles ou chefs d’accusation, le moins qu’on puisse dire est que la rupture est maintenant consommée entre les deux camps, les deux hommes : IBK et ATT.
Source: Tjikan